L’objet de ce projet de loi est de prévoir des dispositions en matière de responsabilisation et de transparence en ce qui concerne le financement des partis politiques, des membres de l’Assemblée nationale et des personnes désignées pour se porter candidats à une élection, dans le but de promouvoir des conditions de concurrence équitables, garantir une concurrence loyale et prévenir les influences inappropriées et la corruption. Cependant, face à ce projet de loi, une adversité monstrueuse se dresse. Dans la presse mercenaire, des analyses sont faites exprès pour diaboliser le projet de loi.
Il fallait s’y attendre. À peine introduit au Parlement, le Political Financing Bill 2024 est au centre des débats publics. Dans certaines presses, le projet de loi est même qualifié d’outil politique du MSM pour nuire au PTr et à Navin Ramgoolam. En réintroduisant ce projet de loi au Parlement, Pravind Jugnauth démontre une fois de plus sa constance dans la lutte contre la fraude et la corruption. Pourtant, ce projet de loi a été ignoré par toute l’opposition en 2019 et aujourd’hui encore le Premier ministre cherche à faire évoluer les règlements et les lois entourant nos pratiques électorales. Si officiellement les principaux animateurs politiques de l’opposition ne se sont pas encore prononcés sur la question, dans la presse des voix que nous reconnaissons s’expriment pour diaboliser le projet de loi. Mais que pouvons-nous attendre de mieux de la part de ceux qui ont dirigé le pays pendant tant d’années et qui n’ont jamais eu le courage d’initier des législations appropriées pour moderniser les élections à Maurice, malgré le fait qu’ils avaient à maintes reprises inscrit de tels projets dans leurs programmes électoraux.
Sur les faits historiques, le MMM en parle depuis des décennies et Navin Ramgoolam lui-même, depuis son entrée en politique en 1990, a évoqué le sujet qui figurait pourtant dans le programme gouvernemental de l’alliance Parti Travailliste/PMSD en 1991. En 1995, en alliance avec le MMM, le Parti Travailliste avait remporté une victoire retentissante de 60-0 et le financement des partis politiques figurait en très bonne place dans leur manifeste. Navin Ramgoolam et Paul Bérenger avaient obtenu plus que la majorité absolue et en face d’eux, une opposition squelettique, insignifiante voire carrément inexistante. Mais que s’est-il passé ensuite? Les deux partenaires n’ont jamais entrepris la moindre démarche pour ne serait-ce qu’essayer de paraître sérieux sur ce sujet aux yeux de la population. Ils se sont querellés et chamaillés sur des sujets de moindre importance, des peccadilles touchant davantage à leurs égos surdimensionnés, et l’alliance PTr/MMM a fini par s’écrouler en 1997, deux ans à peine après les élections, sans aucune réalisation digne de ce nom.
C’est ce qu’il faut reconnaître aujourd’hui : le Premier ministre actuel « means business » sur tous les sujets d’intérêt national. Il faut saluer le fait que sous la direction de Pravind Jugnauth, cette loi est enfin arrivée à l’Assemblée nationale et qu’il y a eu un débat en 2019. Si l’opposition était vraiment honnête et sincère, l’île Maurice aurait fait un immense pas en avant. Mais tel n’est pas le cas, car nous avons à la tête des partis politiques de l’opposition les mêmes personnes qui polluent l’atmosphère politique de ce pays depuis des décennies. Pour ces derniers, faire de la politique se résume à faire de la démagogie toute la journée, à agiter la galerie, à faire les gros titres de la presse et à toucher leur salaire à la fin du mois sans se soucier du contribuable. Quelles sont les réalisations de Navin Ramgoolam, Xavier-Luc Duval ou Paul Bérenger en matière de renforcement de la démocratie à Maurice?
Qui n’a rien à cacher, votera en faveur
Le projet de loi sera débattu au Parlement prochainement et nous aurons l’occasion d’entendre la logique et le raisonnement des grands théologiens politiques de notre pays sur la question. Ce sera un moment historique pour la démocratie à Maurice, le train de l’avancement passe une deuxième fois et une nouvelle chance s’offre à l’opposition pour prendre place à bord de ce train. Mais nous savons déjà que toutes les excuses seront bonnes pour ceux qui ne souhaitent pas approfondir la démocratie à Maurice pour ensuite venir crier aux loups. L’histoire jugera les intentions, bonnes ou mauvaises, et le moment venu il faudra rendre des comptes.
Bonanga Lilongwé
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