Leurs familles anxieuses et dans l’attente de nouvelles, espèrent un miracle

Durant toute cette semaine, les autorités ont maintenu une recherche intensive en mer dans l’espoir de retrouver Agnès Descombes, Damien Deruisseau et Teeshal Caunhye. Cependant, ces trois jeunes, disparus à Savinia et à l’îlot Sancho depuis dimanche dernier, sont toujours introuvables. Alors que leurs proches attendent anxieusement des nouvelles des autorités, espérant un miracle.

 Agnès Descombes et Damien Deruisseau

Agnès Descombes, une enseignante habitant de Rose Hill, et Damien Deruisseau, comptable de profession habitant Quatre Bornes, étaient un couple. Ils ont été emportés par une forte vague lors d’une escapade en pleine nature le dimanche 12 avril. La veille, soit samedi, ces deux jeunes étaient partis camper sur la plage de Savinia, à proximité du Souffleur, avec des amis. Dimanche matin, vers 7h30, les deux jeunes sont allés sur les rochers près de la plage de Savinia pour admirer les fortes vagues et prendre des photos. Une grosse houle est arrivée, et les deux jeunes se sont retrouvés dans l’eau avant de disparaître.

Vingt minutes plus tard, un de leurs amis a repéré Damien Joachim Deruisseau sur un rocher, demandant de l’aide. Son ami, Pascal L., âgé de 42 ans, s’est précipité vers lui, et c’est là que celui-ci lui a indiqué qu’Agnès Descombes avait été emportée par une grosse houle. Les deux hommes ont immédiatement sauté dans l’eau pour essayer de la retrouver, en vain. Comme la mer était très agitée, Damien Joachim Deruisseau a également été emporté par les vagues. Pascal L. a réussi à sortir de la mer déchaînée avec beaucoup de difficultés.

Leurs amis ont donné l’alerte sans pouvoir faire plus, car la mer était dangereuse. Plusieurs unités de police se sont mobilisées pour une Search and Rescue Operation, enagaent des éléments de la National Coast Guard (NCG) et de l’Helicopter Squadron de la police. Depuis, des recherches sont en cours par des éléments du garde-côte national, , soutenus par l’hélicoptère de la police. Cependant, en raison de la mer agitée, les deux victimes n’ont pas été retrouvées.

Teeshal Caunhye

Plus loin, à l’îlot Sancho, la NCG a découvert les corps de deux hommes flottant dans l’eau à Baie-du-Jacotet, dans le Sud. Il s’agissait de Kooshil Caunhye (29 ans) et Kunal Caunhye (18 ans), tous deux de Lallmatie. Ils étaient sortis avec des proches quand ces derniers n’ont plus vu le duo. La police a été alertée, et finalement leurs corps ont été retrouvés dans l’eau. La NCG a récupéré le corps du premier pour le ramener à la plage.

En parallèle, les recherches se poursuivaient pour retrouver le corps de Kunal Caunhye, un élève du collège de la State Secondary School d’Ébène, qui avait disparu. La police a continué les recherches, tandis que le corps de Kooshil Caunhye a été transféré à la morgue de l’hôpital Victoria pour une autopsie. Selon la police, l’îlot Sancho est accessible à pied depuis Baie-du-Jacotet, mais seulement lorsque la marée est basse et les conditions en mer sont bonnes.

À ce stade, la police n’est pas en mesure de déterminer les circonstances exactes de cette double noyade. Cependant, selon les informations disponibles, les deux habitants de Lallmatie ont également peut-être été surpris par une grosse vague alors qu’ils étaient sur les rochers pour pêcher.

Mer démontée

La National Coast Guard, mobilisée, a déployé d’importants efforts pour tenter de localiser les disparus. Face à l’étendue de la zone à couvrir et aux conditions maritimes difficiles, l’équipe a été divisée en deux. L’une d’elles couvre les régions de Gris-Gris à Mahébourg, tandis que l’autre recherche de Souillac à Bel-Ombre. Le soutien de l’hélicoptère de la police a également été sollicité.

L’assistant surintendant Ahad Boolaky, le surintendant Takeshwar Singh Bobeechurn et le Deputy Assistant Superintendent of Police Vyas Chadeea, accompagnés des agents Nundloll, Baboolall, Luchmun et Marion, ont survolé Le Souffleur jusqu’au bassin dit Carangue, scrutant chaque recoin.

Selon la police, l’état de la mer démontée rend les opérations de recherche difficiles, malgré les survols de l’hélicoptère. Les proches des Caunhye, éplorés par ce drame, étaient présents dans le Sud de l’île lundi pour assister aux recherches. « Bann lapolis pe fer zot travay bien me vizibilite la mer pa bon, pe vinn difisil pou bann-la trouve. Me nou pa pe perdi kouraz. Nou pe atann ziska nou resi trouv nou fami », se désole Selven.

Avis de forte houle

Aussi dramatique que cela puisse paraître, six cas de noyade en mer ont été enregistrés en moins de 24 heures le week-end dernier, dans quatre localités différentes de l’île. En effet, depuis le samedi 13 avril, la station météorologique de Vacoas avait émis un avertissement de fortes houles pour Maurice, valable jusqu’à 4h ce mardi, appelant à la prudence et à la vigilance des estivants. Malgré cela, ce bilan lourd a brisé des cœurs.

Des houles d’environ quatre mètres étaient annoncées depuis cette funeste matinée. « Ces houles pourraient déferler dans des régions côtières à basse altitude, surtout à l’Ouest et au Sud lors des marées hautes », avait averti la Météo de Vacoas. C’est justement dans ces régions que les drames se sont produits.

Jean Rabot

Par ailleurs, la NCG a repêché le corps de Jean Rabot (70 ans) dans le lagon de Belle-Mare, le lundi 15 avril. Cet habitant de Quartier-Militaire s’était rendu à la plage avec des proches pour passer une journée de détente. La police suppose que le retraité voulait simplement se baigner non loin de la plage, mais s’est retrouvé en difficulté dans l’eau. Des volontaires l’ont ramené à terre, et il a été conduit à l’hôpital de Flacq où un médecin a constaté son décès. La police de Belle-Mare a ouvert une enquête.

Finalement, des passants ont secouru un homme en difficulté à Flic-en-Flac. Son identité n’avait pas encore été établie en début de soirée hier. Il avait des difficultés à nager, et malgré les secours appelés, un médecin a constaté son décès sur la plage. L’autopsie sera pratiquée à l’hôpital Victoria. La police suspecte une noyade, mais préfère attendre les conclusions des autopsies pour déterminer les orientations de l’enquête.