Arrêté avec 10 kilos d’héroïne : L’ex garde du corps de Navin Ramgoolam, Vimen Sabapati, reste en détention…

by | May 8, 2023 | Faits Divers

Les allégations de ‘planting’ émises par ses proches détruites par la police.

Ses biens passés aux cribles ; parmi un ranch à Trois-Mamelles, suspecté d’avoir été enregistré sous un prête-nom.

Un appel d’un chef inspecteur sur le cellulaire du suspect, le jour de l’arrestation, intrigue la SST

 

Encore une enquête de longue haleine, menée par la Special Striking Team, qui a abouti sur du concret. Suivant des informations fiables et confirmées depuis quelques temps, sur un cas suspect de trafic de drogue, une opération montée par l’équipe choc dirigée par l’ASP Ashik Jagai, a permis de mettre la main sur un supposé gros bonnet. Cela, en la personne de Vimen Sabapati, membre de la garde rapprochée de Navin Ramgoolam et ancien entraîneur national de Muay Thaï. Intercepté, en plein jour dans la capitale, avec un sac contenant 10,35 kg de l’héroïne, d’une valeur marchande de Rs 150 millions, le ‘bouncer’ affilié avec l’équipe de Percy Tuyau et James Rock, a été arrêté et inculpé sous une charge provisoire de trafic de drogue, en cour de Port-Louis.

A la suite de son arrestation, des voix se sont élevées pour proférer qu’il s’agissait d’un cas de ‘planting’, mais la police a vite fait de démentir ces allégations, affirmant que l’enquête policière viendra rapidement apporter des éclaircissements, sur cette affaire. Pour l’instant, les enquêteurs s’intéressent davantage aux activités de ce dernier, à son enrichissement et à ses supposés contacts au sein même de la force policière. Dans cette lancée, la maison luxueuse de ce dernier à Vacoas a été perquisitionnée. Des éléments de la Special Striking Team ont également effectué une descente à Holy Ranch,  ferme se trouvant à Trois Mamelles, dont ils soupçonnent que Vimen Sapabati serait le vrai propriétaire, mais qui se serait servi d’un prête-nom.

Arrestation en plein Port-Louis

C’est dans la matinée de ce mercredi 3 mai que Vimen Sabapati, 39 ans, a été interpellé par la Special Striking Team. L’ancien entraîneur national de Muay Thaï, a été intercepté dans la capitale à la rue La Poudrière. Le suspect se trouvait, alors, à bord de son véhicule, un 4×4 Ford Raptor. Lors de la perquisition du véhicule, les limiers ont retrouvé un sac de sport sur le siège arrière du gros bolide. Celle-ci renfermait des équipements de sport dont bandage et gants de boxe, entre autres, mais aussi une substance blanche, que la Forensic Science Laboratory (FSL) a fini par confirmer être de l’héroïne. Un exercice de pesage a révélé que celle-ci était estimée à 10,35 kg, d’une valeur marchande de Rs 150 millions, sur le marché local.

Le véhicule et le sac ont été placés sous scellé, aux Casernes centrales. Les limiers ont également saisi,  au moment de l’arrestation de l’individu, une somme de Rs 27 000, dont ils soupçonnent provenir d’activités illicites. Lors de son arrivée, aux Casernes centrales, il a nié être un trafiquant de drogue. Il a expliqué qu’il y a des personnes qui avaient «tamper» avec son véhicule. «Biento vidéo pou déor», a-t-il clamé. Le ‘bouncer’ a, ensuite, été placé en détention, en attendant sa comparution devant la justice. Il est retenu « incommunicado » et préfère garder son droit au silence, entretemps.

Maison luxueuse

En fin d’après-midi, toujours ce mercredi 3 mai, des éléments de la Special Striking Team, dirigés par l’ASP Ashik Jagai, ont effectué une descente au domicile du suspect à La Caverne, Vacoas. Des bijoux et des documents ont été saisis dans la demeure luxueuse qui est estimée à plusieurs dizaines de millions de roupies. Les journalistes étaient, aussi, sur les lieux et ont pu prendre des clichés du domicile qui ne ressemble nullement, à ceux des personnes ordinaires.

