Commission d’enquête sur l’ancienne Présidente de la République Ivan Collendavelloo : « A mon avis, ce rapport est irréprochable »…

by | Sep 27, 2022 | Politique

  • « C’est SAJ qui lui a fait ce cadeau bien qu’aujourd’hui, elle affirme que personne ne lui en a fait cadeau dans la vie », soutient l’ancien VPM

 

  • « Xavier-Luc Duval et Paul Bérenger sont des lâches. Ils s’en prennent vilement à trois juges de la Cour Suprême dans leurs tactiques d’attaquer les institutions de notre pays », soutient-il

 

  • « Il n’y aura aucune suite me concernant, car il n’y a pas le moindre indice me liant à quelque contracteur que ce soit dans l’affaire Saint-Louis », maintient-il

Le leader du Muvman Lberater, Ivan Collendavelloo, (ancien Vice Premier Ministre et Ministre des Energies Renouvelables et des Utilités Publiques), a affirmé que les faits, concernant la Commission d’Enquête sur l’ex-Présidente de la République, Ameenah Gurb-Fakim, sont établis dans le rapport par trois juges de la Cour Suprême.

Dans une interview, accordée au Défi Quotidien du mercredi 21 septembre 2022, Ivan Collendavelloo a fait comprendre que : « Premièrement, on appelle ce rapport trop aisément ‘’le rapport Caunhye’’ et on occulte le fait que deux juges d’expérience, Nirmala Devat et Gaetree Jugessur-Manna, étaient aussi des membres de la Commission. Trois juges seniors, ce n’est pas une mince affaire. En lisant le rapport, on se rend compte qu’ils ont abattu un très bon travail. Ils ont produit un rapport détaillé et les faits sont corroborés par des preuves. De plus, le document est écrit dans un langage clair et limpide qui le met à la portée de toute personne qui prend la peine de lire. A mon avis, ce rapport est irréprochable ».

Spéculations

Soutenant qu’il y a beaucoup de spéculations à ce sujet, il a fait ressortir qu’à l’époque de l’Alliance Lepep en 2014, la question de la candidature à la présidence de la République fut discutée. « Sir Anerood Jugnauth avait suggéré que ce soit un membre de la société civile qui soit nommé. Nous avons considéré certaines personnes. Pour des raisons évidentes, nous avions restreint le choix à la communauté musulmane, mais bien sûr, de haute facture »  , a-t-il précisé.

Poursuivant, l’ancien VPM a dit qu’après réflexion, il a proposé le nom d’Ameenah Gurib-Fakim. « Je l’avais rencontré en trois ou quatre occasions. Elle n’était pas membre du Muvman Liberater et ne faisait pas de politique, mais elle était et demeure toujours une grande intellectuelle et une scientifique de valeur. En plus, c’était une femme et la question de sa communauté était secondaire. Cette proposition fit l’unanimité. C’est SAJ qui lui a fait ce cadeau bien qu’aujourd’hui, elle dise que personne ne lui a fait de cadeau dans la vie »  , a-t-il souligné.

Par la même occasion, Ivan Collendavelloo a indiqué que c’est lui qui fut délégué pour la contacter et il fut surpris par la vitesse à laquelle elle donna son accord, sans même demander un délai de réflexion. « Mais le choix étant unanime, elle fut acceptée comme candidate et cela fut rendu public. Le choix de quelqu’un de la société civile était motivé par le désir de SAJ de mettre à la tête de l’État quelqu’un qui serait au-dessus de la politique et qui, donc, ne se serait pas ingéré dans l’administration publique »  , dira-t-il.

Prevention of Corruption Act

Sollicité pour savoir si l’ex-Présidente de la République a enfreint les articles 2 et 7 de la Prevention of Corruption Act, le leader du Muvman Liberater a déclaré que les faits sont établis dans le rapport. « J’ai tendance à m’aligner sur ces conclusions. Mais l’ex-Présidente ayant annoncé son intention de contester les conclusions devant la Cour Suprême, je préfère que mon opinion soit émise avec précaution »  , a-t-il ajouté.

