La saison des amours et désamours !

Les semaines se suivent et se ressemblent au Parti Travailliste. Après Yatin Varma il y a deux semaines, c’était au tour de Satish Faugoo de saigner à blanc Navin Ramgoolam et les rouges. Des commentaires qui ont valu aux deux hommes un comité disciplinaire pour les recadrer. Et dire que ce même Parti Travailliste de Navin Ramgoolam se veut défenseur de la liberté d’expression… D’autre part, il est clair que l’alliance que veut faire concrétiser le leader des rouges, est la source de tous les maux au sein de son parti.

Le retour de Navin Ramgoolam comme éventuel candidat au poste de Premier ministre n’est pas bien reçu au sein du PTr. Les réalistes le savent, avec cette formule de présenter Navin Ramgoolam comme Premier ministre full-time pour 5 ans, c’est un suicide. Mais si au PTr cette idée fait tiquer, le MMM habitué aux défaites électorales semble amoureux du PTr et de son leader. Le fait de partir avec un lourd handicap ne les inquiètent pas et Paul Bérenger veut absolument reconduire au poste de Premier ministre son ami et voisin de River Walk. Il avait raison de dire en 2015 qu’il ne savait pas que Ramgoolam cachait des coffres-forts à son domicile, puisqu’il semble encore ignorant des casseroles que traine le leader du PTr.

Mais cette ignorance de Paul Bérenger a un prix à payer pour le MMM. L’implosion a déjà débuté au PTr et bientôt le MMM va une nouvelle fois imploser. Les militants sont exaspérés que ce soit à la base ou dans les hautes instances du parti. Ils sont nombreux à se concerter entre eux pour envisager des actions face à l’alliance qui se concrétise avec Navin Ramgoolam et Xavier Duval. Pour les militants de longues dates, s’allier avec Xavier Duval n’est qu’une trahison de plus du leader maximo envers les défunts Fareed Muttur et Azor Adelaïde, assassinés selon le livre l’histoire d’un combat par des « tapeurs du PMSD »…

Une couleuvre dure à avaler pour les militants et la population en général. Mais Navin Ramgoolam semble refroidir les avances de Paul Bérenger. Il a été catégorique mardi à l’issue du BP rouge. « Pena aukenn lalyans en ce moment. Si kapav fer, fer, si pa kapave pa kapave », dit-il tout en avançant qu’il y aura beaucoup de compromis à faire pour le PTr.

Le PTr au plus bas…

Le plus vieux parti du pays passe aujourd’hui par la pire crise qu’il n’a jamais connu dans son existence. Satish Faugoo dans un récent interview a complètement détruit le Parti Travailliste. Tout en restant membre influent des rouges, l’ancien ministre et colistier de Navin Ramgoolam au numéro 5 n’y est pas allé de mains mortes. Satish Faugoo reproche ainsi au PTr d’être tombé dans la dictature. Il fait d’abord état d’un profond malaise qui secoue les rouges avant de parler de dysfonctionnements persistants dont régression, mauvaise gestion, dérive totalitaire et une notion de rupture scandait par Navin Ramgoolam n’est qu’une notion sur papier qui fait bon entendre, sans rien plus. Par ailleurs le dernier Attorney General de Navin Ramgoolam, Satish Faugoo n’a pas marqué de saigner à blanc le leader travailliste qui n’arrive pas à réunir son assemblée des délégués régulièrement ainsi que son comité exécutif et son bureau politique chaque quinzaine comme le stipulait la constitution du parti. Mais Faugoo va plus loin dans ses propos en affirmant que le leader travailliste a fait inclure de force dans la nouvelle constitution du parti une clause qu’il peut réunir les instances quand il souhaite. Le PTr rappelons-le est le parti d’opposition qui a le plus critiqué le gouvernement MSM sur les principes de démocratie. Il faut cesser cette blague au plus vite Navin Ramgoolam.

