Procès Bygmalion. Six mois de prison ferme requis contre Nicolas Sarkozy…

by | Jun 18, 2021 | Monde

Le tribunal correctionnel de Paris a requis six mois de prison ferme pour l’ancien président et dix-huit mois à quatre ans de prison avec sursis pour les 13 coprévenus lors du procès des dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012.
Une peine d’un an de prison dont six mois avec sursis et 3 750 € d’amende ont été requis jeudi à l’encontre de Nicolas Sarkozy, jugé devant le tribunal correctionnel de Paris pour les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012.
À la fin d’un réquisitoire à deux voix, les procureurs ont souligné la « totale désinvolture » de l’ex-chef de l’État dans la gestion des finances d’une campagne « en or massif », qui a coûté près du double du plafond autorisé. Nicolas Sarkozy, absent à l’audience, est jugé depuis le 20 mai au côté de 13 autres prévenus.
« Nicolas Sarkozy ne regrette visiblement rien puisqu’il n’est venu qu’à une seule audience », a soutenu la procureure Vanessa Perrée en dénonçant « la totale désinvolture » de l’ancien président. « Ce comportement de ne pas se considérer comme un justiciable comme un autre, comme un citoyen parmi les citoyens, est à l’avenant de ce qu’il a été lors de cette campagne présidentielle, se situant hors de la mêlée », a-t-elle poursuivi d’un ton vif.
« Cette désinvolture vis-à-vis (des autres prévenus) et du tribunal est à l’image de la désinvolture dans sa campagne », a-t-elle insisté.
En mars, Nicolas Sarkozy était devenu le premier ex-président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme (trois ans dont un ferme), pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite « des écoutes ».
La campagne de Nicolas Sarkozy a été marquée par une « improvisation et une impréparation totale » a dit Vanessa Perrée lors de son réquisitoire.
De 18 mois à 4 ans de prison pour les coprévenus
Le tribunal correctionnel de Paris a requis de dix-huit mois à quatre ans de prison avec sursis à l’encontre des 13 coprévenus
Les procureurs ont demandé trois ans de prison avec sursis et 50 000 € d’amende pour l’ex-directeur adjoint de la campagne, Jérôme Lavrilleux, seul à avoir reconnu la fraude. Contre les trois ex-cadres de Bygmalion qui ont admis avoir accepté la mise en place du système de fausses factures, dix-huit mois de prison avec sursis ont été requis.
La peine la plus lourde (4 ans d’emprisonnement avec sursis) a été requise à l’encontre d’Eric Cesari, ex-directeur général de l’UMP, et de Guillaume Lambert, qui était le directeur de la campagne en 2012
Révélé deux ans après la défaite de Nicolas Sarkozy, le scandale avait entraîné des déflagrations en série à droite.

L’enquête a révélé que le prix réel des 44 meetings organisés par l’agence événementielle Bygmalion avait été drastiquement réduit – 80 % des factures ont disparu – et le reste réglé par l’UMP au nom de conventions fictives du parti.
« Aucun emballement » de la campagne selon Nicolas Sarkozy
L’enquête « n’a pas établi » que Nicolas Sarkozy l’aurait « ordonné », qu’il y aurait « participé », ni même qu’il en aurait été informé, selon l’accusation. Par contre, il en a « incontestablement » bénéficié, disposant ainsi de « moyens bien supérieurs à ceux que la loi autorisait ». Le plafond légal a été dépassé de 22 millions d’euros.
Une thèse vigoureusement contestée par le chef de l’État pendant ses quatre heures d’interrogatoire. Il n’y a eu « aucun emballement » de la campagne, qui ressemblait « comme une sœur » à celle de 2007, voire à celle de son opposant au second tour, François Hollande, a martelé à la barre Nicolas Sarkozy. Comment la campagne de 2012 aurait-elle alors pu « coûter le double », a-t-il scandé. « Invraisemblable ! »
L’ancien patron de l’UMP Jean-François Copé, entendu comme simple témoin dans le procès, a fustigé jeudi sur France Inter la « stratégie de défense intenable » de Nicolas Sarkozy et son incapacité à « assumer » ses actes.

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