James Earl Jones, qui a surmonté les préjugés raciaux et un grave bégaiement pour devenir une figue emblématique de la scène et de l’écran – prêtant notamment sa voix grave et imposante au personnage de Darth Vader en anglais – est décédé lundi à l’âge de 93 ans.
Son agent, Barry McPherson, a confirmé que M. Jones était mort lundi matin à son domicile. La cause du décès n’était pas immédiatement connue.
James Earl Jones, qui a travaillé jusqu’à ses 80 ans, a remporté au cours de sa carrière deux prix Emmy, un Golden Globe, deux prix Tony au théâtre, un prix Grammy et la Médaille nationale des arts. Il a par ailleurs reçu un Oscar et un Tony honorifiques pour l’ensemble de sa carrière. En 2022, un théâtre de Broadway a été rebaptisé en son nom.
L’acteur afro-américain a créé des rôles mémorables au cinéma, comme celui de l’écrivain reclus ramené sous les projecteurs dans Le champ des rêves (Field of Dreams), celui du boxeur Jack Johnson dans la pièce et le film à succès L’insurgé (The Great White Hope), celui de l’écrivain Alex Haley dans Racines : la nouvelle génération, et celui d’un pasteur sud-africain dans Pleure, ô pays bien-aimé (Cry, The Beloved Country).
Il était également une voix très demandée en doublage, exprimant la méchanceté de Darth Vader (dont la réplique culte Je suis ton père marque toujours l’imaginaire collectif) ou la dignité bienveillante du roi Mufasa dans le film d’animation de Disney Le roi lion.
C’était aussi la voix qui annonçait Ici CNN pendant les pauses du diffuseur. Il a remporté un Grammy en 1977 pour sa performance dans le livre audio Great American Documents.
Si vous étiez acteur ou aspiriez à le devenir, si vous vous ruiez pour obtenir un emploi dans ce métier, l’un des standards que nous avions toujours eu était d’être un James Earl Jones, a déclaré un jour l’acteur Samuel L. Jackson.
Jones a aussi joué notamment dans Docteur Folamour (Dr. Strangelove), Le plus grand (avec Muhammad Ali), Conan le Barbare, Les trois fugitifs et le rôle d’un amiral dans trois adaptations à succès de romans de Tom Clancy : À la poursuite d’Octobre rouge, Jeux de guerre et Danger immédiat.
James Earl Jones avait fait ses débuts à Broadway en 1958; il a remporté ses deux prix Tony pour L’insurgé en 1969 et Fences en 1987. Il était célèbre pour sa maîtrise des œuvres de Shakespeare et du dramaturge sud-africain Athol Fugard. Plus récemment à Broadway, il avait joué dans La Chatte sur un toit brûlant, Miss Daisy et son chauffeur, Le marchand de glace est passé et Vous ne l’emporterez pas avec vous.
En tant qu’acteur de théâtre et de télévision en pleine ascension, il était apparu dans le téléroman As the World Turns dès 1965, devenant l’un des premiers acteurs afro-américains à décrocher un rôle permanent dans un feuilleton.
Il était né à la lumière d’une lampe à huile dans une cabane à Arkabutla, dans le Mississippi, le 17 janvier 1931. Son père, Robert Earl Jones, avait abandonné sa femme avant l’arrivée du bébé afin de poursuivre une vie de boxeur puis, plus tard, d’acteur.
Lorsque Jones avait 6 ans, sa mère l’emmena dans la ferme de ses parents près de Manistee, au Michigan. Ses grands-parents adoptèrent alors le garçon et l’élevèrent.
Un monde s’est alors terminé pour moi : le monde sûr de l’enfance, écrit Jones dans son autobiographie, Voices and Silences. Le déménagement du Mississippi au Michigan devait être un événement glorieux. Pour moi, ce fut un déchirement et peu de temps après, j’ai commencé à bégayer.
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