Au royaume de Ramgoolam/Bérenger qui voulaient bannir les émissions en directes…

by | Dec 7, 2021 | Politique

Ces loups liberticides sont subitement devenus des agneaux, défendeurs de la liberté d’expressions !

Une section de la presse et des radios privés, devient amnésique au point de soutenir ouvertement ces tristes personnages…

Etayant son argumentaire, le Chef du gouvernement, Pravind Kumar Jugnauth s’est appuyé sur la déclaration de plusieurs protagonistes sur le sort des radios privées. A titre d’exemple, le volubile avocat Ashok Radhakissoon, avocat de deux des radios privées, qui crie ces jours-ci à l’atteinte à la liberté d’expression, avait jadis affirmé dans les colonnes de 5-Plus Dimanche du 29 février 2004 .

Me Ashok Radhakissoon, alors chairman de l’IBA : « Nous nous sommes demandés si nous n’étions pas arrivés à un moment où il fallait “ban” (bannir) les émissions en direct sur les radios privées. » 

Nous pourrions aller très loin dans les sanctions s’il le faut”, dit Ashok Radhakissoon, le Président de l’IBA.”

Le Premier ministre, Paul Bérenger, a été clair dans sa déclaration lors de sa conférence de presse hier: Les dérapages en direct sur les radios privées sont dangereux et inacceptables.  Le président de l’IBA a tenu les mêmes propos envers les responsables des radios privées hier matin. Au point, a dit le PM, où au Conseil des ministres, la question a été évoquée:Nous nous sommes demandés si nous n’étions pas arrivés à un moment où il fallait “ban” (bannir) les émissions en direct sur les radios privées. La chose est dans le domaine du possible si les radios n’arrêtent pas avec leurs dérapages”. La veille , au cours du conseil des ministres, le PM avait pris la décision de bientôt rencontrer les responsables des radios en compagnie des membres de l’IBA et du vice-Premier ministre.

Trois heures plus tôt, c’était au conseil d’administration de l’IBA de rencontrer les responsables des radios privées et un responsable de la MBC. Une rencontre, qui a pris l’allure d’une mise en garde, à en croire la déclaration que nous a fait le président de l’IBA, Ashok Radhakissoon:  “Nous avons tenu à rencontrer les responsables des radios car nous sommes consternés par certaines émissions en direct. Nous leur avons fait plusieurs propositions, surtout par rapport à certains dérapages sur les radios privées.  Nous avons évoqué les couvertures de certains sujets sensibles car nous ne voulons pas arriver à une situation sociale intenable sur fond de haine raciale.” Les menaces, cette fois, sont précises. À l’IBA, nous sommes disposés à agir. Nous pourrions aller très loin avec des sanctions s’il le fallait. Nous proposons dans un premier temps d’arrêter momentanément des émissions en direct jusqu’à ce qu’on arrive à trouver une solution. Nous avons fait aussi d’autres propositions comme l’achat d’un équipement, le ‘broadcast delay’, qui permet d’avoir un recul entre 8 et 20 secondes pour des émissions en direct. Les responsables des radios ont eu une approche responsable”, affirme Ashok Radhakissoon qui revoit les responsables des radios privées demain, au siège de l’ICTA cette fois, pour écouter leurs propositions.

 

Réactions:

Finlay Salesse (Radio One):

Il est inacceptable que l’IBA interdise les émissions en direct qui sont la respiration même d’une radio privée. À moins d’empêcher celle-ci d’avoir une vocation de service public. Certaines radios ont certainement des dispositions à prendre pour éviter tout dérapage. À Radio One, nos auditeurs ont le sens de la responsabilité. Il appartient aux journalistes-animateurs d’imposer les paramètres pour éviter des dérapages à l’antenne. Nous avons toujours dit à Radio One que la liberté de parole ne suppose pas la liberté de dire n’importe quoi et nos auditeurs responsables l’ont compris depuis très longtemps. Au-delà d’une solidarité ou d’un esprit corporatiste, il est utile de préciser que Radio One est hostile à toute censure mais que ceux, qui sont coupables de dérapages, doivent être sanctionnés.

