The Kistnen Report : Mes Ashley Hurranghee et Samad Golamaully publient un rapport qui soulève une foule d’interrogations sur la mort de l’agent du MSM

by | May 15, 2023 | Faits Divers

Des agissements doivent être passés au crible ?

Selon eux, il s’agit d’un homicide.

Des développements majeurs à prévoir.

 

Verra-t-on enfin la lumière dans cette affaire qui a dominé la scène politico-juridique ? Les auteurs du rapport en sont confiants. Il s’agit de deux légistes chevronnés Mes Ashley Hurranghee et Samad Golamaully, spécialistes des affaires criminelles devant nos différents cours de justice. Ce rapport commandité par un client, qui reste anonyme est décrit comme « A ». Le document porte le sceau de confidentialité. Après un travail de fourmi, nous nous sommes procuré une copie et nous partageons ici quelques « findings » au nom de l’intérêt public et notre devoir d’informer.

Intitulé « THE KISTNEN REPORT- Privately Commissioned Investigation into the Death of Soopramanien Kistnen», les auteurs expliquent qu’ils ont accepté de mener cette enquête après avoir obtenu certaines garanties du commanditaire. « This interim summary, and the full report itself, is a private and confidential document made without prejudice and destined exclusively for the person that has commissioned it» peut-on lire en préambule, qui date du 16 juin 2022

 

Objectivité

Mes Hurranghee et Golamaully expliquent aussi que: At the very outset we made it unequivocally clear to A we would only accept the mandate on the condition, that whilst we would be attentive to his views and opinions, we would not be dictated nor consider ourselves obligated to subscribe to these views and opinions or indeed those of any other persons and make them part of this report unless they passed the evidential threshold we have set for ourselves.

We put together a team both in Mauritius and in London and proceeded to investigate objectively and without any interference from any person, source or body ensuring we were never swayed by the clearly opposing sides, media reports, public and political opinions. We ensured that our own previously conceived views, opinions, professional and amicable relationships in no way dictated nor marred our approach and subsequent findings.

Ils disent aussi avoir parcouru des tonnes de documents, d’enquêtes, témoignages, déclarations, de rapport et aussi matériels venants des enregistrements et des médias. We examined documents which are not in the public domain but which were made available to us thanks to excellent work conducted by members of our investigative team. These included documents of a political nature and documents of a legal/judicial nature.”.

Chaque preuve reçue a été soumise au test de « evidential threshold ». C’est-à-dire « “is it one on which a prosecution could be sustained?”.

Mandat de l’enquête

Les deux hommes de lois expliquent que les 412 heures de travail reposaient sur :

) Déterminer si le décès de Soopramanien Kistnen était un homicide, un suicide ou s’il était causé par des conséquences naturelles ou médicales.

(2) Évaluer le cas présenté par le groupe d’avocats connu sous le nom de The Avengers et déterminer s’il y a substance dans le cas et leurs déclarations publiques.

(3) Examiner si la position prise par certains à l’égard de la culpabilité ou de l’implication présumée de Yogida Sawmynaden est fondée.

(4) Examiner « the so called Kistnen papers »et évaluer l’allégation selon laquelle il s’agit d’un motif pour au moins un, ou les trois, élus du parti MSM dans la circonscription no 8, aux élections de 2019, de tuer Kistnen.

(5) Déterminer s’il y a des suspects potentiels.

(6) Et toute autre question utile d’examiner relativement au mandat principal.

Et voici leurs réponses :

Homicide, suicide ou décès naturel

Pour les enquêteurs, la mort de Soopramanien Kistnen est un homicide. « Nous avons conclu que sa mort résultait de l’implication d’autres personnes. Il est impossible de déterminer avec certitude si sa mort a été voulue ou a résulté de la violence, sans intention de tuer. Cependant, nous constatons qu’il y a eu un acte criminel menant à sa mort. », écrivent-ils.

Yogida Sawmynaden est-il impliqué ?

Selon les auteurs, il ne fait aucun doute que les efforts originaux du groupe Avengers ont grandement contribué à éclairer la mort de Kistnen. Cependant, nous constatons que leur mission s’est ensuite consumée par une motivation obsessionnelle à blâmer quelqu’un à tout prix. Nous avons constaté que les Avengers, ou du moins certaines de leurs figures de proue, ont radicalement dévié de leur objectif initial déclaré de « vouloir trouver la vérité » dans la mort de Kistnen et a entrepris ce qui semble être une mission personnelle contre Yogida Sawmynaden et le Premier ministre.

