COP29 : les plus gros émetteurs de carbone restent accrochés à leurs privilèges

by | Nov 14, 2024 | Actualités, Economie

Le lundi 11 novembre, s’est ouverte à Baku, capitale de l’Azerbaïdjan, la 29e conférence de l’Organisation des Nations unies sur le climat (COP29). Les dirigeants du monde sont attendus sur les questions d’établissement de règles claires quant à la direction à suivre pour renforcer l’action climatique.

Au terme de la première journée des négociations de la COP29, on retient notamment que les dissensions entre pays développés et pays en développement mettent à mal toute ambition véritable de lutter contre le changement climatique. Pour cette édition, les pays riches apparaissent plus que jamais déterminés à défendre leurs intérêts économiques et stratégiques, quitte à bloquer tout consensus.

La possibilité que les États-Unis, avec la nouvelle administration Trump, fassent marche arrière sur leurs engagements climatiques alimente les débats et laisse craindre un effet domino parmi les autres grands émetteurs de gaz à effet de serre. Une perspective qui inquiète de nombreux délégués, alors même que des catastrophes naturelles frappent de plus en plus durement, du sud des États-Unis aux côtes espagnoles en passant par l’Afrique.

Les négociations sur le financement climatique, particulièrement cruciales pour les pays les plus exposés, sont déjà chaotiques. Les pays du Golfe et ceux de la région de la mer Caspienne, qui continuent de voir dans les combustibles fossiles un pilier de leur économie, refusent d’envisager toute mesure qui limiterait leur production de pétrole et de gaz. Ils préfèrent notamment concentrer le débat sur les aspects financiers des accords précédents, renvoyant aux calendes grecques l’abandon des énergies fossiles.

L’Union européenne et les petits États insulaires ont réclamé un suivi des engagements de la COP28, notamment sur la sortie du charbon, du pétrole et du gaz. Mais les pays producteurs de combustibles fossiles, avec à leur tête les États du Golfe, font pression pour limiter les discussions à des enjeux de financement, refusant toute mesure contraignante sur leurs industries.

Pendant ce temps, des organisations de protection de l’environnement comme Greenpeace Africa redoutent que ce sommet se termine sans engagements concrets en faveur des pays africains. Ceux-ci payent un lourd tribut, avec des sécheresses et inondations qui menacent la sécurité alimentaire et économique de millions de personnes. Ce blocage des grandes puissances face aux demandes des pays en développement risque de compromettre le principal objectif de cette COP : établir un nouvel objectif de financement climatique qui devra remplacer celui des 100 milliards de dollars par an qui reste à ce jour très en deçà des besoins réels.

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