Les médias internationaux continuent d’être suspendus au Burkina Faso. Accusé par les autorités locales de diffuser des informations de nature à saper le moral de l’armée, Voice of America est de retour sur la liste noire du pays.

Voice of America n’émet plus au Burkina Faso. Les autorités locales ont suspendu pour 3 mois la chaîne américaine dans le cadre d’une décision annoncée le 7 octobre par le Conseil supérieur de la communication. Le régulateur lui reproche la diffusion de plusieurs programmes de nature à saper le moral des forces armées burkinabè et maliennes, dans le cadre de leur lutte contre le terrorisme.

Le communiqué mentionne notamment l’émission « Washington Forum » du 19 septembre 2024, diffusée en synchronisé sur la radio privée burkinabè Ouaga FM. Le CSC déclare y avoir relevé de « graves manquements », reprochant notamment à un animateur d’avoir qualifié l’attaque du 17 septembre 2024 au Mali de « courageuse ».

VOA avait déjà été suspendu en janvier pour 2 semaines.

Les autorités ont également interdit les plages de synchronisation durant lesquelles des médias burkinabés diffusent le contenu de médias internationaux. Louis Modeste Ouedraogo, le président du CSC, a déclaré dans un communiqué que la synchronisation entraine la diffusion d’informations « malveillantes et tendancieuses » par certains médias audiovisuels locaux.

La mention de faits touchant le Mali, un autre pays de l’Alliance des Etats du Sahel pour sanctionner un média sur le territoire burkinabé fait écho à stratégie conjointe récemment annoncée par l’organisation pour faire face à la « guerre informationnelle » que lui mèneraient selon elle, les médias occidentaux.