Mes Hurranghee et Golamaully affirment : « Nous avons passé en revue les témoignages, les renseignements personnels, l’information accessible au public, l’information accessible à la police, etc, et nous sommes arrivés à la conclusion ferme qu’il n’y a aucune preuve que Yogida Sawmynaden soit impliqué directement ou physiquement dans la mort de Kistnen. Nous concluons également qu’il n’y a aucune preuve que Yogida Sawmynaden ait donné des instructions à quiconque de tuer Kistnen ou de lui causer des blessures physiques. Les allégations véhémentes selon lesquelles Yogida Sawmynaden doit être le principal suspect découlent des contrats liés à la COVID-19 et d’autres contrats, qui ont fait l’objet d’éléments de preuve lors de l’enquête judiciaire et sur lesquels les médias ont longuement spéculé. Nous avons passé en revue ces contrats. »

Enquête sur les contrats

Expliquant que cela ne fait pas partie de leur mandat, mais ils ont quand même exploré cette avenue. Serait-ce un motif suffisant pour tuer Kistnen ? Tous les gouvernements ont accordé des contrats à ses « proches ». C’est une pratique qui est devenue partie intégrante de la politique à Maurice. En effet, même dans la profession juridique, nous constatons que le gouvernement, les ministères et les municipalités accordent des honoraires aux avocats qui sont sympathiques, d’une façon ou d’une autre, à eux. Mais dire que cette pratique est illégale ou corrompue est un pas de trop et sans substance, à moins qu’on puisse prouver catégoriquement le contraire au cas par cas.

« En ce qui concerne Yogida Sawmynaden, nous ne trouvons aucune preuve qui suggère que l’un de ces contrats mentionnés lui a donné un motif réel de quelque manière que ce soit pour commettre ou ordonner le meurtre ou les lésions corporelles de Kistnen. À notre avis, ces arguments sont fondés sur des hypothèses calculées et ciblées », observent ces enquêteurs.

Les caméras Safe City

Les allégations avancées et les insinuations selon lesquelles les caméras de Safe City et d’autres systèmes de vidéosurveillance publics et privés ont été trafiqués, les enregistrements effacés ou détruits pour protéger les présumés meurtriers ou kidnappeurs de Kistnen sont à tout le moins frivoles et sans fondement et, au mieux, sont fondés sur un programme politique alarmiste clair.

Si les allégations étaient, en fait, vraies, il aurait fallu une conspiration de proportions immenses impliquant plusieurs personnes et organismes, y compris la police et Mauritius Telecom pour ne pas mentionner les membres privés de la société. Mes Hurranghee et Golamaully affirment n’avoir trouver absolument aucune preuve.

Les Kistnen Papers

Ce dossier a été analysé avec une approche à deux volets. Premièrement, ils ont examiné les documents indépendamment de tout lien avec la mort de Kistnen. « On constate que tout l’argument avancé par certains chiffres et par un activiste politique est teinté d’hypocrisie. L’hypocrisie est encore accentuée lorsque les demandes de dépenses excessives proviennent de ceux qui ont déjà fait campagne aux élections générales en tant que candidats ou membres d’une équipe de campagne. », expliquent les auteurs qui dédient tout une partie de leurs travaux aux financement politiques en périodes électorale.

Ensuite, ils ont examiné les papiers de Kistnen à la lumière de l’argument du motif imputé avancé par certains et, maintenant plus spécifiquement, cet activiste politique et ses collaborateurs.

Leur argument est que, à la suite des dépenses divulguées par les journaux Kistnen, au moins un ou les trois membres élus du MSM dans la circonscription numéro 8 avaient un motif pour tuer Kistnen.

« Nous estimons que ces arguments sont hautement spéculatifs, frivoles et carrément malveillants et n’ont aucune valeur probante. Au mieux, l’argument est de la propagande sensationnaliste. En effet, même au sens non juridique, nous trouvons ces revendications de motif fantaisistes», assurent les enquêteurs.

Toutefois, ils insistent qu’il peut fort bien y avoir un motif sur lequel la police doit enquêter. En examinant la preuve dont nous disposons en ce qui concerne les documents Kistnen et la question du motif, nous sommes arrivés à des solutions troublantes qui, à notre avis, nécessitent l’attention urgente de la police.

Des relations troublantes

A ce stade, Mes Hurranghee et Golamaully évoquent qu’une grande partie des éléments de preuve que nous avons examinés nous indique une direction. Nous avons trouvé une relation troublante entre un partenaire d’affaires et Soopramanien Kistnen.