En ce qu’il s’agit des recommandations et propositions, il a souligné que c’est une question politique. « La décision doit être prise au niveau politique et non au niveau judiciaire. Cela dit, lorsqu’une opinion de cette ampleur est formulée par trois juges de la Cour Suprême, il incombe à la politique de la considérer avec tout le sérieux possible. Je suis partant pour discuter du principe, tout en restant prudent lorsqu’il s’agit d’amendement constitutionnel »  , a-t-il maintenu.

Alvaro Sobrinho

Concernant Alvaro Sobrinho, Ivan Collendavelloo a affirmé ceci : « Je ne peux pas empêcher Ameenah Gurib-Fakim d’inventer des choses sur moi lorsqu’elle se sent acculée. Je n’ai jamais dit que j’étais convaincu que l’argent d’Alvaro Sobrinho était propre. Ce n’était même pas mon affaire. Je n’ai jamais dit que j’avais regardé Alvaro Sobrinho dans les yeux. C’est une campagne bâtie autour de paroles que je n’ai jamais prononcé. Cette mise au point, je l’ai déjà fait à l’Assemblée Nationale, mais personne ne l’a répercuté dans la presse. Il est grand temps que cette mise au point soit répétée aujourd’hui »  , a-t-il ajouté.

L’ex-VPM a aussi soutenu que l’avocat d’Alvaro Sobrinho lui avait demandé un rendez-vous. « J’ai rencontré l’homme d’affaires officiellement à mon bureau, où l’avocat m’a expliqué, preuve écrite à l’appui, que la Cour Suprême du Portugal, composée de sept juges, avait cassé en trois occasions des accusations de corruption portées contre Alvaro Sobrinho. À la lecture de ces jugements de la justice portugaise, il était clair que je ne pouvais pas, en tant que juriste, questionner des atteintes à la présomption d’innocence et je l’ai répété évidemment. Je n’ai jamais été mêlé à l’investissement bancaire ou immobilier d’Alvaro Sobrinho. Bien sûr, je n’ai jamais reçu de voiture, ni aucun membre de ma famille »  , a-t-il précisé.

Déclarations  d’Ameenah Gurb-Fakim

Cependant, le leader du Muvman Liberater a déclaré qu’il rejette avec force les déclarations d’Ameenah Gurib-Fakim. « Si elle croyait que j’étais mêlé de près ou de loin à ces affaires, elle aurait dû demander à la Commission d’Enquête de m’appeler à déposer. Ni elle ni personne n’a cru bon de le faire »  , a-t-il souligné.

En ce qu’il s’agit des déclarations de Xavier-Luc Duval et Paul Bérenger à l’effet que ‘’bann gro poisson finne saper’’ avec la Commission d’Enquête, Ivan Collendavelloo a énergiquement dénoncé l’attitude de ces derniers en soutenant que :  « Xavier-Luc Duval et Paul Bérenger sont des lâches. Ils s’en prennent vilement à trois juges de la Cour Suprême dans leurs tactiques d’attaquer les institutions de notre pays. S’ils pensaient que Pravind Jugnauth ou Ivan Collendavelloo avaient quelque chose à voir avec les allégations sur Alvaro Sobrinho, ils auraient dû déposer devant la Commission d’Enquête. Ils auraient bénéficié de l’immunité et auraient pu déballer leurs accusations librement. Ils ne l’ont pas fait parce qu’ils savaient très bien qu’ils auraient été mis en pièces lors d’un contre-interrogatoire ».

L’affaire St Louis

Concernant sa déclaration à l’effet qu’il n’y aura pas de suite dans l’affaire Saint-Louis, il a maintenu que : « Cette déclaration se rapporte à moi et non aux autres personnes interrogées par l’ICAC. Il n’y aura aucune suite me concernant, car il n’y a pas le moindre indice me liant avec quelque contracteur que ce soit dans l’ affaire Saint-Louis. Je n’ai eu aucune communication, ni aucun contact avec les principaux acteurs de cette affaire. Il n’y a donc aucune raison de croire qu’il aura une suite me concernant. Cependant, il y aura probablement des suites pour les personnes impliquées dans l’affaire, mais cela est du ressort du Directeur des Poursuites Publiques ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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