L’instant politique « Le MMM ne tire aucune leçon de ses défaites successives »…

by | Oct 13, 2021 | Politique

Vinay Sobrun, accompagné de plusieurs autres personnes après avoir démissionner des instances du MMM, était face à Jimmy Jean-Louis sur les ondes de Wazaa FM 1e 1er octobre 2021. Il jette une lumière crue sur le dysfonctionnement du MMM. Pour lui, ce parti se voile la face et refuse d’analyser en profondeur le mal qui le ronge de l’intérieur.

L’hémorragie qui continue
« Après les élections de 2014, la base du MMM était déjà partie », selon Vinay Sobrun. Qui plus est que le MMM devait connaitre une hémorragie dans ses rangs. Ainsi, plusieurs cadres de ce parti sont allés voir ailleurs, dont Alan Ganoo, Kavi Ramano, le Dr. Joomaye, le Dr. Sorefan, Steven Obeegadoo et Françoise Labelle, entre autres. Et la saga continue avec la récente série de démissions, incluant lui-même et d’autres membres.
Pour mieux illustrer le déclin du MMM, il devait citer l’exemple de la circonscription no 6 (Grand-Baie / Poudre d’Or). En 2010, le MMM avait recueilli 35 % des voix dans cette circonscription tandis qu’aux dernières élections, il n’a eu que 14 % des voix. « C’est une réalité à laquelle le MMM refuse de faire face », indique-t-il.
Faisant référence à l’interview de Jocelyn Chan Low dans Mauritius Times, il devait dire que ce dernier a parfaitement résumé la situation : le MMM doit se réinventer pour se rendre plus attrayant.
Selon lui, le MMM est souvent « incohérent » dans ses prises de positions, mais s’il y a bien une chose sur laquelle ce parti s’est montré constant d’année en année, c’est de toujours diminuer la portée de chaque démission.
Ainsi, à chaque défection, le même scenario se produit : les dirigeants vont venir avec des déclarations pour rabaisser le démissionnaire, au lieu d’analyser la cause ou l’impact que ce départ peut avoir. Une démission a nécessairement un impact, car le démissionnaire est souvent quelqu’un qui a abattu un travail dans une quelconque circonscription, et dont le départ laisse quand même un vide.

Ses réactions faces aux critiques après son départ
Vinay Sobrun indique qu’il a voulu quitter le MMM sans rendre personnel ce différend. Néanmoins, il a quand même essuyé plusieurs critiques.
Ainsi, Rajesh Bhagwan a eu plusieurs propos blessants à son égard. Selon lui, les propos de ce dernier ont causé un certain embarras chez certains au MMM. Il ajoute que pour sa part, cela ne lui fait « ni chaud ni froid », et qu’il ne va pas s’abaisser au niveau de Rajesh Bhagwan.
Selon lui, Paul Bérenger ne cautionne pas nécessairement ces remarques, ce qui est à son crédit. Bien qu’il ait été critiqué Vinay Sobrun, il avait reconnu qu’il avait été un « bon militant ».
Le démissionnaire se dit aussi choqué par les propos d’Ajay Gunness, (avec qui il avait une certaine amitié) sur une radio privée, propos qu’il devait qualifier de « faussetés » et pour lesquelles il avait demandé un droit de réponse.
En ce qui concerne les critiques de Soodesh Rughoobur à son encontre, (plus particulièrement celui où il affirme qu’il ne savait même pas que les démissionnaires étaient des militants), Vinay Sobrun, devait dire que ce dernier a été un « anti-MMM » pendant 30 ans, après qu’il avait quitté le parti des mauves en 1990, une période pendant laquelle il a fait la tournée des autres partis. « Il est évident que dans ces circonstances, il ne va pas savoir qui est un militant », lance Vinay Sobrun.

