Selon l’OMC, les revenus par habitant dans les économies à faible et moyen revenus ont triplé en 30 ans, depuis sa création. A l’occasion de son anniversaire, l’organisation appelle à accroître les investissements pour un commerce plus inclusif face aux tensions géopolitiques et aux risques de fragmentation.
Depuis sa création, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a largement contribué à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté mondiale, selon le rapport mondial 2024 de l’institution. Le commerce international a joué un rôle déterminant au cours des trois dernières décennies, en facilitant l’accès aux marchés et en stimulant les investissements, apprend-on.
D’après le rapport, entre 1995 et 2022, le taux de pauvreté dans les économies à faible et moyen revenus a chuté de 40,3% à 10,6%, tandis que la part du commerce dans leur PIB a doublé, passant de 16% à 32%. Cette dynamique a ouvert de nouvelles opportunités, bien que les effets du commerce sur la pauvreté et les inégalités restent nuancés.
« Contrairement à l’idée reçue, les inégalités de revenus au sein des économies n’ont pas augmenté en moyenne au cours des 30 dernières années. En fait, l’indice de Gini moyen a légèrement diminué dans de nombreuses économies pendant cette période », a précisé l’économiste en chef de l’OMC, Ralph Ossa, lors du lancement du rapport à Genève. Il a ajouté que l’ouverture commerciale montre une corrélation faible avec les inégalités, celles-ci étant même légèrement inférieures dans les économies plus ouvertes.
Néanmoins, l’OMC reconnaît que plusieurs économies en développement et de nombreuses populations sont encore laissées de côté. L’organisation appelle à une meilleure participation de ces acteurs au commerce mondial.
Ce rapport arrive à un moment où le commerce mondial fait face à des tensions croissantes, notamment le protectionnisme accru dans les grandes économies. Les récentes surtaxes imposées par les Etats-Unis et l’Union européenne sur les véhicules électriques chinois, accusés de dumping, illustrent bien ces tensions. L’OMC avertit que de telles politiques protectionnistes, visant à protéger certains secteurs, peuvent avoir des effets contre-productifs, en augmentant les coûts pour d’autres industries et en réduisant les bénéfices globaux du commerce. Elles peuvent également engendrer des représailles commerciales, limitant encore les opportunités économiques.
En 2023, le commerce mondial a reculé de 3%, soit environ 1000 milliards de dollars, selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), après un record de 32 000 milliards de dollars en 2022. Cette baisse est attribuée aux tensions géopolitiques et aux perturbations des chaînes d’approvisionnement.
Face à ces défis, l’OMC appelle à un commerce plus inclusif, à travers des initiatives en collaboration avec des institutions telles que la Banque mondiale pour soutenir les efforts nationaux et régionaux. « La mission de l’OMC, telle qu’énoncée dans le préambule de l’accord de Marrakech, est d’utiliser le commerce pour améliorer les niveaux de vie, créer des emplois et promouvoir le développement durable », a rappelé Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’OMC.
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