La souveraineté ne peut être marchandée…
Pas de droit exclusif, mais un principe de droit commun
Aucun mal à changer les erreurs du passé …
- Doit-on avoir recours à un changement de la Constitution pour aller de l’avant ?
L’annonce de l’Attorney General, Maneesh Gobin, à l’effet que le gouvernement compte tout faire pour reprendre St Brandon et par conséquent annuler les droits d’occupation de la compagnie Raphael Fishing Co. Ltd sur une partie de l’archipel a provoqué une foule de réaction au sein de la population. Certains estiment qu’un changement constitutionnel s’avère nécessaire pour aller de l’avant. Selon eux, le gouvernement, aura besoin de neuf voix en provenance de l’opposition. Sur ce dossier sensible, Paul Bérenger s’est fait entendre en critiquant le ministre de la Justice. Toutefois, il y a des questions légitimes sur la jouissance de ce coin exclusif de paradis forme parti de notre République et qui n’est accessible qu’à une poignée de privilégiés pour une location d’une roupie annuellement. Nous avons recueilli certains témoignages et suivi d’autres comme rapportés dans certains médias. En voici un condensé sur ce dossier chaud que le gouvernement tient à cœur ! N’en déplaise à Bérenger et Langlois !
Vikash Nuckcheddy, député de la circonscription No 9 (Flacq / Bon Accueil) :
- « Il est grand temps et l’occasion pour les membres de l’opposition de réagir comme des vrais patriotes », soutient le député
Le député de la circonscription No 9 (Flacq /Bon Accueil), Vikash Nuckcheddy, explique que c’est tout à fait normal que le gouvernement veuille récupérer tous ses territoires, reprendre St Brandon et annuler les droits d’occupation de la compagnie Raphael Fishing Co. Ltd. « On doit féliciter Maneesh Gobin et le gouvernement pour cette annonce. On ne peut continuer à tolérer certaines compagnies, qui continuent à occuper nos territoires pour des sommes dérisoires au détriment de notre pays et la population. Cela est scandaleux et honteux. On ne peut permettre à quelconque compagnie d’occuper injustement nos territoires et par conséquent faire des fortunes sur le dos des Mauriciens », estime-t-il.
Il a fait comprendre que c’est le gouvernement qui doit impérativement exercer ses droits sur tous ses territoires y compris Chagos et St Brandon. « On doit complètement mettre un frein à l’époque coloniale, qui date de 100 ans. A la rigueur nous devons pencher l’amendement de notre Constitution et à un ‘win win scénario », a-t-il souhaité.
Rendez-vous avec l’histoire
Mettant l’accent sur la majorité de trois-quarts pour amender la Constitution, Vikash Nuckcheddy a affirmé qu’il est grand temps et l’occasion pour les membres de l’opposition de réagir comme des vrais patriotes. « Souvent zotte cause en termes de patriotes, mais zotte sauvé devant zotte responsabilités. Pareil couma zotte finne faire quand le cas de réforme électorale, zotte ti sauvé. Zotte ene rendez-vous avec l’histoire pour un changement positif dans l’intérêt nous pays et la population », a-t-il soutenu.
Par la même occasion, le député de la circonscription No 9 (Flacq/Bon Accueil) n’a pas mâché ses mots à l’égard d’une section de la presse, qui complote et avec l’aide des membres de l’opposition, essaye de créer un doute dans la tête des gens eu égard à nos territoires. « C’est tout à fait légitime que le gouvernement, qui a obtenu son indépendance en 1968, essaye d’annuler les droits de certaines personnes ou compagnies et de récupérer et gérer ses territoires totalement », a maintenu Vikash Nuckcheddy.
Suraj Ray, président du MACoSS et d’AHEAD :
« C’est bien que Maneesh Gobin et le gouvernement nous ont mis au courant sur les droits d’occupation de Raphael Fishing Co. Ltd »
Le président du MACoSS et d’AHEAD, Suraj Ray, a d’abord rappelé que l’île Maurice était une colonie britannique jusqu’à que Maurice n’accède à son indépendance jusqu’à 1968. Pendant cette époque coloniale, dira-t-il, plusieurs compagnies, voire des personnes ont obtenu des baux pour des terrains pour 99 ans. « Ces derniers ont continué d’exploiter nos territoires pendant des années dans leur propre intérêt. Maintenant, il est l’heure que le gouvernement réagisse pour le bien de notre pays et de la population », a-t-il ajouté.
Grande révélation
Poursuivant, Suraj Ray a soutenu que Maneesh Gobin a, vendredi dernier, fait une grande révélation car bon nombre de Mauriciens ne savaient pas que Raphael Fishing Co. Ltd avait les droits d’occupation sur une partie de l’archipel. « Li bon qui Maneesh Gobin et le gouvernement finne ouvert nous li yeux. C’est une très bonne décision à l’effet que Maurice veut récupérer totalement St Brandon. Cela nous permettra d’exploiter les ressources maritimes en faveur de la population et de notre pays. C’est absolument nécessaire pour le gouvernement de récupérer notre territoire comme bon lui semble car Maurice, qui dispose d’une zone économique exclusive de 2,3 millions de km2, veut aller de l’avant avec l’émergence du nouveau pilier qu’est l’économie bleue », a-t-il ajouté.
