Le chauffeur de taxi et ancien bijoutier laissé dans un caniveau à Grand-Bassin
Les malfrats se sont fait passer pour des policiers
Ce lundi 8 juillet, la police a arrêté Chekoory Ramkissoon, une mère de famille de 42 ans, son fils de 15 ans, son compagnon Avish Carteh, 45 ans, et un ami de ce dernier. Les quatre suspects sont soupçonnés d’avoir ourdi un complot pour cambrioler un chauffeur de taxi et ancien bijoutier âgé de 58 ans, aux petites heures du matin, dimanche dernier. Selon les informations recueillies, c’est la quadragénaire, ex-épouse de la victime, qui serait le cerveau de ce vol machiavélique avec violence, qui a fini par se transformer en kidnapping. Son compagnon aurait alors fait appel à trois autres amis pour mettre en œuvre le plan. Deux suspects courent toujours et sont activement recherchés par la police.
C’est un terrible choc qu’a vécu ce chauffeur de taxi de Chamouny. Croyant avoir affaire à la police, il a ouvert la porte de sa maison à quatre individus en pleine nuit. Mais cette action a signé le début d’un véritable cauchemar pour lui. Il a été menotté, battu et kidnappé avant d’être jeté dans un caniveau à plusieurs kilomètres de sa demeure. Pendant ce temps, une somme de plus d’un million de roupies et des bijoux a été dérobée chez lui. Le choc a été encore plus violent lorsque le quinquagénaire a découvert que son ex-épouse et son fils étaient derrière cette attaque. Si le mineur a été relâché sous caution, les suspects arrêtés restent en détention.
Réveillé par des faux policiers avec un faux mandat de perquisition
Le plan avait été mis en place depuis plusieurs semaines. Après avoir été informé sur la victime et les lieux, Avish Carteh a fait appel à trois amis pour l’assister dans cette mission visant à dérober avec subtilité tous les biens de l’ancien bijoutier, qui vivait seul avec sa mère âgée de 95 ans. Vers 2 h du matin, la bande a débarqué dans cette demeure à Chamouny. Dans sa déposition à la police de Chemin-Grenier, le chauffeur de taxi a raconté qu’il dormait profondément lorsqu’il a été brutalement réveillé par des coups violents à sa porte.
En regardant par la fenêtre, il a vu un homme portant un uniforme bleu ressemblant à celui de la police. Le faux policier était accompagné de trois autres hommes portant des masques et des gants. Ces derniers étaient habillés en civil. Le faux policier lui a montré un document prétendant être un mandat de perquisition. Il a expliqué que lui et ses hommes devaient fouiller la maison. Le chauffeur de taxi n’a pas saisi ce qui se passait, mais il ne voulait pas entraver le travail de la « police ».
Le quinquagénaire leur a alors ouvert la porte et les quatre hommes sont entrés. « Misie ki ti ena iniform-la inn montre mwa enn dokiman ki sipoze enn Search Warrant ki donn zot permision pou fouy lakaz. Zot inn dir ki bizin fouye pou rod ladrog. Lerla zot inn met menot ar mwa », a raconté l’ex-époux. Durant la perquisition, la bande a fouillé le véhicule où elle a pris Rs 100 000 et les intrus se sont intéressés à un coffre-fort, dont les clefs se trouvaient dans le taxi. Puis, elle a ouvert le coffre en prenant tous les bijoux et des devises. L’argent est chiffré à plus de Rs 1 M et les bijoux représentent également des sommes colossales. Les faux policiers ont informé le plaignant que l’argent et les bijoux sont désormais des pièces à conviction et devaient les placer dans un sac.
Agression et abandon en pleine nuit à Grand-Bassin
Selon sa déclaration, pendant cette fausse perquisition, les suspects l’ont aussi agressé : « Zot inn trangle mwa e zot inn bat mwa ». Le cauchemar du chauffeur de taxi était loin d’être terminé. Les faux policiers ont dit au chauffeur de taxi de monter dans leur véhicule pour se rendre aux Casernes centrales à Port-Louis. Mais au niveau d’un rond-point près de Grand-Bassin, la bande a arrêté le véhicule. Tous les occupants sont sortis et celui qui portait l’uniforme a enlevé les menottes des mains de la victime. Puis un autre a poussé le quinquagénaire qui est tombé dans un caniveau.
Les suspects ont ensuite pris la fuite dans leur véhicule, abandonnant le chauffeur de taxi sur place. Celui-ci a marché longtemps avant de recevoir de l’aide d’un passant. Il est retourné chez lui pour constater les dégâts. Ce n’est que plus tard dans la matinée du dimanche 7 juillet qu’il s’est rendu au poste de police de Chemin-Grenier pour raconter son aventure. Il a alors été confirmé qu’aucune équipe de police n’avait mené d’opération à Chamouny tôt le dimanche matin.
Interrogé sur sa situation familiale, le chauffeur de taxi a expliqué qu’il vit avec sa mère mais que celle-ci n’a rien entendu car elle dormait profondément. Il a également donné des détails sur la voiture des suspects. Le quinquagénaire a aussi mentionné qu’il a des problèmes personnels avec son épouse, qui réside dans la région de Mare-Tabac.
Lien établi
Les enquêteurs de la Criminal Investigation Division (CID) de Chemin-Grenier, dirigés par l’inspecteur Padayachi sous la supervision du surintendant de police (SP) Surnam, ont rapidement réagi. Avec l’aide de l’Unité de renseignement sur Divisional Crime Intelligence Unit (DCIU) et de la CID de Souillac et de Bel-Ombre, une enquête minutieuse a été lancée. La police a découvert qu’il s’agissait d’une bande de criminels et non de policiers. Dès le début, la police a suspecté qu’une personne connaissant la maison du plaignant pourrait être impliquée, car les faux policiers savaient qu’il y avait de l’argent dans la maison.
L’enquête de la police criminelle du Sud a rapidement établi un lien entre Chekoory Ramkissoon, l’ex-épouse du plaignant, et la bande de malfaiteurs. L’ex-femme du chauffeur et leur fils de 15 ans ont été interrogés. Elle a rapidement avoué être le cerveau de l’agression, du vol et du kidnapping de son ex-mari. C’est elle qui a demandé à son compagnon Avish Carteh de commettre ce vol avec violence. Le fils est accusé d’avoir fourni à sa mère des informations cruciales pour mener à bien l’attaque.
À ce jour, quatre suspects ont été arrêtés par la CID de Chemin-Grenier : Chekoory Ramkissoon, Avish Carteh, un individu nommé Arvind J. du Nord, et le mineur. Après son interrogatoire, le fils a été autorisé à rentrer chez lui. Les trois autres suspects sont toujours en détention. Deux autres individus sont recherchés dans le cadre de l’enquête. La police prévoit d’examiner leurs téléphones pour obtenir des informations permettant de faire progresser l’enquête. D’autres arrestations sont en cours. L’équipe du surintendant Surnam est en charge de cette enquête.
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