« Madam-la dir mwa pa gagn traka nou pou get ou zanfan bien. Éna bann dimounn éna diplom ar li…» s’indigne la mère
La propriétaire et gérante de la crèche sans permis, arrêtée et relâchée sous caution
Depuis ce lundi 1er octobre, Yohan et Sabrina Cadapen, un couple résidant à Stanley, à Rose-Hill, vivent avec le cœur meurtri. Le monde s’est effondré pour ces deux jeunes parents après la disparition soudaine de leur petit ange, Marie Grace Yanaëlle. La fillette, qui n’avait que trois mois, a trouvé la mort dans des circonstances troublantes lors de son premier jour à la crèche. Admise le matin à “Princess Barbie”, elle est décédée quelques heures plus tard, victime d’une asphyxie due au contenu de son estomac. Cet événement tragique est d’autant plus difficile à accepter pour les Cadapen qu’ils ont appris que cette crèche locale opérait illégalement, sans autorisation du ministère de tutelle.
Selon les informations recueillies, les employés de la crèche ont donné du lait à la petite, sans toutefois vérifier si elle avait fait son rot. Ce n’est que plus tard que le personnel a réalisé que Marie Grace Yanaëlle ne se réveillait pas et que son pouls était très faible. Malgré un transport rapide à l’hôpital de Candos, les médecins n’ont rien pu faire et son décès a été prononcé. Les parents, criant à la négligence, ont poussé la police à ouvrir une enquête, qui a abouti à l’arrestation de la gérante, Megandany Gopaul, inculpée pour exploitation d’une crèche illégale.
Premier jour
Yohan et son épouse Sabrina, parents de la petite Marie Grace Yanaëlle et d’un garçon de cinq ans, étaient un couple comblé, surtout après avoir enfin accueilli leur deuxième enfant, qui plus est une fille, comme ils le souhaitaient. Après son congé de maternité et avoir choyé leur nouveau-née avec tout l’amour et l’attention possibles, Sabrina, qui travaille dans un centre d’appels, n’avait d’autre choix que de confier son enfant à une garderie pour pouvoir reprendre le travail. Après réflexions, ils ont choisi la crèche “Princess Barbie”, notamment en raison de sa proximité avec leur résidence.
Dans une déclaration, Yohan a expliqué qu’il voulait absolument s’assurer que la crèche était adaptée pour accueillir leur princesse, mais qu’en raison de circonstances exceptionnelles, il n’a pas pu visiter l’endroit avant le jour de l’admission. «”Nous avions d’abord envisagé une autre crèche, mais elle était un peu trop éloignée de la maison. Un ami m’a alors informé qu’il y en avait une dans notre quartier. J’ai donc pris contact avec la responsable, car nous voulions nous assurer avant tout que l’environnement serait adapté pour notre enfant. Cependant, elle m’a dit que cela ne pouvait pas se faire et que je n’avais qu’à emmener l’enfant”, explique le papa.
C’est ainsi que lundi matin, la maman, Sabrina, a emmené la petite Marie Grace à sa nouvelle crèche. “Avant de partir, je parlais à notre fille pour lui expliquer qu’elle allait à la crèche et qu’elle allait nous manquer”, confie le papa, le cœur lourd. “Lorsque j’ai déposé ma fille, j’ai remis une fiche à la responsable pour lui indiquer à quelle heure notre fille devait boire son lait. Nous lui avons également versé un premier paiement de Rs 1 800 et un mois d’avance”, raconte Sabrina.
Appel téléphonique
Les parents étaient partis travailler après avoir déposé leur petite fille. Il était environ 10 heures et la petite était en bonne santé à ce moment-là. Cependant, vers 15 heures, la maman a reçu un appel de l’établissement. La directrice l’a informée que son enfant était immobile et que ses battements de cœur étaient faibles. “Elle m’a dit que notre fille ne bougeait plus et que son pouls était faible. Ensuite, les employés de la crèche ont conduit d’urgence le bébé à l’hôpital Victoria”, explique Sabrina.
Sans perdre un instant, la mère de 38 ans s’est précipitée à l’hôpital Victoria, Candos. Cependant, une fois sur place, au lieu de voir son bébé, on lui a annoncé la terrible nouvelle : la petite était déjà décédée. L’autopsie de l’enfant a eu lieu mardi matin et a révélé qu’elle était décédée par étouffement dû au contenu de son estomac. Les médecins soupçonnent les employés de la crèche d’avoir donné du lait à la petite, mais sans vérifier si elle avait fait son rot.