Il devait toutefois noter une réaction positive de Madun Dulloo, qui a beaucoup œuvré au sein du MMM. Ce dernier avait dit qu’il reconnaissait les démissionnaires comme des militants.
Vinay Sobrun devait revenir sur les circonstances de son départ. Il devait faire rappeler qu’il compte 26 ans au sein du MMM, et qu’il a beaucoup travaillé pour ce parti dans la circonscription no 6. Il a aussi siégé comme un membre du comité central et au bureau politique.
En 2017, de la circonscription no 6, on l’avait envoyé au no 12, une décision qu’il attribue à la direction du MMM, en particulier au leader. Or, il a continué à rester au sein du MMM. Comment peut-on alors croire qu’il a claqué la porte du MMM parce qu’il n’a pas eu de siège dans une des instances du parti ? « Je le réitère : à aucun moment, je n’ai demandé de siège au bureau politique », maintient-il.

Le mal qui ronge le MMM
Lors de cette émission avec Jimmy Jean-Louis, Vinay Sobrun a indiqué que pour lui, il est clair que le MMM ne tire aucune leçon de ses défaites successives. Il se lance dans une campagne électorale dès le lendemain d’une défaite. Il entre dans une logique d’alliance avec x, y ou z ou de ‘winning formula’ foireux. Il se cantonne alors à une force d’appoint sur l’échiquier politique. Ce faisant, il néglige l’essentiel.
Pour Vinay Sobrun, après une défaite, il aurait fallu panser les blessures et s’accorder un temps de réflexion, où l’on aurait analysé les causes de la défaite et les tacler. « Le MMM devrait ainsi œuvrer pour regagner sa force d’antan. La question que l’on devrait se poser au MMM : pourquoi notre électorat refuse de nous suivre ? Je préfère dire une vérité dérangeante au lieu de proférer un mensonge qui accommoderait tout le monde.»

Il devait revenir sur la partielle au no 18, où le MMM avait brigué ce scrutin seul. Malgré un appel du leader lui-même contre l’abstention, il y avait eu quand même un fort taux d’abstention et la candidate du MMM avait connu une cuisante défaite. « Cela aurait dû être un ‘wake-up’ call pour le MMM », dit Vinay Sobrun. On aurait dû se poser les bonnes questions, notamment pourquoi l’appel du leader n’a pas été entendu.
Un autre problème qu’il devait aborder est le dysfonctionnement des instances du MMM. Ce parti a une structure qui a fait ses preuves, mais cela a été mis en place 50 ans de cela. Il se demande si cette structure est encore appropriée dans le monde d’aujourd’hui où les jeunes ont une autre vision des choses. En ce qui concerne les instances régionales du MMM, il devait dire qu’il y a une différence entre exister et fonctionner, et une autre différence entre fonctionner et apporter des résultats.
Pour conclure, Vinay Sobrun indique que la racine du mal au MMM a deux aspects : premièrement, on refuse de faire face à la vérité, et deuxièmement, on permet aux dysfonctionnements de se perpétuer.

La condescendance du MMM envers les régions rurales
Pour Vinay Sobrun, c’est un fait indéniable que le MMM et les zones rurales ne font pas bon ménage. Selon lui, face à ce constat, deux voies sont ouvertes au MMM. On peut accepter ce fait, l’intérioriser et ‘carry on’. Mais le parti peut aussi essayer de se réajuster. Dans cette deuxième optique, le plus important aurait été de retenir les camarades qui donnent un coup de main aux régions rurales.
Dans ce contexte, il devait dénoncer une indifférence des dirigeants du MMM face aux zones rurales. « Est-ce que le MMM a une ambition pour être uniquement un parti urbain ? Est-ce que le MMM participe dans les élections générales seulement pour la forme en ce qui concerne les régions rurales, en envoyant des candidats kamikazes à la défaite ? », se demande-t-il.
Il devait aussi dénoncer une condescendance des dirigeants du MMM face aux militants issus des zones rurales. « Il est révoltant la façon dont on nous a traité, et pas seulement moi. » Il ajoute que beaucoup de militants des zones rurales subissent actuellement le même traitement au sein du MMM. « Nous ne sommes pas des députés, nous ne sommes pas des ministres. Nous sommes issus des régions rurales et ‘they look down upon us.’ » Il précise que ce n’est pas l’attitude de Paul Bérenger, mais affirment que beaucoup de dirigeants du MMM adoptent ce comportement.
« Il faudrait une stratégie électorale qui s’applique à l’ensemble du pays, et non pas seulement pour une moitié », dit-il.

