« Toute action sera prise à la lumière du rapport d’un Fact Finding Committee qui a été institué » affirme la ministre.

Moult détails entourant le cas du bébé, qui est tombé gravement malade au centre de relais l’Oiseau du Paradis à Cap-Malheureux, ont été révélés le jeudi 27 octobre. La ministre de l’Égalité des genres, qui répondait à la Private Notice Question de Xavier Luc Duval, au parlement, sur cette affaire, a fourni tous les éléments de réponse que possédait son ministère sur cette affaire qui a animé plusieurs débats. Kalpana Koonjoo-Shah, a levé le voile notamment sur les différents épisodes qui se sont enchainés avant que la nourrissonne de trois mois se retrouve dans un état médical critique à l’hôpital. Mais aussi sur la naissance compliquée de cette petite fille abandonnée par sa mère, une toxicomane.

Lors de sa réponse durant la PNQ, la ministre a mis un point d’honneur pour démontrer que cette affaire est prise très au sérieux par elle, son ministère et le gouvernement. Kalpana Koonjoo-Shah, a soutenu que compte tenu de la gravité de l’affaire, un Fact Finding Commitee, a déjà été mis sur pied par son ministère pour faire toute la lumière sur ce cas. Le Comité s’est déjà réuni le 25 octobre et une évaluation pour confirmer si tous les protocoles ont été respectés, est en cours, a précisé la ministre.

Placé sous la présidence du Permanent Secretary du ministère de l’Égalité des genres, ce FFC est composé de représentants du ministère de tutelle, du Conseil national des enfants, de la National Empowerment Foundation, du ministère de la Santé et du Bien-être, du département de police et d’un membre indépendant du conseil d’administration du NCC. De plus, il a déjà commencé son enquête. Kalpana Koonjoo-Shah a expliqué que les conclusions du Fact-Finding Committee détermineront s’il y aura des actions, voire des sanctions appropriées, à prendre.

Par ailleurs, la ministre de l’Égalité des genres a précisé, dans la partie (b) de la PNQ, que les quatre soignants qui étaient de service le 21 octobre 2022, sont dument qualifiés. « Quatre ‘caregivers’ qui de ce ‘relay shelter’ de Cap-Malheureux sont aptes à gérer ce genre d’urgence. Elles possèdent les qualifications requises par le régime de service, à savoir un Certificate of Primary Education (CPE) et deux ans d’expérience dans le travail avec les enfants. Toutes les aides-soignantes ont reçu une initiation, une formation en cours d’emploi et une formation complémentaire », a-t-elle souligné.

Bébé abandonné

Au début de sa réponse, la ministre de l’Égalité des genres dit avoir été informée que le 4 août un bébé a été abandonné. Ledit cas a été référé par l’assistante médico-sociale de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo à la Child Development Unit de son ministère. Il a été rapporté qu’une certaine Mme M., qui avait donné naissance à une petite fille le 27 juillet 2022, était sortie de l’hôpital sans avoir obtenu sa “décharge” tout en abandonnant le bébé.

En conséquence, le 9 septembre, à la suite d’un Emergency Protection Order rendu par le Tribunal des enfants, le bébé a été placé au Centre Relais L’Oiseau du Paradis qui est géré par le Conseil National de l’Enfance ”, a souligné la ministre Koonjoo-Shah.

Consultation

Poursuivant sa réponse, Kalpana Koonjoo-Shah dit avoir été informée que le 20 octobre dernier, le bébé a été transporté à l’hôpital SSRN pour des soins suivant quelques épisodes de diarrhée. Selon le rapport médical de l’hôpital, le bébé tolérait les repas et ‘was well perfused’.  Elle avait mal à la gorge et le nez congestionné mais ne présentait aucun autre problème. Par conséquent, le bébé s’est vu prescrire des médicaments et a été autorisé à retourner au foyer.

Le 21 octobre 2022, le bébé a reçu du lait anti-diarrhée et les médicaments prescrits. Néanmoins, aux premières heures du matin, les aides-soignantes ont constaté que le bébé était faible et l’ont immédiatement transporté à l’hôpital SSRN où il a été admis dans l’unité de soins intensifs le même jour. Selon le dernier rapport médical, le bébé est toujours admis dans l’unité de soins intensifs néonatals le même jour. Le dernier rapport de l’hôpital SSRN, a indiqué que le bébé est toujours admis à l’USIN et est dans un état médical critique.

Naissance prématurée

La ministre de l’Égalité des genres a aussi révélé que selon des rapports du ministère de la Santé, l’enfant est né prématurément avec un retard de croissance intra-utérin et a reçu un diagnostic d’anomalie cardiaque congénitale à la naissance. De plus, la mère a des antécédents d’interruptions répétées de grossesse. Elle avait également consommé de l’alcool et pris des substances illicites tout au le long de sa grossesse et n’avait suivi aucun traitement de soins prénatals. « Suite à l’affaire d’abandon d’enfant, mon ministère suit de près le dossier avec la police » a soutenu la ministre Koonjoo Shah.

Questions supplémentaires

Parmi les questions supplémentaires, le député travailliste, Farhad Aumeer a demandé à la ministre si le bébé avait autant de complications de santé, comment se fait-il qu’elle ait obtenu sa décharge de l’hôpital ? Ce à quoi Kalpana Koonjoo-Shah a répondu que cette décision revient au service de santé.

Par ailleurs, le député Ritesh Ramful a demandé que le rapport du Fact Finding Committe (FFC) institué sur cette affaire soit rendu public, sans pour autant révéler des détails sensibles concernant l’enfant. La ministre a déclaré qu’elle doit d’abord prendre connaissance du contenu du rapport avant de « decide whether to table » le document.

De son côté, la députée Arianne Navarre-Marie a demandé que le FFC soit présidé par « une personne indépendante » et non le Permanent Secretary du ministère de Koonjoo-Shah, comme annoncé. La ministre a argué que des représentants d’autres organismes, dont la police, siègent sur ce comité.

La députée Navarre-Marie a également souhaité connaître le « time-frame » durant lequel siègera le FFC. Ce à quoi la ministre à rétorquer qu’elle n’avait pris connaissance des Terms of Reference du comité. Kalpana Koonjoo-Shah s’est toutefois engagée à les déposer à l’Assemblée nationale.