Bien souvent depuis quelques temps certaines personnes s’amusent à faire croire que la démocratie à Maurice serait en danger. Pourtant, les faits sont complètement différents et ces personnes qui se présentent comme défenseur de la démocratie doivent sérieusement revoir leurs notes. Et s’ils avaient raison ? Si menace il y a sur la démocratie, ils devraient se remettre en question et arrêter ce petit jeu d’hypocrite.
Anou pa pass par 4 simin ! Nou vine recta recta… Entendu sur une radio dans le cadre de la journée internationale de la démocratie, le gouvernement étouffe la presse ou alors certaines presses en les privant de publicités gouvernementales, donc c’est une entorse à la démocratie ? Un raisonnement de fou ! Mais que dire des grosses entreprises du secteur privé qui canalisent leurs publicités vers un et unique groupe de presse ? Nous n’avons jamais vu personne parler de menace contre la démocratie. Vous dites que ce n’est pas la démocratie ? Pourquoi alors tout mettre sur le dos du gouvernement ? La prétention à défendre la démocratie est ainsi hypocrite.
Mais en dehors de tout ce cirque médiatique regardons dans le fond de ce phénomène qui affecte et se pose aujourd’hui comme le principal adversaire du pouvoir en place à travers le monde ; les monstres médiatiques. Il est indéniable maintenant que l’opinion publique est majoritairement fondée sur ce que les médias balancent. Cette façon de fonctionner des médias fabriquent ainsi notre consentement. Pour faire simple, les médias nous façonnent et nous guident vers une pensée, à tel point que nous ne savons plus réellement avoir notre propre opinion sur un fait. Comme neige fond au soleil, les auditeurs et lecteurs fondent aussi et cherchent réconfort dans un avis de masse pour s’orienter. Explicitement, si 20 personnes disent un mensonge c’est forcément la vérité ! Faux !
Comment le journaliste influence la masse ? Il faut comprendre que c’est aujourd’hui la règle médiatique en vogue de s’en prendre au pouvoir en place. En connaissance de cause, le monde tel qu’il est vu par les journalistes n’est pas un monde neutre. C’est une certitude ! Il est vu à travers un prisme où certaine représentation du monde propre aux champs journalistique et aux habitus sociaux, qui fait que la réalité est vue de façon sélective. Il est aussi vrai que le journaliste cherche surtout à faire passer sa vision préconçue des choses et force le réel à répondre à sa conception. Il est convaincu d’abord que la vérité incarne ses propres constructions, de telle sorte que ce réel construit se substitue à l’unique vérité acceptable.
De cette manière, la sélection de l’information est définitivement subjective. Cette façon de faire détermine ainsi ce qui est important et ce qui est futile, biaisant le rapport des citoyens. Ce qui fausse le processus démocratique de formation de l’opinion publique. Ce que le public ne réalise pas, ce qu’il est considéré comme incapable. Incapable de prendre de la distance par rapport à ce qu’on lui présente, incapable de discerner le vrai de la fausse vérité, incapable de différencier entre ce qui n’est pas neutre et l’importance d’un évènement.
Bonanga Lilongwe
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