Une enquête ouverte sur de graves accusations d’abus et de chantage

La Major Crime Investigation Team (MCIT) et la Criminal Investigation Division (CID) de Flacq se penchent sur la tentative de suicide d’une Woman Police Constable (WPC) de 24 ans, survenue au poste de police de Belle-Mare. La jeune femme, qui a intégré la force policière en juillet 2021, a retourné son arme de service contre elle-même dans la soirée du 6 septembre, dans le cadre de ses fonctions. Elle s’est tiré une balle dans sa poitrine, un acte désespéré attribué à des problèmes de sextorsion infligés par un collègue policier.

Les premières investigations révèlent que le geste tragique de la policière serait le résultat de chantage et de violences psychologiques. Le suspect, un agent ayant rejoint la police en 2019, aurait, après avoir eu des relations intimes avec la jeune femme, commencé à la faire chanter en se revendiquant d’une vidéo compromettante. Il lui aurait également imposé des violences physiques selon les premières déclarations recueillies par la police. Cependant, lors de son interrogatoire par la CID de Trou-d’Eau-Douce, il a fermement nié les accusations de sextorsion et a été relâché.

Sexe et chantage

L’incident a choqué tant les proches de la WPC que ses collègues. L’agent, considérée comme une recrue prometteuse, était également une résidente de la localité. Sa tentative de suicide met en lumière une réalité alarmante de violences et de pressions au sein de la corporation.

Selon le Commissaire de Police Anil Kumar Dip, une enquête approfondie est en cours pour faire toute la lumière sur cette affaire. La victimisation de la WPC évoque une relation toxique, mêlant chantage et violences.

Les enquêteurs attendent l’aval du médecin traitant pour procéder l’audition de la victime.

Le drame s’est produit dans la nuit du vendredi 6 septembre. Ce jour-là, la policière était affectée au ‘Station Orderly’, et avait le droit de porter un revolver sur elle. Mais à un moment donné, elle s’est rendue aux toilettes pour commettre l’irréparable. C’est en entendant le bruit du coup de feu que ses collègues se sont rués pour l’aider alors qu’elle saignait abondamment. Son revolver a été retrouvé près d’elle. L’alerte a été donnée vers 18 h 30 par un supérieur, alors qu’une équipe l’a immédiatement conduite à l’hôpital Sir Anerood Jugnauth, à Flacq, où elle a été prise en charge par le personnel médical.

La victime a été rapidement transférée en salle d’opération pour une intervention chirurgicale d’urgence, au cours de laquelle la balle a pu être extraite avec succès. Elle se trouvait ce mardi 9 septembre aux soins intensifs et, selon les médecins, hors de danger et dans un état stable. Mais elle n’était pas en mesure de donner sa version.

Un appel à l’action judiciaire

Immédiatement après l’incident, les autorités ont sécurisé les lieux. Le revolver de service, toujours chargé de cinq balles de calibre 0,38, a été saisi par les enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT). Des officiers du ‘Scene of Crime Office’, dont un expert en balistique et un photographe, ont été dépêchés sur place pour effectuer des relevés et collecter des preuves.

Les enquêteurs ont aussi entendu l’entourage de la victime et ils ont appris que la jeune femme aurait été victime de maltraitance et de chantage. Le policier affecté dans un poste de police de l’Eastern Division, a été pointé du doigt dans cette affaire. Selon ces derniers, les deux protagonistes entretenaient une relation amoureuse en cachette et ils ont eu des rapports intimes alors que la jeune femme avait un fiancé. Sauf que le policier aurait filmé la scène sur son téléphone portable et menacé la jeune femme de rendre celle-ci publique.

Les limiers ont appris que le suspect se serait mis à faire du chantage à la WPC en lui réclamant sans cesse de l’argent, pour ne pas diffuser ladite vidéo. Impuissante, elle était également maltraitée physiquement par ce dernier. Toutefois vendredi dernier, les choses ont pris une autre tournure lorsque l’habitante de Belle-Mare a refusé de lui remettre de l’argent après plusieurs paiements.  La vidéo de leurs ébats a alors atterri sur le cellulaire du fiancé de la policière. Celle-ci a été sévèrement sermonnée par ses proches craignant depuis que la vidéo soit téléchargée sur les réseaux sociaux. Bien que perturbée par cette situation, la policière a quand même pris son travail vendredi dernier pour le troisième shift. Mais, le bruit du pistolet resonnera quelques minutes après.

Informé de cet incident, le commissaire de police Anil Kumar Dip a demandé une enquête approfondie sur ce cas en vue d’établir s’il y a des éléments pouvant mener à l’arrestation du policier, qui aurait fait du chantage à la jeune femme.

Les enquêteurs ont visionné les images des caméras de surveillance du poste de police pour déterminer le comportement de la WPC. Ils souhaitent procéder à un examen de son cellulaire à des fins d’enquête. La police redoute que la pression et les menaces de son collègue aient conduit la jeune femme à envisager de mettre fin à ses jours.