Eshan Khodarbux :

« Nous avons écouté l’IBA. Maintenant, nous allons consulter nos hommes de loi. À la réunion du lundi à l’IBA, nous comptons faire des contre-propositions. Il ne faut pas que la liberté d’expression soit victime de cette situation de division et de subdivision de notre société créée par les hommes politiques eux-mêmes à travers le communalisme scientifique. Le débat démocratique doit continuer. Il ne faut pas détourner l’attention sur des sujets d’importance comme la répartition de la richesse économique, par exemple. »

« Nous notons que depuis quelque temps déjà, M. Bérenger conditionne l’opinion contre les radios privées, les éditorialistes et des caricaturistes. Lorsqu’on sait qu’il y a une loi restrictive en préparation, permettons-nous d’être méfiants à l’égard de la démarche du PM. » 

Kris Caunhye (Top FM):

Il est tout à fait normal que chaque radio assume ses responsabilités selon le cahier des charges de l’IBA Act. C’est vrai qu’il est très difficile de savoir ce qui peut sortir d’une conversation lors d’une émission en direct. Il incombe au responsable d’une radio de prendre des mesures nécessaires, surtout en ce qu’il s’agit des sujets qui peuvent toucher à la religion. Notre société est quand même fragile. Des sujets qui touchent à la stabilité de notre nation ne devraient pas faire l’objet d’émissions en direct.  Au niveau de Top FM, nous avons pris les dispositions nécessaires à travers d’un système qui permet de passer les appels en léger différé. Je comprends la réaction du Premier ministre qui réagit fermement lorsqu’il y a des atteintes quand on traite des sujets sensibles.

Hors-texte

Quand Ramgoolam affirmait quil aurait fermé toutes les radios privées

Faux démocrate, grand pourfendeur de la liberté d’expression, Navin Ramgoolam a tenté de duper la population avec les promesses d’abroger la législation dès sa prise de pouvoir. Une sauce qu’il avait déjà servi à la population en 2005 en promettant d’abolir la Prevention of Terrorism Act (POTA). Seize ans après, on ne voit toujours rien venir. Car avec Ramgoolam et le Parti Travailliste c’est encore et toujours Paroles, Paroles Paroles…Encore des mots, toujours des mots, les même mots…Libre aux mastodontes des radios privés d’avaler de tels couleuvres et donner la parole à cet individu très liberticide, qui collectionne les arrestations arbitraires des journalistes sous son mandant, mais pas nous !

C’est pourquoi l’actuel Premier ministre a rappelé au Parlement mardi dernier que le 15 novembre 2013, en réponse à une PNQ de l’Hon Bérenger sur l’introduction de la télévision privée, le Dr Navinchandra Ramgoolam a dit ceci : « Nous avons vu ce qui s’est passé avec les radios privées, les fausses nouvelles tous les jours, pratiquement tous les jours. »

À une autre question de l’honorable Bérenger sur la question de savoir si le Premier ministre s’ingérait dans les affaires relatives aux IBA et à la délivrance de licences radio, le Premier ministre de l’époque, le Dr Navinchandra Ramgoolam a déclaré qu’il ne s’ingérait pas dans ces questions, sinon il aurait fermé toutes les radios privées.

Voir plus loin, les détails de la loi bâillon et scélérate qu’il voulait introduire en 2007 contre les radios privés et qui a été déposé au Parlement par le Premier ministre.

Bravo Paul…qui voulait bannir les radios privées

Son compère, Paul Bérenger n’est pas en reste. Lors de la réunion du Cabinet du 6 août 2004, il a été décidé de créer un comité spécial sous la présidence du Premier ministre de l’époque, l’honorable Bérenger, pour examiner les questions relatives, entre autres, aux sanctions contre les abus à l’encontre des titulaires de licences de radio. Dans un article paru dans le journal L’Hebdo du 29 février 2004, on rapportait que le PM de l’époque, l’honorable Bérenger, avait déclaré ce qui suit au sujet des abus commis sur les radios privées :

“Couma mo pé dire, c’est surtout banne radios privées.  Fine éna banne dérapages en direct.  Li inacceptable, li dangereux. Et à tel point ki dans conseil des ministres, en tant ki Premier Ministre responsable de Law and Order et de l’harmonie sociale dans le pays, mo fine pose la question si avec ça banne dérapage là, nou pas fine arrrive ène stade cotte au nom de l’harmonie sociale et du law and order, nou pas bizin ‘ban’ complètement banne émission en direct lors banne radios privées……    

 

Nous fine considère la chose et la chose encore dans le domaine de banne possibilités si banne radios privées pas pou saisi et arrêter avec de telles dérapages. Nou pé prend avis légal et en attendant IBA fine rencontre banne responsable de banne radios et de la MBC aujourd’hui.

 

Le Conseil des ministres fine délègue moi-même et le vice-Premier ministre pou nou rencontre très vite banne responsables de trois radios privés en début de semaine de même que le président de l’IBA pour discuter de toute la question. »

Voilà une esquisse de ces loups liberticides qui sont subitement devenus des agneaux, défendeurs de la liberté d’expression. C’est un drame de voir une section de la presse et des radios privées devenues soudain amnésiques au point de soutenir ouvertement ces tristes personnages. A chacune sa décision !

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