Souveraineté totale
Le président du MACoSS et d’AHEAD a en outre, laissé entendre qu’une compagnie/société ou autre personne ou un pays ne peut exploiter nos territoires au détriment de notre population et notre pays, dont le territoire marin est très riche.
Suraj Ray a ainsi souhaité que Maurice gagne toute sa souveraineté totale et remet les pendules à l’heure afin de pouvoir contrôler ses territoires complètement. Dans la foulée, il a loué les initiatives du Ministre Mentor, Sir Anerood Jugnauth, du Premier ministre, Pravind Jugnauth, et du gouvernement pour leur combat pour récupérer Chagos. « Nous espérons que dans ce même élan de détermination, Maurice n’épargne aucun effort pour récupérer St Brandon pour le bien de notre pays et la population aussitôt que possible », a-t-il expliqué.
Deepak Benydin, et Vijay Baumy, dirigeants de CITU :
« Hormis le gouvernement, personne ou aucune compagnie n’a le droit de gérer St Brandon »
Les deux principaux dirigeants du Congress of Independent Trade Union (CITU), Deepak Benydin et Vijay Baumy, soutiennent que le gouvernement a raison de reprendre St Brandon et d’annuler les droits d’occupation de Raphael Fishing Co. Ltd.
Protection
Les deux syndicalistes ont fait comprendre que St Brandon fait partie du territoire mauricien tout comme Rodrigues, Agalega, Diego, etc… « Le gouvernement doit contrôler son territoire et personne ou aucune compagnie ne peut avoir un droit absolu pour gérer cette île, qui appartient à Maurice. Aussi on doit stopper un développement sauvage dans nos territoires », diront nos interlocuteurs qui ont rappelé que le gouvernement fait tout pour protéger l’estuaire de Ruisseau de Terre-Rouge, (une escale incontournable pour des milliers d’oiseaux migrateurs.)
Deepak Benydin et Vijay Baumy ont aussi laissé entendre que les membres de l’opposition et extraparlementaires, voire toute la population en général doivent tous collaborer avec le gouvernement, directement ou indirectement, pour que les autorités atteignent leur but.
Lu chez les autres médias
Anil Gayan, ancien ministre des Affaires étrangères :
« Tout gouvernement serait intéressé à avoir le contrôle de son territoire »
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Anil Gayan, qui est aussi avocat, estime que tout gouvernement serait intéressé à avoir le contrôle de son territoire. Selon lui, l’archipel de St Brandon était un des territoires qui était délaissé.
Et d’ajouter que : « Si le gouvernement décide d’annuler le bail de The Raphael Fishing Co. Ltd, c’est faisable. Mais une compensation s’avère nécessaire ».
Ressources exploitables
Poursuivant, l’homme de loi a fait comprendre qu’il n’est pas un expert en évaluation. Or, dira-t-il, une forte somme d’argent devra être déboursée. « En revanche, je ne comprends pas pourquoi il doit y avoir un amendement de la Constitution afin de résoudre cette situation », a-t-il ajouté.
Mettant l’accent sur le potentiel de ces îles, Anil Gayan a soutenu qu’il est important de voir tous nos territoires marins comme des ressources exploitables dans l’intérêt de la population. « C’est peut-être le début d’un nouveau départ pour l’exploitation de notre économie bleue. N’importe quel territoire du monde vaut quelque chose. Il est important que le gouvernement éclaire la population sur son ambition de développer St Brandon », a-t-il expliqué.
Jocelyn Chan Low, historien et politologue :
« Il y a une lutte de pouvoir pour cette partie de l’océan Indien »
L’historien et le politologue, Jocelyn Chan Low, explique que le Parlement est souverain. « Un amendement constitutionnel est faisable, mais il faut une majorité de trois quarts. Pour cela, il faut la coopération de l’opposition », dira l’historien qui a ajouté ceci : « Lorsqu’un politicien prend une décision, il faut mettre de côté tout ce qui est administratif. La question est comment marquer des points sur l’adversaire. Il faut aussi avouer que la situation géopolitique a complètement changé. Il y a une lutte de pouvoir pour cette partie de l’océan Indien ».
Roukaya Kasenally, Associate Professor :
« Cette partie de l’océan Indien est très prisée sur le plan géopolitique »
L’Associate Professor, Roukaya Kasenally, a déclaré qu’elle est ouverte à un débat et une approche participative sur St Brandon, tout comme sur les Chagos et Agaléga. « Cette partie de l’océan Indien est très prisée sur le plan géo politique. Quand on parle de l’océan Indien, on évoque l’indopacifique. Il y a également des câbles sous-marins dans la région. Je pense qu’il y a une importance géopolitique, politique et numérique. Mais tout se joue dans l’équation », a-t-elle souligné.
Par ailleurs, elle a indiqué que c’est difficile d’avoir une présence militaire physique sur St Brandon.
0 Comments