Il s’agit de fabrications de “hear say evidences” par ses détracteurs contre lui et ses deux collègues
- Le Chef du Gouvernement a rappelé les vaines tentatives de Suren Dayal et du Parti Travailliste devant la justice
- « Nous ne recevons pas de Per Diem à travers des banques étrangères ! », martèle Pravind Jugnauth
Le Leader de l’Opposition, Shakeel Mohamed, a soulevé de nouveau mardi dernier la question des contrats attribués pendant la pandémie de COVID-19, dans lesquels feu Soopramanien Kistnen était impliqué. Lors de sa question posée en séance parlementaire au Premier ministre, il a demandé des éclaircissements à ce sujet, ainsi que sur les enquêtes concernant les “Kistnen Papers”.
Pravind Jugnauth a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à lutter contre la corruption, à promouvoir la transparence et la responsabilité avec encore plus de détermination. Il a mentionné avoir pris des mesures courageuses et sans précédent dans ce sens, ce qui a conduit à une amélioration significative du classement de Maurice dans les indices internationaux de bonne gouvernance. Il a souligné que Maurice occupe la 55e place sur 180 pays dans l’Indice de Perception de la Corruption de 2023 et reste en tête du classement Mo Ibrahim avec un score de 74,9 sur 100.
Concernant les “Kistnen Papers”, le Premier ministre a affirmé qu’une enquête a été lancée par la CID Centrale suite à une correspondance reçue du Commissaire électoral, provenant du parti politique Rezistans Ek Alternativ datée du 9 janvier 2021. Cette lettre faisait mention de possibles infractions commises à la Representation of People Act par certains candidats et leurs agents aux élections de 2019. Il a également mentionné que quatorze dépositions ont été recueillies jusqu’à présent de la part de onze personnes. «Il n’y personne qui s’est manifestée pour dire qu’elle avait enregistré des informations concernant des dépenses électorales effectuées par mes deux collègues et moi-même. Les membres de Rezistans ek Alternativ ont déposé une plainte à la commission électorale, ont signalé leurs allégations à la police pour enquête. Je pose cette question. Se sont-ils manifestés pour dire et témoigner au sujet de ces documents ou journaux fabriqués. L’honorable Leader de l’Opposition étant lui-même avocat, je me serais attendu à ce qu’il pose des questions sérieuses, sans se baser sur ce qu’il lit ici et là. Quoiqu’il ait été dit dans les journaux, j’espère qu’il n’est pas sélectif dans ce qu’il lit », a commenté Pravind Jugnauth.
Répondant à d’autres questions de Shakeel Mohamed, le Premier ministre a révélé que même l’épouse de Soopramanien Kistnen n’a pas reconnu l’écriture du prétendu “Carnet Laboutik” de son défunt mari. « Le Leader de l’Opposition, son parti, un membre de son parti, Suren Dayal a logé une poursuite privée devant la cour de district, avec les mêmes allégations que fait aujourd’hui le Leader de l’Opposition en parlant de faux affidavit, que s’est-il passé? Ils n’ont pas été en mesure de prouver quoi que ce soit », a commenté Pravind Jugnauth.
Egratignant le leader du Parti Travailliste qui avait prétendument rencontré Soopramanien Kistnen avant son décès, le chef du gouvernement s’est demandé pourquoi Navin Ramgoolam n’a pas fait de déclaration à la police. « C’est de la fabrication pure et simple », a déclaré le Premier ministre en ajoutant que la police enquête sur cette affaire et qu’il n’est pas en train de prendre la fuite.
Selon lui, le Parti Travailliste doit être le dernier à parler de financement des partis politiques parce que nous savons tous comment Navin Ramgoolam a amassé de l’argent dans ses coffres forts. « Même Bérenger avait déclaré qu’il n’aurait jamais imaginé que son voisin avait autant d’argent dans ses coffres dont 3 millions de dollars qu’il a déclaré être ses Per Diems. Or nous savons tous, au moins pour ceux qui sont des ministres, que les Per Diems ne proviennent pas des banques étrangères », a ironisé Pravind Jugnauth.
Les dernières avancées des enquêtes sur Soopramanien Kistnen
En ce qui concerne les enquêtes sur le décès de Soopramanien Kistnen, le Premier ministre est revenu sur les réponses qu’il avait déjà données à l’Assemblée nationale en 2022 et 2023 lors des précédentes questions de l’Opposition sur cette affaire. Il a souligné que 98 personnes ont été interrogées jusqu’à présent par la Major Crime Investigation Team.
Suite à l’enquête judiciaire initiée par le Directeur des Poursuites Publiques le 4 décembre 2020 et complétée le 21 novembre 2021, le magistrat du tribunal de Moka a transmis ses conclusions au DPP.
Après analyse du document, le 26 janvier 2022, le DPP a demandé à la police d’approfondir son enquête sur les possibles motifs du meurtre de Soopramanien Kistnen, notamment l’emploi de son épouse en tant que Constituency Clerk, les possibles infractions liées aux ‘Kistnen Papers’, des allégations de chantage sur le ministre Yogida Sawmynaden en relation avec les contrats alloués par la State Trading Corporation et d’autres organismes parapublics durant la Covid-19, ainsi que la façon dont l’autopsie du cadavre a été menée par le Police Medical Officer (PMO).
Le Premier ministre a révélé que concernant l’emploi de l’épouse de Soopramanien Kistnen en tant que Constituency Clerk, une enquête a été menée par la Central CID et les dépositions de dix personnes ont été consignées. Le 26 juin 2023, le DPP a recommandé des poursuites formelles contre Yogida Sawmynaden pour ‘Forgery in a Private Writing’. L’affaire a été portée devant les tribunaux le 21 juillet 2023 avec un jugement attendu pour le 30 mai prochain.
En ce qui concerne l’autopsie, le PMO a confirmé les conclusions de son rapport initial et le 12 juillet 2022, une demande a été faite à l’Institut de Pathologie de Nantes pour une analyse des tissus des poumons du défunt afin d’obtenir une seconde opinion. Le 14 octobre 2022, cette institution a corroboré les conclusions du PMO.
Par ailleurs, suite à la requête du DPP, 56 personnes ont été interrogées par la MCIT et leurs dépositions enregistrées.
Pravind Jugnauth a également révélé que pour l’enquête sur les contrats alloués lors de la Covid-19 impliquant Soopramanien Kistnen, celle-ci a été transférée de la police à l’ICAC puis à la Financial Crimes Commission (FCC). Il a rappelé que selon la section 161 du FCC Act, aucune information concernant une enquête en cours ne peut être divulguée.
Le Chef du gouvernement a conclu sa réponse avec la célèbre phrase de feu Me Yousouf Mohamed SC, alors avocat de Navin Ramgoolam : « Mo pas capave fer miracle. »
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