Nous avons trouvé des preuves que l’individu en question, dans les semaines qui ont précédé la mort de Kistnen, avait mis beaucoup de pression sur ce dernier pour qu’il lui rende l’argent qui lui était prétendument dû. Nous constatons qu’à peine 2 semaines avant sa mort, cette personne reçut une somme considérable de Kistnen. Les services d’un « bouncer » ou d’un « tapeur » étaient utilisés pour exercer des pressions sur Kistnen et l’obliger à rendre de l’argent. Nous avons trouvé que cette personne était une personne de taille considérable et imposante.

Nous avons découvert que l’individu attendait une autre somme d’argent de Kistnen quelques jours avant sa mort. Nous concluons que, pour une raison ou une autre, Kistnen devait de l’argent à cette personne. L’individu avait aussi connu un protagoniste de la scène publique à travers des amis communs.

De plus, ils s’interrogent comment une personne ayant connu Kistnen ne lui a pas offert son assistance pour le protéger ou encore l’aider à aller vers la police avec l’aide d’un avocat vu qu’il en a accès à plusieurs d’entre eux.

Les enquêteurs évoquent plusieurs questions troublantes sur des relations de part et d’autre, des mouvements d’argents, ou sur une possible manipulation honteuse des témoins et de certains légistes etc.

Des preuves qui refont surface par magie ?

Les deux enquêteurs jugent troublant la manière dont certaines preuves ont magiquement refait surface à la suite de la descente d’une équipe d’avocats et de journalistes. Cela étant donné que ni la Scene of Crime Officers ni les passants n’avaient décelé ou, trouver quoi que ce soit. We find this as extremely bizarre to say the least. It has been claimed that the police did not initially see these items. This suggests that all the regular police officers, CID officers and SOCO officers were either collectively negligent or were part of another major conspiracy. If they were part of a conspiracy, then why would they leave the evidence there or indeed return it there? What about the passerby? Absolutely no one saw anything. These questions also need to be answered, estiment les auteurs.

 

Poussant le bouchon encore plus loin, ils s’interrogent s’il y a eu du « planting » pour nuire aux élus de la région et invitent la police à y enquêter.

 

Des assassins stupides ?

Le rapport note que depuis longtemps, certains ont publiquement présenté la mort de Kistnen comme étant un grand complot criminel impliquant plusieurs personnes, y compris des ministres et peut-être le Premier ministre. « Le public a été amené à croire que Kistnen a été tué après un plan parfaitement conçu par des individus sans scrupules. Ils étaient si intelligents qu’ils ont conçu la conspiration parfaite impliquant de nombreux individus. Éteindre les caméras Safe City, s’assurer qu’aucune caméra de vidéosurveillance privée ne capte Kistnen, obtenir secrètement de la Péthidine, transporter Kistnen d’ici à là sans créer le moindre doute etc. Ils étaient si malins qu’ils ont planifié le meurtre parfait, mais ils étaient si stupides qu’ils ont laissé des preuves au lieu du crime. Les preuves réapparaissent miraculeusement. Pour nous, cela ne tient pas debout », écrivent les deux avocats.

 

Ou un plus grand complot

« Oui, Kistnen a été tué, mais l’attention du public n’a-t-elle pas été délibérément et intentionnellement orientée sur les présumés coupables dans le but d’impliquer les innocents dans un but purement politique tout en protégeant les vrais coupables? Y a-t-il une plus grande conspiration en jeu ici, où d’autres sont devenus des participants par inadvertance, pour faire tomber le gouvernement ? », observent les enquêteurs.

Justice Must be Done

Dans leurs conclusions, les légistes avancent: “We cannot venture to directly implicate persons in a conspiracy but we are troubled by the unanswered questions which we urge need to be investigated thoroughly by the police. We pray Kistnen and his family will find peace and that justice will be done.”

Mes Ashley Hurhangee et Samad Golamaully se décrivent respectivement comme Chairperson of the Joint of Legal and Investigation Board the Investigation Board et Executive Director of the Investigation Board Vice Chairperson of the Legal Board.

 

Note de la rédaction : L’affaire Kistnen ayant soulevé et déchaîné les passions, nous estimons qu’il est de notre devoir de présenter les conclusions de cette enquête au public. Il convient aux autorités d’en assurer le suivi. N’étant pas un tribunal, nous avons décidé de ne pas mentionner tous les noms cités dans ce rapport. Nous laissons le soin à la police et à la justice de travailler sur sa pertinence.

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