On le croyait disparu. Mais dimanche soir, à Quatre-Bornes, Rama Sithanen s’est rappelé aux mauvais souvenirs des Mauriciens. L’ancien ministre des Finances de Navin Ramgoolam s’est invité dans la campagne au no. 18, pour filer un coup de main aux candidats rouge et mauve, en nette perte de vitesse. Celui qui marchait avec sa lettre de démission en poche s’apprête à « ser sintir » de tous les Mauriciens si par malheur Navin Ramgoolam et Paul Bérenger arrivent au pouvoir. D’aucun affirme que ce sera Rama Sithanen le véritable ministre des Finances de Ramgoolam, celui qui tirera les ficelles derrière les coulisses.

Des nuages sombres menacent notre paysage économique et financier avec la résurrection de Rama Sithanen. L’image n’est pas surfaite car qui a pu oublier toutes les mesures drastiques et impopulaires prises par Sithanen lorsqu’il était le ministre des Finances du Parti travailliste entre 2005 et 2010 ? Les Mauriciens, dont les travailleurs et la classe moyenne, s’en souviennent encore.

« RAS DIPIN LEKOL AR ZANFAN! »

Allons-y pour un bref tour d’horizon des fracas de Rama Sithanen : la fin des subsides sur les frais d’examens du SC et du HSC, « ras dipin lekol dan labous bann zanfan », faire l’âge de la retraite passer de 60 ans à 65 ans, des lois anti-travailleurs en faveur du secteur privé, le Stimulus Package de triste mémoire qui n’était pas en faveur des travailleurs, la taxation sur les intérêts en hausse, une maigre allocation de Rs 125 seulement comme compensation salariale, le père de la NRPT (la Navin Residential Property Tax comme l’affirment les mauvaises langues), la fin des acquis pour les planteurs, et d’autres mesures économiques sévères « ki finn kas ledo bann Morisien ».

« POU BIZIN SER SINTIR »

C’est ce qui attend les Mauriciens si Ramgoolam et Bérenger reviennent au pouvoir. Rama Sithanen se lèche les babines en imaginant à quelle sauce il va manger notre population. On l’entend déjà nous dire : « pou bizin ser sintir ». Ajouter à cela les idéologies de gauche dure de Rezistans ek Alternativ, personnifiées par Kugan Parapen et Ashok Subron, nous allons vers des jours sombres si tous ces technocrates qui défendent une politique économique pro-patronat et anti-travailleur arrivent au pouvoir.

Quand on voit les Yatin Varma, Sushil Kushiram, Akil Bissessur, Indira Siddaya et autres Gavin Glover faire également leur retour à l’avant-plan (ils étaient tous derrière Rama Sithanen à Quatre-Bornes dimanche), on a peur pour les Mauriciens. Ces gens-là ne travailleront pas pour « lepep ».

LE DUO SITHANEN-BÉRENGER

Voulons-nous de Rama Sithanen comme ministre des Finances bis, tapis derrière le rideau ? Voulons-nous de la politique d’austérité économique envers la classe moyenne et les moins bien lotis de la société telle que prônée par son compère Paul Bérenger ? Voulons-nous avoir affaire à des escrocs intellectuels ? Voulons-nous la fin des pensions et des autres acquis de nos jeunes, des travailleurs et de nos aînés ?

Ou bien allons-nous conserver la confiance placée en Pravind Jugnauth et l’Alliance Lepep ? Une alliance avec une vision socioéconomique et financière en faveur du peuple, en faveur de toutes les couches sociales. Une vision résolument tournée vers l’avenir. La réponse est évidente.