Le Président Sall a tranché, et ne participera pas à l’élection présidentielle de 2024? invoquant un “code d’honneur” même si, selon lui, la constitution lui accorde le droit de se présenter pour “un second quinquennat.”
A la tête de la République du Sénégal depuis plus de 11 ans, le chef de l’Etat sénégalais aura gardé le suspense pendant plusieurs mois sur sa décision de participer ou non à la présidentielle de février 2024.
Ardemment espérée par ses soutiens, l’éventualité d’une nouvelle candidature suscitait depuis des mois une vive polémique au Sénégal, ses détracteurs reprochant au président de vouloir instrumentaliser en sa faveur les règles de la nouvelle Constitution du pays, qu’il a lui-même fait adopter en 2016.
Le “message à la Nation” de Macky Sall intervient dans un contexte particulièrement tendu entre le camp présidentiel et son principal opposant, Ousmane Sonko, dont la condamnation dans une affaire de mœurs a provoqué début juin des émeutes d’une rare violence ayant fait 16 morts.
Qui est Macky Sall ?
Formé à l’Institut des Sciences de la Terre (IST) de Dakar et diplômé de l’École Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs (ENSPM) de l’Institut Français du Pétrole (IFP) de Paris, Macky Sall devient ingénieur géologue puis géophysicien. Né le 11 décembre 1961 à Fatick, dont il fut maire de 2009 à 2012, il a gravi les échelons de l’appareil d’Etat pour se hisser au sommet.
Ses débuts en politique
Le président sénégalais fait son entrée en politique dans les années 1980 où il rallie le mouvement marxiste-léniniste And-Jëf. Il s’en éloigne rapidement. Le militant de la gauche se reconverti au libéralisme avec son adhésion au Parti Démocratique Sénégalais, PDS, fondé par Abdoulaye Wade.
En Décembre 2000, Macky devient directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN) après plusieurs années au poste de chef de la division Banque de données et conseiller spécial auprès du Président de la République, chargé de l’Énergie et des0 Mines.
Élu président le 2 avril 2012, Macky Sall avait alors fait campagne contre son ancien mentor, le président Abdoulaye Wade, lui-même en lice pour un troisième mandat.
L’ancien Premier ministre (2004-2007), à la tête de son propre parti, l’Alliance pour la République (APR), s’était opposé à la candidature du président, qu’il jugeait anticonstitutionnelle. Parvenant à fédérer une large partie de l’opposition, il s’était offert une victoire confortable (65,80 % des voix), promettant une gouvernance de “rupture”, axée sur la justice sociale, les réformes structurelles et les projets de développement.
Parmi ses réformes phares figurent la bourse familiale – une allocation versée à 300 000 bénéficiaires pauvres, récemment élargie et revalorisée dans le contexte d’inflation lié à la guerre en Ukraine – ainsi que des projets d’infrastructures tous azimuts : travaux aéroportuaires, ferroviaires, ville nouvelle de Diamniadio, construction du stade de Dakar, axe routier vers le Mali…
Si l’économie a connu une nette progression ces dernières années au Sénégal (avec un PIB passant de 17 à 27 milliards de dollars au cours des dix dernières années), le taux de chômage demeure élevé, au-dessus de 22 %, affectant prioritairement les jeunes.
Sur la scène internationale, le président s’est illustré par une diplomatie proactive, prônant l’annulation de la dette africaine, le renforcement de la lutte antiterroriste ou bien encore le rejet des coups d’État militaires. Lors de la présidence tournante de l’Union africaine (février 2022- février 2023), il a défendu les intérêts africains face à la guerre en Ukraine ainsi que la candidature de l’Afrique au G20.
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