· La guerre vient compliquer davantage la situation en ce temps difficile, nous avons besoin d’une solidarité nationale
· Malgré ce que dit l’opposition et certains, je suis plus que satisfait de ce que nous avons accompli jusqu’à maintenant.
· Le 23 juin 2021 et 20 juin 2022 sont deux jours de fierté quand j’ai reçu une ‘standing ovation’ des deux côtés de la Chambre.
Dans une interview accordée à Le Xournal, Vikash Nuckcheddy, exprime son avis sur l’importance de la fonction du ‘Committee of Supply’ et son rôle au sein de ce comité. Le Deputy Chairperson of Committees et membre de l’Assemblée nationale, qui est aussi le député de la circonscription No 9 (Flacq/ Bon Accueil), se sont aussi attardés sur la performance du gouvernement à mi-mandat, les investissements dans les développements infrastructures dans les différentes régions du pays, et ce, en ces temps de crise et aussi sur l’envolée des prix des matières premières concernant le secteur de la construction.
Sanjay BIJLOLL
Q : C’est la deuxième fois que vous avez présidé le ‘Committee of Supply’. Quels sont vos sentiments ?
R : Je voudrais tout d’abord remercier le Premier ministre, Pravind Jugnauth, de m’avoir confié le poste de Deputy Chairprson of Committees. Ensuite, je voudrais également remercier le Speaker de l’Assemblée nationale, Sooroojdev Phokeer, qui m’a donné l’opportunité de présider le Committee of Supplies de cette année et celle de l’année dernière. Je sens que j’ai fait mon travail avec une grande « fairness » après tout, je l’ai fait pour mon pays. Ces deux jours soient le 23 juin 2021 et 20 juin 2022 sont deux jours de fierté surtout l’année dernière quand j’ai reçu une ‘standing ovation’ des deux côtés de la Chambre, un privilège que très peu de députés ont obtenu jusqu’à maintenant.
Q : Quelle est la fonction du Committee of Supply ?
R : Le Committee of Supplies donne l’occasion aux ‘backbenchers’ du gouvernement et aux députés de l’opposition de poser des questions sur les différents items et montants proposés pour chaque ministère. L’exercice est limité dans le temps, c’est-à-dire que chaque ministère se voit attribuer un certain délai qui est convenu au préalable entre le Chief whip et le whip de l’opposition. Mon devoir est alors de veiller à ce que le temps soit respecté et qu’il y ait un maximum de réponses aux questions et que tous les membres aient une chance égale de poser leurs questions. Je dois également veiller à ce que les questions ne soient pas hors du sujet, certaines sont liées à des ‘Policy matters’. Il est alors de mon devoir de rappeler à l’ordre, les honorables membres.
Q : Quels sont les points forts que vous retenez de ce ‘Committee of Supply ?
R : J’ai l’impression que certains députés posent des questions pour essayer d’embarrasser les ministres et que d’autres ne font que perdre du temps. Par exemple, nous savons tous qu’il y a le rapport du PRB qui sera appliqué et il est évident que la somme allouée aux émoluments pour chaque ministère augmentera par rapport à l’année précédente, Cependant, pour pratiquement tous les ministères, des questions ont été posées sur les raisons de l’augmentation aux items – salaire. Une autre question récurrente portait sur la constitution des conseils d’administration et les forfaits des membres. J’ai l’impression qu’il agissait d’une tentative de montrer que des personnes proches du gouvernement sont nommées dans ces organismes parapublics. Vous ne vous attendez pas à ce que Navin Ramgoolam, Anil Bachoo ou Adrien Duval soient nommés à ces conseils d’administration quand même. Et ces éléments sont au début et ils n’ont pas vraiment le temps de poser des questions sur les items de la dernière page sur les ressources humaines par exemple.
Q : Vous avez salué le budget et critiqué l’opposition, comment avez- vous fait abstraction de la chose politique en président ce comité ?
R : Il ne faut pas se confondre mon intervention sur les mesures budgétaires et mon rôle comme Deputy Chairperson of Committees. Ce sont deux exercices différents. Cela s’applique aussi pour le Deputy Speaker car outre le Speaker et moi-même le Deputy Speaker peut aussi présider le Committee of Supplies. L’exercice de Committee of supplies à ses propres critères et comme j’ai expliqué plus haut on n’a pas le droit de questionner sur les ‘policy matters’ mais simplement avoir des clarifications sur les montants proposés. Comme un ‘backbencher’ j’ai le devoir de défendre le gouvernement et de dévoiler les masques que portent l’opposition car je me retrouve du côté du gouvernement. Mais au moment de présider le Committee of Supplies je prends place au centre, cela veut dire que là je suis neutre et impartial car à ce moment précis je suis un Chairperson et non un député.
Q : Les députés vous ont chaleureusement applaudi. Serait-ce une satisfaction personnelle ?
R : Je leur remercie pour leur appréciation et c’est une satisfaction personnelle, que je le dédie aussi aux ‘clerks’ qui m’ont aidé.
Q : A mi-mandat, la vie d’un député n’est pas en rose, comment faites-vous pour maintenir le cap entre les objectifs gouvernementaux et la proximité avec vos mandants ?
