Dépénalisation du cannabis…l’appel de Kaya et de Rama Valayden va-t-il finalement être entendu?

by | Feb 20, 2025 | Edito, Politique

Vingt-six ans après le décès de Kaya à Alcatraz, les drogues de synthèses qui avaient fait leur apparition à Maurice aux alentours de 2005, font des ravages parmi nos jeunes. Les cas d’overdose ne se comptent plus et sont devenus une actualité normale au même titre que les accidents de la route.

Il survient de souligner que la détention de Kaya survient après le concert en faveur de la dépénalisation du cannabis prôné par l’avocat Rama Valayden dès la naissance de son parti le Mouvement Républicain en 1992.

Aujourd’hui on se demande si le désastre actuel par rapport aux drogues synthétiques aurait pu être évité si l’appel de Rama Valayden et de Kaya avait été entendu et mis en pratique par les autorités.

Vingt-six ans après, on retrouve  à la tête du pays qu’en 1999, le Dr. Navin Ramgoolam. comme Premier ministre avec à ses côtés Paul Bérenger du MMM, Ashok Subron de Rezistans Ek Alternativ ainsi que Richard Duval.

Nous croyons savoir qu’au sein du MMM, le débat sur la dépénalisation/légalisation du cannabis a progressé alors que Rezistans ek Alternativ se dit en faveur d’une telle éventualité.

Devant tant de malheur causé par les drogues dures, l’héroïne et la drogue synthétique qui sont devenus aujourd’hui beaucoup plus accessible que le cannabis, nous ne pouvons que souhaiter qu’enfin la raison l’emportera.

Dans le cadre de cette commémoration nous reproduisons ci-dessous un article de Karen Walter de l’Express du 21 février 2019 sur les évènements qui avaient eu lieu en 1999.

Vingt ans après, le mystère reste entier sur les causes entourant le décès de Joseph Réginald Topize, plus connu comme Kaya. Il avait été incarcéré après avoir avoué qu’il avait fumé du gandia. Les faits menant à sa détention ainsi que les émeutes qui ont embrasé Maurice après sa mort, demeurent impérissables.

16 février 1999

Concert-rassemblement du Mouvement républicain (MR) à Edward VII Square, Rose-Hill, avec l’autorisation de la police. Le thème : la dépénalisation du gandia.

17 février 1999

La presse rapporte que plusieurs personnes ont ouvertement fumé du gandia pendant le concert et que la police n’est pas intervenue. L’Express, dans un article intitulé «Hallucinant», écrit qu’«il faut dénoncer cette banalisation de la consommation de la drogue pendant qu’il est encore temps». 

Alors que Le Mauricien publie un éditorial intitulé «Gateaux aux noix vomiques», où son auteur écrit que «la provocation d’hier ressemblait fort à un effondrement manifeste de la loi et de l’ordre». 

18 février 1999

Le rapport de la commission d’enquête présidée par Kheshoe Parsad Matadeen écrit que c’est suivant ces articles de presse que les autorités concernées «semblent s’être réveillées de leur sommeil». Le même jour, neuf personnes, dont les chanteurs Nitish Joganah et Joseph Réginald Topize, plus connu comme Kaya, sont arrêtées. Toutes, sauf Kaya, ont nié avoir fumé du gandia au concert.

À 14 h 15, Kaya, embarqué plus tôt à son domicile, à Beau-Songes, et emmené au CCID à Port-Louis, est placé en détention dans la cellule no.6 à Alcatraz.

19 février 1999

Le surintendant Roger Lebon fixe la caution de Kaya à Rs 10 000. À l’heure que la somme a pu être réunie, avec notamment la contribution des membres du MR, le tribunal de Rose-Hill était déjà fermé. Me Elias Oozeerally, l’avocat de Kaya, donne alors rendez-vous à Véronique Topize, le lendemain, samedi, à 9 heures.

20 février 1999

Dans une interview au Défi Plus du 6 au 12 mars 1999, et reprise dans le livre du Dr Surnam, «L’Affaire Kaya», Me Oozeerally affirme que l’épouse du chanteur est arrivée au rendez-vous à 11 h 30, heure à laquelle la caisse de la magistrature se ferme. Le paiement de la caution est remis à lundi.

21 février 

Kaya est découvert mort dans sa cellule vers 5 heures du matin par le constable Nepaul, de faction à ce moment-là. Le Dr Surnam, médecin légiste, en est informé à 6 h 25. Dans son livre, il écrit être arrivé sur place vers 8 heures.

L’autopsie, pratiquée à 12 h 20 à la morgue de l’hôpital Victoria, a attribué la cause du décès à une blessure à la tête. Non satisfait du rapport d’autopsie, Véronique Topize et des membres du MR ont transporté la dépouille de Kaya au centre du parti politique à Rose-Hill, avant de réclamer une contre-autopsie.

Ce même soir, les postes de police de RoseHill et de Beau-Bassin sont pris pour cibles. Ce n’était que le début des émeutes…

Aujourd’hui force est de constater que tout le monde donne raison au mouvement de soutien de la dépénalisation du cannabis face aux ravages des drogues de synthèses. Le député indépendant Franco Quirin a même réclamé un débat national et un référendum sur la question.

Extrait du rapport d’autopsie du Dr Harish Surnam.

Extrait du rapport de Jean-Paul Ramstein, médecin légiste réunionnais qui a procédé  à la contre-autopsie de Kaya, le 23 février 1999.

 

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