La France tombe face à l’Espagne

by | Jul 10, 2024 | Sports

Buts : Yamal (21e) et Olmo (25e) pour la Roja // Kolo Muani (9e) pour les Bleus

L’équipe de France est tombée de son fil, ce mardi soir à Munich, et ne sera pas au rendez-vous de Berlin, dimanche prochain, pour la finale de l’Euro. L’image est cruelle et on avait oublié cette sensation de tomber à ce niveau, puisque les Bleus n’avaient plus perdu en demi-finales d’une grande compétition depuis 1996 : cette fois, ils ont laissé filer un match, et tellement plus encore, face à l’Espagne (2-1). La marche était trop haute, où la bande de Didier Deschamps se reposait sur trop peu de choses pour avancer jusqu’à un sacre européen. Les Tricolores ont pourtant marqué dans le jeu, enfin, mais cela n’a pas suffi pour lancer la machine et renverser une Roja sûre d’elle, même si on aurait aimé que les Français parviennent à la bousculer davantage.

L’histoire avait commencé d’une manière qui ne pouvait pas laisser imaginer un effondrement français. Antoine Griezmann sur le banc pour débuter, Kylian Mbappé de retour visage découvert, sans son masque, et des Bleus prêts à dévorer les espaces laissés par une équipe espagnole forcément joueuse. Elle aurait pu prendre les devants si Fabian Ruiz avait mieux ajusté son coup de tête (5e), mais son coéquipier au PSG Randal Kolo Muani lui a montré comment faire. Comme face au Maroc à la dernière Coupe du monde, le Bondynois n’a pas eu à sauter trop haut pour reprendre un centre bien travaillé par Mbappé, marquer de la caboche et signer le premier but dans le jeu du tournoi (0-1, 9e).

Quatre minutes pour tout perdre

La température est alors montée d’un cran à l’Arena de Munich, après une après-midi bavaroise suffocante, et les supporters de la Roja ont trouvé autre chose pour s’occuper, entre deux concerts de sifflets réservés par le public allemand à chaque ballon touché par Marc Cucurella (l’auteur de la main non sifflée lors du quart). Du foot, du jeu, et un renversement dingue en quatre minutes, alors que Jesús Navas semblait à l’agonie et Mbappé dans un bon soir. Adrien Rabiot avait commencé à mettre la pression sur Lamine Yamal la veille, il n’a pu qu’admirer, de près, le bijou de la pépite de 16 ans : une frappe splendide du gauche, enroulée comme il faut pour aller toucher le poteau de Mike Maignan et faire trembler les filets tricolores (1-1, 21e). Puis, c’est son autre compère du milieu, Aurélien Tchouaméni, qui s’est fait éliminer d’un crochet extérieur dans la surface par Dani Olmo, dont le tir croisé, visiblement cadré, a été accompagné dans le but par Jules Koundé (2-1, 25e). Il n’en fallait pas plus pour retrouver l’Espagne, sa supériorité technique et parfois sa gourmandise, comme lorsque Nico Williams a voulu s’amuser en claquant une remise talonnade à Álvaro Morata (31e). De l’autre côté, la France a renoué avec ses maux. Ousmane Dembélé a tenté de provoquer, tout en manquant de justesse, dans le jeu comme dans ses coups de pied arrêtés. Les Bleus n’ont pas toujours montré l’implication nécessaire dans une demi-finale d’Euro en première période, notamment au milieu, et Ruiz n’est pas passé loin de renvoyer la bande tricolore au vestiaire avec deux buts à remonter (36e).

Cette équipe de France n’avait pas encore connu la sensation d’être menée dans cet Euro, et ça s’est vu, dans sa manière d’attaquer pour attaquer et de chercher le trou de la serrure espagnole sans avoir de clés. La douche aurait pu être glacée, quelques minutes après les citrons, si Maignan n’avait pas quitté sa surface au bon moment pour s’interposer devant Williams (46e). Les Bleus auraient bien eu besoin d’un véritable réveil de leur star, Mbappé, trop tendre sur son tir excentré (56e) et qui a assez peu inquiété Navas, averti très tôt et sorti à l’heure de jeu sous les hourras du virage rouge et jaune. La visite d’un streaker venu faire une photo avec le néo-Madrilène n’a pas fait de lui l’homme du match, comme les têtes de Tchouaméni (53e) et Dayot Upamecano (63e) n’ont pas remis les compteurs à zéro.

Une équipe de France sans réaction

On a compris que l’heure serait bientôt grave quand Deschamps a proposé un triple changement (Griezmann, Bradley Barcola et Eduardo Camavinga) en réorganisant son milieu et son équipe. Cette dernière a manqué de tellement de choses (pressing, courses intelligentes, justesse), et encore d’efficacité, ou simplement de cadrage : Hernandez n’a pas transformé un cadeau de la défense espagnole (76e) et Mbappé n’a pas su concrétiser l’une de ses rares accélérations (86e). Même chose pour Yamal, quand même pas loin de refaire le même coup que dans le premier acte (81e). Deschamps et Stéphan ont commencé à enchaîner les discussions, et le sélectionneur a même sorti la carte Olivier Giroud, quasiment à la cave depuis la phase de poules. Comme pour acter la fin d’une histoire, celle du meilleur buteur des Bleus, et celle de l’aventure collective française en Allemagne. Il y a eu une pause pour soigner Rodri, cinq minutes de temps additionnel, puis on a compris : il n’y aurait pas de miracle, cette fois. Et maintenant, que reste-t-il ?

0 Comments

Laisser un Commentaire

Dernière édition

Le Xournal
Lire en ligne

Xournal Dimans

Le Xournal
Lire en ligne