Illégale
La police de Stanley a ouvert une enquête sur l’affaire tragique de la petite Grace Cadapen afin de déterminer les circonstances de son décès. Mardi, Yoan a accompagné la police sur les lieux de la crèche, où il a été découvert que celle-ci n’avait pas de permis d’exploitation. La crèche fonctionnait illégalement et n’était pas enregistrée auprès du ministère du Développement de l’enfant. La police a ordonné à la propriétaire de fermer les portes.
Megandary Gopaul, la propriétaire et gérante de la crèche, soupçonnée de négligence, a été interrogée par la police de Stanley. En présence de son avocat, elle a expliqué les circonstances de cette tragédie, affirmant avoir bien pris soin du bébé et rejetant les accusations de négligence. De plus, elle a déclaré que sa crèche n’était pas une crèche à proprement parler, mais qu’elle “aide” des personnes de la région à garder leurs enfants moyennant une commission.
Cette femme de 37 ans a été arrêtée et inculpée devant le tribunal de Rose-Hill pour exploitation d’une garderie pour enfants sans licence. Après avoir payé une caution de Rs 6000, elle a été remise en liberté. Toutefois, elle sera de nouveau interrogée prochainement, de même que les personnes travaillant dans cette “crèche” illégale. La police estime que les employés manquent d’expérience dans ce domaine, car ils n’ont pas suivi de formations dispensées par le ministère.
Inconsolable
Yohan et son épouse Sabrina sont inconsolables et peinent à surmonter cette tragédie que la vie a mise sur leur chemin. Ils n’auraient jamais imaginé perdre leur petite fille dans de telles circonstances. “Si j’avais su, je n’aurais jamais confié mon enfant à cette dame. Lorsque je suis allé voir la directrice, je lui ai demandé si elle avait un permis. Elle a répondu affirmativement. J’ai demandé à visiter la garderie, mais elle a trouvé des excuses pour ne pas me laisser entrer”, déclare Yoan, animé par la colère.
Le père, âgé de 38 ans, tient la directrice de la crèche pour responsable, surtout après avoir découvert qu’elle opérait illégalement. “Elle nous a trompés en nous disant de ne pas nous inquiéter. Regardez ce qui est arrivé à ma fille maintenant. Zot inn tir lavi mo zanfan…», s’indigne Yoan. Le trentenaire, ajoute que c’est un choc pour toute la famille. « Notre fille était en bonne santé. Elle était toujours souriante et pleine de vie », déplore-t-il.
Sabrina est également traumatisée par cette perte. “Comment aurions-nous pu savoir qu’une telle tragédie allait se produire ? Nous avions donné toutes les instructions et les horaires pour nourrir notre bébé”. Et d’ajouter «Madam-la dir mwa pa gagn traka nou pou get ou zanfan bien. Éna bann dimounn éna diplom ar li…»
Le ministère du Bien-être de la Famille invite le public à signaler tout cas
Le ministère de l’Égalité des Genres et du Bien-être de la Famille a émis un communiqué ce jeudi 5 octobre, invitant le public à signaler tout cas de crèche illégale. Suite au décès tragique d’un nourrisson dans une crèche non enregistrée, le ministère souligne l’importance pour les parents et les tuteurs de confier leurs enfants uniquement à des établissements dûment enregistrés et reconnus par leurs services. « Si les membres du public soupçonnent qu’il y a des crèches illégales, ils sont priés de les signaler au sein du ministère. Une liste complète des établissements accrédités est disponible sur notre site officiel à l’adresse suivante : https://gender.govmu.org/SitePages/Index.aspx Pour toute demande d’information complémentaire, veuillez contacter la section ‘Licensing and Enforcement for Child Day Care Centres’ au 206 3786 de 9 h 00 à 16 h 00 », explique le ministère dans un communiqué émis
Sollicitée pour une réaction, l’Ombudsperson for children, Rita Venkatasawmy, affirme que les autorités seront intransigeantes envers les crèches qui ne répondent pas aux critères établis. Elle lance un appel aux parents de redoubler de vigilance lors de l’enregistrement de leurs enfants dans une crèche.
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