La performance du MMM au Parlement
En ce qui concerne la performance du MMM au Parlement, il devait dire que ce parti compte plusieurs ‘seasoned politicians’ dans l’hémicycle. Les deux novices, Joanna Bérenger et Karen Foo Kune, font leur travail admirablement bien.
Il devait toutefois attirer l’attention sur le silence de Paul Bérenger sur plusieurs dossiers brûlants à l’Assemblée nationale, contrairement au Bérenger très agressif qui maitrisait ses dossiers et les ‘Standing Orders’. Or, c’est quelque chose qui est mal compris par le grand public, en dehors de l’Assemblée nationale, malgré que Paul Bérenger s’est expliqué dessus devant les instances du MMM.

Qui succèdera au poste de leader du MMM ?
Est-ce que tout porte à croire que l’on prépare Joanna Bérenger au poste de leader du MMM ? Et quel sera l’avenir du MMM avec Joanna Bérenger comme leader ?
Pour Vinay Sobrun, ce n’est là qu’une hypothèse. Toutefois, il devait attirer l’attention sur le fait que le MMM n’a aucun plan de succession au poste de leader, ce qui fait que le parti se retrouve dans la situation actuelle.
En tout cas, si nous allons bien dans cette direction, à l’effet que l’on prépare un pont d’or à Joanna Bérenger pour qu’elle succède au poste de leader, il devait dire que ce serait problématique car le MMM a toujours été à l’avant-plan du combat contre la succession dynastique dans les partis.
Ce qu’il a toujours compris : au MMM, c’est l’ensemble du parti qui a son mot à dire en ce qui concerne le leader. Si Joanna est élue à la tête de cette façon, il n’y aurait rien à dire. Toutefois, pour lui, la question du changement de leadership est secondaire. « Si nous changeons de leader mais continuions dans la même direction, l’avenir ressemblera à hier », avertit-il.

La prise de position de Madun Dulloo
Madun Dulloo, qui vient de démissionner aussi de toutes les instances du MMM, se montre très critique envers ceux qui ternissent l’image du pays à l’étranger. Pour ce dernier, le pays passe avant tout.
Vinay Sobrun, qui a côtoyé Madun Dulloo au sein du MMM pendant de nombreuses années, devait dire qu’il partageait la position de ce dernier. Il devait mettre l’emphase sur l’importance de sortir Maurice de la liste grise de FATF, vu le fait que le secteur des services financiers constitue un pilier économique. « Notre destin est lié à celui de notre pays. », lâche-t-il. Il reconnait le combat par nos décideurs depuis 2020 pour que l’on sorte de cette liste. L’Opposition ne peut pas systématiquement tout critiquer. « S’il y a des sujets qui nous divisent, il y a des sujets qui nous unissent », affirme-t-il.

Son évaluation sur la performance du gouvernement et l’Entente de l’espoir
Pour Vinay Sobrun, valeur du jour, il n’est pas approprié de faire une évaluation objective sur la performance du gouvernement, vu que ce dernier n’est qu’à mi-mandat et qu’il a dû faire face à quelque chose aussi d’inédit et d’imprévisible que la Covid-19. Pour le moment, il préfère se cantonner sur les défis auquel le gouvernement actuel doit faire face.
En ce qui concerne l’Entente de l’espoir, il devait dire sans détour qu’il ne porte aucun grand espoir dans la prétendue Entente de l’espoir. En tout cas, il ne croit pas que ce groupe pourra constituer le prochain gouvernement.

Le mot de la fin
Vinay Sobrun devait dire qu’il a payé très chèrement son appartenance au MMM. Il veut poursuivre sa carrière politique, mais valeur du jour, il n’a pas été approché par une quelconque formation politique, ni a-t-il fait une ouverture envers une de ces formations. Il veut se donner un temps de réflexion. Lui et les autres démissionnaires prendront la meilleure option qui se présentera, et que toute décision en ce sens sera prise collectivement.

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