Anil Kumar Ujoodha, ex-DG de l’ICAC, débouté par la Cour Suprême
Le juge David Chan Kan Cheong affirme que la Constitution a préséance sur la POCA
Le plaignant avait retenu les services de Mes Feroza Maudarbocus-Moolna, Senior Attorney et Urmila Boolell Senior Counsel.
Anil Kumar Ujoodha, ancien directeur général, de l’Independent Commission Against Corruption, (ICAC) a été débouté par la Cour suprême mercredi dernier après huit ans de procédure. Il réclamait des dommages de Rs 7,9 million au Premier ministre, à l’État et à l’ICAC. Pour cela, il avait poursuivi le Comité parlementaire de l’ICAC et le procureur général en tant que co-défendeurs.
Le Premier ministre et l’État ont soulevé des objections préliminaires, « pleas in limine litis », arguant que cette démarche de l’ancien directeur de l’ICAC devait être rejetée. Selon eux, en vertu de l’article 113(4) de la Constitution, cette plainte ne révèle aucune cause d’action et doit donc être rejetée.
L’ICAC avait également objecté en évoquant qu’elle n’a aucun rôle dans la nomination du plaignant par le PM en vertu de l’article 19(4) du Prevention of Corruption Act (PoCA). Et que la résiliation de son mandat a été effectuée sous l’article 113(4) de la Constitution par le bureau du PM.
La Commission anti-corruption a également soutenu que l’article 113(4) de la Constitution prévaut sur les dispositions de l’article 23 du PoCA, qui n’est pas la législation principale régissant la disponibilité d’un poste auquel le titulaire a été nommé par le Premier ministre, et pour lequel, à la suite d’une élection générale, le titulaire peut être prié de quitter ses fonctions.
Le juge David Chan Kan Cheong n’a pas été tendre dans ses commentaires envers Anil Kumar Ujodha et ses représentants légaux. “ I am of the view that the plaintiff’s above submission is untenable. It ignores a basic fundamental tenet of our laws, namely that the Constitution is the supreme law of this country and will yield to no other law. In fact, section 2 of the Constitution provides that any other law inconsistent with the Constitution shall, to the extent of the inconsistency, be void. I hasten to add that I am not saying that section 23 of the PoCA is void but it certainly cannot take precedence over section 113(4) of the Constitution,” a-t-il observé.
Il poursuit en ces termes: “These provisions simply provide for 2 distinct mechanisms under which the appointment of the Director-General may be terminated. Different conditions have to be satisfied for either provision to be applicable and both provisions can co-exist. But to argue that section 23 of the PoCA has overridden section 113(4) of the Constitution and that the plaintiff’s appointment could only have been terminated under section 23 is misconceived and in contravention of section 2 of the Constitution which provides for the supremacy of the Constitution over any other law.”
Anil Kumar Ujoodha soutenait que l’article 113(4) de la Constitution ne s’appliquait qu’aux candidats politiques et qu’il n’en était pas un. Sur la Security of Tenure évoqué par l’avocate Urmila Boolell, Senior Counsel, qui représentait les intérêts de l’ex DG de l’ICAC, la Cour Suprême observe : « Learned Counsel submitted that the Director-General of the ICAC cannot therefore be considered a political appointee. The short answer is that, as already stated above, the applicability of section 113(4) is dependent on the mode of appointment of the officer concerned, not on whether he is in fact a political appointee or not. Moreover, the recommendations contained in international instruments can have effect only if they are fully incorporated in the PoCA or another statute, which is not the case so far. Section 23 of the PoCA does provide, to a certain extent, security of tenure to the Director-General but it is nowhere near that provided to the Chief Justice who holds a constitutional post. »
Dans ses conclusions, le juge Chan Kan Cheong observe: “In the light of the above, I find that section 113(4) of the Constitution applies to the termination of the plaintiff’s appointment as Director-General of the ICAC. This is in line with several decisions of the Supreme Court in similar cases. As a result, I uphold the pleas in limine litis raised by the defendants to the effect that the plaint, therefore, discloses no cause of action against them and the plaintiff is precluded from proceeding with the present action. There is accordingly no need for this Court to consider the motion of co-respondent No.1 to be put out of cause and the other preliminary points raised by the defendants. For the above reasons, the plaint is dismissed with costs.”
Ainsi l’article 113(4) de la Constitution s’applique à la résiliation de la nomination d’Anil Kumar Ujoodha en tant que directeur général de l’ICAC et que celle-ci est conforme à plusieurs décisions de la Cour suprême dans des affaires similaires, et que l’ancien patron de l’ICAC s’est exclu de poursuivre avec sa démarche légale. Le juge a également fait ressortir que le plaignant avait déjà reçu une indemnité suivant la résiliation de son contrat. La plainte d’Anil Kumar Ujoodha a ainsi été rejetée.
Ce dernier avait retenu les services de Mes Feroza Maudarbocus-Moolna, avocate principale et Urmila Boolell Senior Counsel de même que l’avocate A. Ghoorah.
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