L’analyse de Satish Faugoo est d’ailleurs pertinente quand il s’agit de la stratégie adoptée par le PTr en vue des prochaines élections générales. Satish Faugoo s’exprime en disant que le parti est un désordre total en raison de la façon de faire et les caprices de Navin Ramgoolam. Il s’interroge même sur la circonscription dans laquelle son leader fera acte de candidature aux prochaines élections. Il fait surement référence au fait que Navin Ramgoolam a fui la défaite dans la circonscription numéro 5 en 2019 pour aller perdre au numéro 10. Dans son entretien, Satish Faugoo fustige aussi le fait qu’aucune stratégie claire n’est dégagée pour une entente sur le terrain. Il se demande comment un parti peut opérer avec 10 candidats potentiels dans une même circonscription. Est-ce que le parti, à moins de deux ans des élections générales, est prêt à présenter une équipe solide composée de gens d’expérience et de nouveau dynamisme, crédible et compétente pour la proposer comme alternance à la population ? Ou fera-t-il comme d’habitude en désignant les candidats du parti à la veille du Nomination Day ? Avons-nous un programme autour duquel nous pouvons fédérer la nation ? Ce sont là les questions de Satish Faugoo que Navin Ramgoolam devra répondre tôt ou tard.

En ce qui concerne l’alliance entre le PTr, le MMM et le PMSD, Satish Faugoo dénonce le fait que Navin Ramgoolam n’ai pas passé par les instances du parti pour entamer les négociations avec les autres partis. Une pratique contre la constitution du parti pour Satish Faugoo.

Par ailleurs, une nouvelle voix se fait entendre et il s’agit cette fois de Cader Sayed-Hossen qui affirme bien qu’il y a un malaise énorme chez les rouges en ce moment.

Ramgoolam et ses Judas

Coup sur coup, c’est la deuxième fois en si peu de temps que Navin Ramgoolam fait allusions à la présence des traitres dans son entourage. Visible il prend très mal les sorties médiatiques de ses collègues de parti. Comment peut-on prétendre vouloir diriger le pays tout en faisant preuve de manque de confiance et dans l’insulte envers ses propres membres ? Tout compte fait Navin Ramgoolam s’allie avec Paul Bérenger qui est connu pour ses trahisons de 2014, 1982 et 1997…

Ramgoolam oublie Caterino

Navin Ramgoolam s’est développé des talents de donneur de leçon depuis qu’il est dans l’opposition extraparlementaire. Dans l’arrestation de Franklin par l’ICAC cette semaine a été commenté par le leader du PTr. Pour lui cette arrestation est une ruse pour empêcher l’extradition de Franklin vers la Réunion. Mais l’ancien Premier ministre semble vraiment oublié une affaire quasiment similaire du temps où il logeait au bâtiment du trésor. Ce qu’il veut aujourd’hui c’est l’extradition d’un citoyen mauricien vers un territoire étranger pour que la personne soit jugée devant la justice de ce pays.

Nous faisons le parallèle entre l’affaire Franklin et celle de Christophe Caterino. Condamné en décembre 2008 à quatre ans et demi de prison pour avoir importé 51 583 comprimés de Subutex le 14 mai 2007. Mais en juin 2009, Christophe Caterino arrive à fuir le territoire mauricien pour se rendre à La Réunion à bord d’un hors-bord. Il mettra ensuite le cap sur la France où il sera arrêté plusieurs mois après. Le gouvernement de Ramgoolam avait alors échoué à le faire extrader vers Maurice pour faire face à la justice. La France avait alors insisté à ce que l’enquête soit faite sur leur territoire et que Christophe Caterino soit jugé en France.

Pourquoi alors le gouvernement Ramgoolam n’avait pas insisté à ce moment-là ? S’il le fait maintenant c’est surement en raison des craintes qu’il se peut que Franklin témoigne des choses pas bien, que le nouvel agent des rouges, Bruneau Laurette nous a caché !