Kreol à l’Assemblée nationale…le mauvais show de Joanna Bérenger

by | Mar 26, 2025 | Actualités, Politique

Le camarade Dev Virahsawmy doit sûrement se cogner la tête au mur de là où il se trouve quand il a pris connaissance du mauvais cinéma que nous a livré Joanna Bérenger au Parlement mardi dernier.

Lui qui a milité pendant toute sa vie en faveur de la langue créole doit sans doute se demander comment la fille à papa ose utiliser cette lutte à des fins de politique partisane au lieu de donner un coup de main dans les sphères officielles pour faire avancer la cause.

La Section 49 de la Constitution est clair et stipule que “The official language of the Assembly shall be English but any member may address the Chair in French”. Cette provision est renforcée par la section 5 des Standing Orders.

Donc jusqu’à preuve du contraire et jusqu’à ce que les amendements appropriés soient votés, il est limpide comme de l’eau de roche pour tout membre de l’Assemblée nationale que la langue officielle est l’anglais mais que le français est aussi autorisé et que l’utilisation de toute autre langue n’est pas permise. Joanna Bérenger ne peut pas ne pas le savoir.

En se levant mardi dernier pour faire un discours en créole, elle a indéniablement choisi la provocation dans le but ultime de s’attirer de la sympathie, de marquer des points politique a un moment où le gouvernement et surtout son parti est acculé par rapport à d’autres dossiers brulants dont l’expulsion des opérateurs de l’Ilot Bénitier mais aussi pour s’adonner à un show médiatique pour le plaisir aux chamchas du MMM dans la presse.

Cette démarche est franchement écœurante quand nous savons que Joanna Bérenger est un membre du gouvernement en tant que Junior minister a l’Environnement, elle est la fille du Deputy Prime minister, Paul Bérenger, ce gouvernement a plus que la majorité de trois-quarts pour faire ce que bon lui semble. Si vraiment il y avait urgence après tant d’années de lutte et de patience en faveur de l’utilisation officielle du créole pourquoi n’avoir pas apporté les amendements nécessaires depuis le début de ce mandat afin de transformer cette mesure dans la réalité.

Par ailleurs, si Joanna Bérenger avait vraiment voulu faire passer un message, elle aurait pu rencontrer la Speaker avant la séance et demander la permission de faire une partie de son discours en créole. Nous ne croyons pas que Shirin Aumeeruddy-Cziffra aurait refusé vu ses dispositions envers l’Alliance du Changement.

C’est un fait que depuis le coup foireux infligé par le MMM a Franco Quirin, privé du poste de ministre de la Jeunesse et des Sports, poussé vers la porte de sortie du parti, remplacé par nul autre que Joanna Bérenger au poste de vice-président, les mauves sont en nette perte de vitesse surtout vis-à-vis de la communauté créole.

La situation s’est corsée depuis qu’ils ont envoyé des contingents de la Special Mobile Force(SMF) pour chasser les opérateurs de l’Îlot Bénitier. Un peu comme jadis on avait envoyé la SSU contre les femmes de l’usine Novel Textiles à Coromandel qui manifestaient pour de meilleures conditions de travail pour après venir dire que «SSU pas la pou donne biberon».

Joanna Bérenger avait également disparu des radars depuis un certain temps et c’est sans doute pour toutes ces raisons et dans la perspective des prochaines élections municipales qu’elle a choisi de faire du mauvais cinéma en utilisant la langue créole mardi dernier au Parlement et cela sans aucune honte envers ceux qui ont milité pendant toute leur vie pour cette reconnaissance.

Cette démarche de la fille du leader Maximo a l’air d’un coup monté contre le Parti Travailliste. Voici le fil des événements : Bien que la speaker, Shirin Aumeeruddy-Cziffra, lui ait accordé quelques minutes pour s’exprimer en Kreol Morisien, elle l’a rapidement sommée de passer à l’anglais ou au français, rappelant que les Standing Orders stipulent que seules ces deux langues sont officielles au Parlement. «Do not go too long in Creole. You know I am in favour», a-t-elle déclaré avant de brandir le règlement pour justifier sa décision.

Joanna Bérenger plaidait pour une «lecture plus démocratique de notre Constitution dès maintenant, sans attendre la création d’un comité». Elle a choisi de ne pas poursuivre son intervention plutôt que de changer de langue. Elle a «réduit son discours au silence», comme le Kreol Morisien, a-t-elle précisé.

Les vrais défenseurs de la langue créole au Parlement se reconnaîtront et continueront le combat pour obtenir ce cadre nécessaire pour son utilisation.

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