Au nom de la liberté de la presse, des loups rodent et attendent pour nous dévorer !

by | Nov 14, 2022 | Actualités, Edito, Politique

Gilbert Ahnee avait évoqué en 2019 que les Jeux des Iles de l’Océan Indien étaient l’occasion de mieux prendre conscience de l’escroquerie quotidienne des trafiquants d’opinion. Aujourd’hui encore, nous croyons qu’il a raison. Parce qu’il se passe des choses surréalistes. Des loups sont entrés dans la bergerie de la profession médiatique en faisant croire qu’ils sont là pour nous défendre.

La vérité c’est qu’ils attendent leurs tours pour nous dévorer. Entendre le Parti Travailliste évoquer sa solidarité avec les membres de la presse est simplement sidérant. Tout comme voir un des membres de Linion Pep Morisien assis à la table de ceux qui veulent alerter les instances internationales. Aujourd’hui tout le monde est défenseur de la liberté de la presse. Tout le monde apporte son soutien à un groupe de journalistes qui se disent menacés dans l’exercice de leurs fonctions. Or, Le Xournal est catégorique ! Toute acte d’intimidation contre un journaliste en fonction est condamnable…dans la mesure où les règles du jeu médiatique sont respectées !

Où était le PTr lors de la condamnation de feu Dharmanand Dhooharika à trois mois de prisons à la suite d’une action entrée par le Directeur des Poursuites, Satyajit Boolell, SC, contre lui pour avoir « scandalising the judiciairy ». Qu’ont fait les rouges quand le jugement est tombé et qui a été une claque magistrale pour tous ceux qui ont fait de la misère à l’ancien rédacteur en chef qui n’a pas bénéficié ne serait-ce que d’un procès équitable.

Voici ce que dit le Privy Council en résumé de l’affaire :

 

“Mr Dhooharika did not receive a fair trial. The alleged contemnor is always entitled to a fair trial and, depending upon the circumstances, he will almost certainly be entitled to call oral evidence on his behalf, including his own evidence. In the instant case, Mr Dhooharika was, as a matter of practical fact, deprived of his right to give evidence on his own behalf. He should have been permitted to give evidence. ..Mr Dhooharika was not properly convicted of the offence… The Board does not agree that he was acting in bad faith”

 

Où étaient ces grands sbires de la liberté de la presse, surtout du Parti Travailliste, qui avaient fui au lieu d’être solidaire de « Mamou ».

 

Aujourd’hui, on nous fait comprendre qu’une hit-list est apparue sur les réseaux sociaux dans le sillage de l’Affaire Laurette. La police a démenti cette information. Ce n’est pas la première fois puisque cette liste avait déjà été circulé au moment où Akil Bissessur était interrogé dans une affaire alléguée de drogue. Cette fois-ci des nouveaux noms s’y trouvent et en conséquence, ils ont porté plaintes à la police parce qu’ils disent se sentir « menacés » …Du coup ceux qu’ils défendent bec et ongle sur leurs ondes viennent à leur rescousse. Pour qui roulent certaines presses et radios ? Sans doute nous sommes dans une démocratie et ils font ce qu’ils veulent de leur liberté. C’est le cadet de nos soucis. Tous ceux qu’ils ont soutenu au cours des deux dernières élections générales ont mordu la poussière. Mêmes les pétitions électorales n’ont pas pu les sauver !

Justement en parlant de loup. Il est aujourd’hui consternant de voir comment les loups se déguisent en mouton pour servir leurs propres intérêts.  Nombreux sont ceux qui désormais, se veulent défenseur de la cause journalistique. Pourtant, auparavant, ils se retrouvaient parmi ceux qui ont persécuté la presse. Comment le PTr ose aujourd’hui dire que la liberté de la presse est menacée alors que le 6 janvier 2013, sous le régime de Ramgoolam il y a eu un double Gagging Order dans le cadre de l’affaire Nandanee Soornack ?

Qui ne se souvient pas comment Deven Anacootee et Irfaad Olitte avaient été arrêtés en 2012 sous les instructions d’un dirigeant politique au pouvoir à cette époque ? Ou alors le 24 décembre 2012, lorsque Jimmy Jean-Louis avait été convoqué aux Casernes Centrales pour avoir diffusé des informations sur Nandanee Soornack. Liberté dites-vous ? Qui avait ordonné à ce que Facebook soit inaccessible pendant 24 heures ? Aujourd’hui ces mêmes personnes et celles qui ont orbité autour se transforment soudainement en héros de la presse ?

Comme dirait Paul Bérenger, « listwar pou zize zot »…

Et puis venons sur la question de solidarité entre confrères. Mais de quelle solidarité parle-t-on ? Où été cette solidarité tant recherchée en 2012 dans le cas Jimmy Jean-Louis convoqué aux Casernes Centrales ? Ou encore actuellement quand nous faisons face à des tentatives de « gagging order »  pour certains de nos prises de positions dans des affaires illicites ?  Le Xournal fera toujours preuve de solidarité comme nous l’avions fait alors, dans d’autres publications envers feu Gérard Cateaux, Josian Valère ou encore Annabelle Volbert. Toutefois, nous ne nous agglutinerons jamais avec les fossoyeurs de la presse et des journalistes. Nous avons toujours refusé le jeu de l’indécence. Questions indépendance, l’histoire retiendra également que Le Xournal a dénoncé là où il faut. Il y a peu de temps nous avons dénoncé un gros réseau de blanchiment avec aujourd’hui des gros procès à répondre.

Il faut dénoncer cette hypocrisie révoltante. Vendredi, un membre de Linion Pep Morisien (LPM), désormais en cravate évoquait la liberté des médias. Jadis, il tirait à boulets rouges contre notre CEO pour ses prises de positions. Comme si la liberté d’expression s’arrête au seuil de la porte de Jimmy Jean-Louis. Aujourd’hui ce triste personnage se trouve à la table des défenseurs de la presse, qui souhaite informer les instances internationales. Quelle farce ! Certains défenseurs de la liberté médiatique ou liberté d’expression sont des hypocrites ! Alors quand un journaliste qui écrit sur les réalisations gouvernementales s’exprime, il est correct pour ces pseudo-défenseur de s’attaquer à ce journaliste. Il est ainsi acceptable de le traiter de ‘Chatwa’ ou autres mots dénigrants. Pourtant quand dans le passé Jimmy Jean-Louis écrivait en leur faveur, il était correct. Ces gens ont mal…mal qu’on vienne rétablir la vérité. On n’oublie pas les insanités mensongères de certains journaux en ligne, où étaient-ils alors ?

Nous avons confiance en notre peuple. Nous avons évolué depuis et nous pouvons aujourd’hui séparer le bon grain de l’ivraie. Nous pouvons juger et faire la différence entre honnêteté et les forces obscures.

Seule la liberté de la presse est notre boussole infaillible.

Terra Del Fuego

 

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