Charge provisoire

Jeudi matin, Vimen Sabapati, 39 ans, a été traduit devant le tribunal de Port-Louis où il a été provisoirement inculpé de trafic de drogue. À l’issue de l’audience, il a été reconduit en cellule policière. Le suspect a retenu les services des avocats Siddhartha Hawoldar, Neelkanth Dulloo et Shakeel Mohamed. Selon Me Siddhartha Hawoldar, son client est serein et prépare sa défense. Il précise que Vimen Sabapati souhaite collaborer pleinement, avec la police, et  Me Neelkanth Dulloo, a affirmé que l’interrogatoire débutera dans les jours qui viennent, après concertation entre les hommes de loi et les enquêteurs. L’avocat ajoute que d’ici là, il compte analyser le discours prononcé par le Premier ministre le 1er Mai.

Holy Ranch

Dans l’après-midi, des éléments de la Special Striking Team ont effectué une descente à Holy Ranch, à Trois Mamelles. Ils soupçonnent que Vimen Sapabati serait le propriétaire des lieux qui abritent une salle des fêtes, des étables de chevaux, une piscine, un restaurant et des « lodges », entre autres. Une enquête a été ouverte, dans ce sens et les enquêteurs passent à la loupe tous les contrats du domaine. Selon les enquêteurs, le gros bras aurait fait appel à des prête-noms pour l’acquisition de ce ranch. D’ailleurs, un dénommé Aren C, l’ancien propriétaire du Holy Ranch, a été entendu. Il devra justifier d’où vient le financement, qui lui a permis de faire l’acquisition d’une telle exploitation.

Durant son interrogatoire, Aren C. a expliqué qu’il a déjà vendu le Holy Ranch à une tierce personne. Les enquêteurs s’intéressent, ainsi, à l’actuel propriétaire des lieux qui s’agit d’un homme d’affaires. Interrogé, ce dernier a fait ressortir qu’il n’est nullement lié à Vimen Sabapati. Il devra se rendre aux Casernes centrales pour déposer des documents, prouvant ses dires. Aucune autre information à son sujet n’a transpiré, pour l’heure.

En sus des présumés prête-noms de Vimen Sabapati, les enquêteurs passent aussi au crible ses biens, dont sa flotte de véhicules de luxe, entre autres. Le jeudi 4 mai, ils ont aussi perquisitionné un poulailler de la région, soupçonné d’appartenir à Vimen Sabapati. Cependant, aucun objet incriminant n’a été découvert, durant ces deux opérations.

Allégation de planting

A savoir qu’après son arrestation, en présence des journalistes, Vimen Sabapati, avait clamé son innocence en affirmant que son véhicule a été “manipulé” et que la scène avait été capturée par une caméra de surveillance. Son frère Ramen devait, lui aussi, déclarer que cette drogue a été plantée dans le véhicule et d’affirmer qu’il y a des vidéos en guise de preuve, dans ce sens. Selon ce dernier, Vimen Sabapati avait reçu des renseignements selon lesquels il allait être la cible d’une action visant à lui porter préjudice. Pour Ramen, son frère a été piégé, car les élections approchent et que sa proximité avec le leader du Parti travailliste, Navin Ramgoolam, est connue.

Une vidéo a effectivement circulé sur les réseaux sociaux, après l’arrestation de l’ancien entraîneur national de Muay Thai. Sur les images en circulation, provenant visiblement d’un enregistrement de vidéosurveillance, on voit un individu s’approcher du tout-terrain de Vimen Sabapati, garé devant sa maison à Glen Park, Vacoas, et se baisser près de la portière arrière, sans l’ouvrir. Dans le camp de Vimen Sabapati, son frère Ramen et certains internautes sont catégoriques : « Finn piez Vimen, planting ça ! »

 

Thèse démontée

Au quartier général de la police, on balaie ces insinuations, d’un revers de main : « tro fasil e cheap », disent les policiers. Commentant les images, des sources proches de l’enquête affirment que la voiture aperçue à côté du 4×4 de Vimen Sabapati est un véhicule de police effectuant un exercice de repérage. Elles avancent que le matin de l’opération, un traceur GPS a été placé sous la carrosserie du tout-terrain du suspect, au cas où, ce dernier prendrait la fuite. « Nous avions des informations fiables et confirmées concernant le fait qu’il était impliqué dans un trafic de drogue », nous confie un membre de la SST.

