Enquête sur l’importation de Rs 2 million d’ecstasy à son domicile

by | Apr 12, 2024 | Faits Divers

L’avocat Me Akil Bissesur de nouveau arrêté mais pour vol

Un portable retrouvé à son domicile et utilisé pour la commande de la drogue, déclaré volé depuis 2020.

La Police Headquarters Special Striking Team (PHTSST) a procédé à l’arrestation de Me Akil Bissessur, ce lundi 8 avril. L’avocat est soupçonné de vol et de possession de biens volés. Cela après qu’un téléphone saisi lors d’une opération policière menée à son domicile en juin 2023, s’est révélé appartenir à une autre personne. Ce dernier, un habitant de Trois Boutiques, l’aurait perdu à Pointe-aux-Piments en 2020. Selon la SST, Mᵉ Bissessur aurait utilisé ce portable pour commander un colis de Rs 2 millions de stupéfiants qu’il avait refusé de réceptionner lors d’un ‘controlled delivery’ de la police.

Après son arrestation dans la journée de ce lundi, l’homme de loi a comparu au tribunal de Rose-Hill, sous deux accusations provisoires, soit « larceny » et « possession of stolen property ». La police n’ayant pas objecté à sa remise en liberté, Akil Bissessur a été libéré après avoir fourni deux cautions de Rs 5 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 15 000. Sa prochaine comparution est prévue pour le 10 juin 2024. Alors que Me Teeluckdharry, son avocat, demande que l’accusation provisoire soit abandonnée.

Enquête sur l’importation d’ecstasy

C’est dans le cadre de l’enquête portant sur la saisie de 1022 comprimés de MDMA – communément appelé ecstasy, évalués à Rs 2 millions, que la police a interpellé l’avocat ce lundi 8 avril. Ce colis en provenance d’Allemagne, intercepté par la douane de l’aéroport SSR, avait été importé au nom d’Avinash Bissessur mais à l’adresse de son frère Akil. Le 20 juin 2023, la Police Headquarters Special Striking Team (SST) avait monté une opération chez l’homme de loi, dans le but d’un « controlled delivery ». Cependant, l’avocat avait refusé de prendre livraison du colis suspect, qui avait été délivré par un policier déguisé en facteur.

Lors de ce raid, la police avait fouillé la maison de l’homme de loi et des téléphones portables ainsi qu’un ordinateur portable avaient été saisis. Après 11 mois d’enquête, un nouveau développement est survenu en avril 2024 concernant un téléphone portable qui avait été trouvé dans l’appartement de Mᵉ Akil Bissessur à Sodnac. Selon les données fournies par un opérateur téléphonique après que la police ait obtenu un mandat judiciaire, le téléphone de la marque Sony Xperia, considéré comme une « pièce à conviction majeure », ainsi que sa carte SIM appartenant à une tierce personne, ont été déclarés comme des objets volés.

Selon les enquêteurs de la SST, le Sony Xperia retrouvé dans l’appartement d’Akil Bissessur a été rapporté perdu avec sa carte SIM par une habitante de Trois Boutiques. Selon cette dernière, son fils qui utilisait le téléphone, l’aurait perdu à Pointe-aux-Piments en 2020. De l’autre côté, les enquêteurs soupçonnent que c’est ce téléphone trouvé chez l’avocat qui a été utilisé pour commander le colis de drogue.

Opération

Après avoir confirmé cette information, les membres de la SST, supervisés par l’assistant commissaire de police Dunraz Gangadin et le surintendant Ashik Jagai, ont débarqué chez Akil Bissessur, à Sodnac, vers 7h lundi matin. Ils ont perquisitionné son appartement et simultanément, une autre équipe de la SST a investi la maison d’Avinash Bissessur, qui vit aussi à Sodnac. Me Bissessur et sa compagne Doomila Moheeputh ont été embarqués pour les Casernes centrales afin d’être interrogés. Avinash Bissessur a également été conduit au quartier général de la SST pour interrogatoire.

Cependant, si Doomila Moheeputh et Avinash Bissessur ont été autorisés à rentrer, Akil Bissessur a, lui, été traduit en Cour de Rose-Hill, escorté par la police, pour son inculpation. Il a pris place dans le box des accusés avant d’être provisoirement inculpé de ‘larceny’ et de ‘possession of stolen property’ dans l’après-midi de ce même jour avant de pouvoir regagner son domicile. « Se pa la premier fwa, se pa la deziem fwa, sa fer la siziem fwa mo arete sou sa regim totaliter ki ena. Bann sarz la pe vinn pli rigolo », a-t-il déclaré après sa libération sous caution.

 

Me Sanjeev Teeluckdhary demande l’abandon des accusations 

Me Sanjeev Teeluckdhary, avocat d’Akil Bissessur, a présenté une motion au magistrat pour que les accusations soient abandonnées. Il s’est appuyé sur plusieurs points, notamment sur le fait que le téléphone aurait été « planté » par les enquêteurs lors de la descente qui a eu lieu dans l’appartement de son client en juin 2023. Il a également soutenu qu’Akil Bissessur est victime d’oppression et de persécution. Selon lui, l’arrestation de son client est politiquement motivée. Me Sanjeev Teeluckdharry a également rappelé que le prévenu a été arrêté à six reprises par la police depuis 2020. « De ces six arrestations, quatre accusations provisoires ont déjà été abandonnées », a-t-il précisé.

De son côté, Akil Bissessur maintient que ce téléphone a été découvert dans son domicile : « J’ai des preuves que la SST a placé ce téléphone chez moi le 20 juin 2023. Heureusement, j’ai une caméra qui montre tout ».  Il insiste sur le fait qu’il est victime de persécution.

La police enquête toujours sur la saisie des 1022 comprimés de MDMA, évalués à Rs 2 millions, que les autorités ont interceptés en juin 2023. Ce colis en provenance d’Allemagne avait été importé au nom d’Avinash Bissessur mais à l’adresse de son frère Akil. Le 20 juin 2023, le portable a été retrouvé au domicile de l’avocat.

Le procès sera de nouveau entendu le 10 juin 2024.

 

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