Le Liberia est le 3ème producteur de caoutchouc naturel en Afrique de l’Ouest après la Côte d’Ivoire et le Nigéria. Depuis décembre 2023, la décision du gouvernement de suspendre les exportations de la matière première sous forme brute, crée des remous au sein de la filière.

Au Liberia, le Sénat a approuvé le 8 mai dernier le maintien de l’application du décret publié le 12 décembre dernier par l’ancien président George Weah, imposant une interdiction sur les ventes de caoutchouc naturel non transformé. Cette décision fait suite à une enquête approfondie menée par la Commission de l’agriculture du Sénat sur les enjeux de la question.

Alors que cette mesure vise à protéger les industriels qui sont confrontés à un approvisionnement local insuffisant en matière première pour tourner à plein régime, elle crée des remous dans le rang des exportateurs qui déplorent des préjudices.

En avril dernier, le Consortium des acteurs du secteur du caoutchouc (CORSAL) a déclaré que cet acte réglementaire a conduit au blocage de 94 conteneurs de la matière première dans le port franc de Monrovia depuis sa mise en œuvre, ce qui génère des frais de stockage supplémentaires.

Face à cette situation, le gouvernement du nouveau président Joseph Boakai a accordé une période de grâce de 2 mois à partir du 22 mai 2024, pour autoriser les exportations des conteneurs qui sont bloqués au port.

Par ailleurs, le Sénat a également approuvé la création de l’Office national du caoutchouc (NBR) mandaté pour garantir une tarification mensuelle équitable du caoutchouc et encourager la vente de fonds de tasse (caoutchouc humide non transformé) aux usines de transformation locales.

Au Liberia, la production locale de caoutchouc naturel est évaluée à 185 000 tonnes par an, ce qui représente 65 % des besoins industriels, d’après les données de la plateforme spécialisée WhatNext Rubber Media International.