La police devait expliquer que le Ford Ranger Raptor, équipé d’un moteur V6, est un tout-terrain puissant. Et que les véhicules de la police auraient, ainsi, pu avoir des difficultés dans l’éventualité d’une course-poursuite, d’où la décision d’installer un dispositif de suivi par géolocalisation. « Mazine sa 4×4-la roul lor montagne, dan lafore ou dan karo kann, si li sove et li detrwir ladrog ek prev, pa ti pou gagn li ».

Les enquêteurs soulignent, par ailleurs, que les portières du 4×4 étaient verrouillées et qu’elles n’ont pas été forcées. Or, c’est bien à l’intérieur du véhicule que le sac de sport contenant la drogue a été découvert. Sur la vidéo, on ne voit d’ailleurs, à aucun moment la portière s’ouvrir.

SST : « Pas de temps à perdre avec des palabres ».

Du côté de la SST, on dit ne pas avoir de temps à perdre avec des « palab ». « Tou seki pe rod fer kwar la, be laverite pou konfirme kan pou gete zimaz Safe City Port-Louis kot finn aret li ek inn gagn ladrog dan so transpor », déclare un policier de l’unité qui a participé à l’interpellation de Vimen Sabapati. Il précise qu’à ce stade de l’enquête, tous les éléments de preuves ne peuvent être révélés.

Shiva Coothen : « Aucun lien avec l’opération de l’arrestation de Vimen Sabapati » 

L’inspecteur Shiva Coothen, responsable des relations publiques de la police a lui affirmé que le vidéo-clip n’a aucun lien avec l’opération de l’arrestation de Vimen Sabapati. Il a fait remarquer que la vidéo en circulation sur les réseaux sociaux montre des images devant le domicile du suspect à Vacoas, alors que l’ancien entraîneur national de muay-thaï a été interpellé, à la rue La Poudrière à Port-Louis. Le porte-parole des Casernes centrales estime que l’argument du « planting » de drogue n’a aucun sens, en ajoutant que l’enquête policière éclaircira les zones d’ombre. D’ajouter « Si kiken panse finn ena kit tampering ou manipilasion de zot veikil bizin fer deklarasion lapolis. Si zot panse polisie inn tamper ar veikil-la, fer deklaration IPCC », conclut l’inspecteur Coothen.

Connexion intriguant avec certains hauts cadres de la police

Par ailleurs, l’équipe de l’ASP Ashik Jagai, ont doublé de vigilance, concernant cette affaire, suite à la saisie du téléphone du suspect. Cela, après avoir appris que le garde du corps serait proche de certains policiers, dont un chef inspecteur qui aurait tenté de prendre contact avec l’ancien entraîneur national dans l’après-midi de mercredi.

Certaines informations soutiennent que ce limier de la CID a eu un étrange comportement, le jour même de l’arrestation de Vimen Sabapati. Il aurait laissé en plan une tâche, qui lui a été spécialement confiée pour aller s’enquérir de quoi il en retournait, au sujet de Sabapati.

Pour rappel, Vimen Sabapati, membre de la garde rapprochée de Navin Ramgoolam et ancien entraîneur national de Muay Thaï, a été arrêté, ce mercredi 3 mai, pour trafic de drogue. Il a été intercepté, en plein jour dans la capitale, à bord de son véhicule, avec un sac contenant 10,35 kg de l’héroïne, d’une valeur marchande de Rs 150 millions. Ce dernier, connu des services de police, sera très bientôt interrogé sur la provenance de cette cargaison d’héroïne. L’enquête policière est en cours sous la direction de l’ASP Jagai. D’autres développements sont attendus, dans cette affaire.

 

A savoir qu’en octobre 2017, cinq bouncers, dont Percy Tuyau, James Rock, Désiré Lafortune, Jacques Clency Jacob et Vimen Sabapati avaient été arrêtés par la police, pour avoir violemment agressé Yannick Tour, lors d’un concert, au stade Anjalay. Les proches de la victime, qui a dû subir une intervention chirurgicale, après un enfoncement du crâne, ont indiqué que c’était une tentative de meurtre après un règlement de compte.

 

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