R : Malgré ce que l’opposition et certaines personnes disent, en tant que membre du gouvernement, je suis plus que satisfait de ce que nous avons accompli jusqu’à maintenant. On a tendance à oublier que la pandémie a bouleversé le monde entier. Non seulement la crise était sans précédent, mais la réaction du monde entier était sans précédent. Pendant la pandémie de la Covid-19, le monde oublie tout de la mondialisation Et que le monde est un village planétaire. Pendant la crise financière de 2008, les dirigeants du G 20 se sont réunis à Londres et ont injecté 1,1 trillion de dollars américains dans l’économie mondiale comme mesure de reprise. Mais nous n’avons pas vu une telle solidarité pendant la pandémie. Alors, en tant que député, j’estime qu’il est de mon devoir d’être sur le terrain et de pratiquer cette politique de proximité qu’on avait promise. Il est aussi important d’expliquer à la population pour leur faire comprendre la situation et le travail que notre gouvernement sous la direction de l’hon. Pravind Kumar Jugnauth est en train de faire. Heureusement, la majorité des gens comprennent la situation et peuvent voir le changement qui se produit autour d’eux. Non seulement, nous modernisons notre pays, nous aidons également les personnes vulnérables, nous sommes un gouvernement bienveillant et nous maintenons plusieurs mesures sociales, ce qui les soulage malgré le fait que certaines personnes essaient de ridiculiser ces mesures. Il est douloureux de voir certains politiciens qui, lorsqu’ils étaient au pouvoir, n’ont rien fait pour ces groupes vulnérables et les ont maintenant appelés ‘Zozo Manioc’. C’est ce genre de personnes qui veulent gouverner le pays, heureusement les Mauriciens ne sont pas stupides. Pour pouvoir soulager ceux qui sont dans le besoin, il faut d’abord qu’on les comprenne et non pas qu’on les insulte. Aujourd’hui si vous exprimez votre appréciation pour le gouvernement, on vous traite de toute sorte de nom… et tout cela, avec la complicité d’une partie de la presse. Un politicien qui est le leader d’une partie, qui soi-disant prône pour une reforme lance des insultes à nos aînés, aux veuves, aux autrement capables et le media est ‘chup chap’, silence radio. Tandis qu’un simple ‘slip of tongue’ du ministre Hureeram fait la Une de certains médias.
Q : Quelle est l’importance pour le gouvernement de continuer à investor dans les développements infrastructurels en ces temps de crise ?
R : Il y a quelque temps, le chef de l’opposition a demandé au gouvernement d’annuler les projets d’infrastructures. Cela montre qu’il ne comprend rien ou fait semblant de ne rien comprendre. L’industrie de la construction est une industrie avec une chaîne d’approvisionnement large et longue. Si demain, nous annulons tous les projets, cela créera un chaos et trouvera des centaines de milliers de personnes au chômage. Dans son discours du budget de 2021 – 2022 le ministre des Finances avait annoncé que ce gouvernement va relancer l’économie par la construction. Les projets d’infrastructure qui sont des investissements gouvernementaux nous apportent des bienfaits sociaux, et aussi en minimisant sur le temps qu’on perd sur nos routes lors des embouteillages, on devient plus productif. C’est aussi un moyen très efficace de relancer l’économie.
Q : Le secteur de la construction que vous connaissez bien, continue à faire face à des moments difficiles par l’envolée des prix des matières premières. Y-a-t-il une solution durable à cela ?
R : La solution c’est l’innovation. Il faut revoir nos méthodes de construction. Il faut se pencher vers la préfabrication qui porte plusieurs avantages comme moins de matériaux, moins des mains-d’œuvre et plus ‘Environment friendly’. Il faut aussi valoriser les différents métiers de la construction. C’est ainsi qu’on pourra attirer plus des jeunes dans la construction. Il faut qu’on cesse de dire que les compagnies de construction préfèrent la main d’œuvres étrangères car cela leur coûte moins cher. C’est totalement faux un ouvrier étranger coûte 22- 3% plus cher qu’un Mauricien. Les compagnies de construction se tournent vers la main d’œuvres étrangères car à Maurice, les jeunes ne veulent pas travailler dans ce secteur qui est dure et on a une main d’œuvre vieillissante dans la construction.
Q : Le mot de la fin …
R : Le peuple nous a mis au pouvoir en 2014 à un moment où leur confiance déclinait. Les gens voyaient notre démocratie s’annihiler par deux dirigeants qui se croyaient maître de ce monde. La population s’est alors alignée de notre côté et surtout celui de notre Premier ministre, Pravind Kumar Jugnauth, qui a une vision pour le pays. Jusqu’ici, il n’a pas failli dans ce contexte difficile on a fait de notre mieux pour soulager les pauvres, les marginalisés et les laissés-pour-compte. La guerre entre la Russie et l’Ukraine vient compliquer encore plus la situation et en ce temps nous avons besoin d’une solidarité nationale. Ce n’est pas les marches, les manifestations ou des émeutes qui vont régler les problèmes de notre pays. Que ces personnes qui organisent des marches, arrêtent de ternir l’image de notre pays. Si vous voulez marcher, alors marchez avec nous, car nous avons une destination que les autres n’ont pas.
0 Comments