Anerood Jugnauth fonde alors le Mouvement Socialiste Militant (MSM) et construit une alliance avec le Parti travailliste Mauricien d’une part, et avec le Parti Mauricien Social-Démocrate (PMSD), de Gaétan Duval, d’autre part. Cette alliance remporte les élections générales organisées en 1983 et en 1987. Une coalition en 1990 avec le MMM, scellant les retrouvailles ponctuelles entre ces deux formations, lui permet de remporter les élections de 1991, alors que l’île se prépare à abolir la monarchie pour devenir une république.
Il reste ainsi Premier ministre jusqu’en 1995. De 1982 à 1995, des années pendant lesquelles il a dirigé le gouvernement mauricien, l’île Maurice a vécu une profonde évolution économique. Notamment, de 1984 à 1988, le taux de croissance caracole autour de 7 %. Ce sont des années de boom économique avec la création d’une industrie locale. Il a eu pour ministre de l’Économie et des Finances, successivement dans ses différents gouvernements, Paul Bérenger et Vishnu Lutchmeenaraidoo et Rama Sithanen.
Il est encore le Premier ministre après les élections de septembre 2000, puis après 3 ans, comme convenu, il céda son poste à son allié du Mouvement Militant Mauricien, Paul Bérenger. En octobre 2003, il devient président de la République. Dans cette république née en 1992, le président n’a pas de pouvoir décisionnel : son rôle est la représentation symbolique de l’île Maurice à l’étranger. Le détenteur du pouvoir exécutif est donc le Premier ministre, place qu’il occupa pendant 12 ans. Il démissionne de la présidence en mars 2012.
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Apres la traversée du désert, le devient président le 7 octobre 2003
16 novembre 1995. SAJ dissout le Parlement et appelle les citoyens aux urnes pour le 20 décembre. En équipe avec le Renouveau Militant Mauricien, il connait sa pire défaite politique. Il se fait battre par un 60-0 face à l’alliance PTr-MMM. On le croit alors fini politiquement. Mais c’était mal le connaître. En 2000 en équipe avec le MMM, SAJ fait un retour en force en remportant les élections avec un 54-6. Grâce à l’accord MedPoint et un partage à l’israélienne au pouvoir, il devient président de la République le 7 octobre 2003, cédant son poste de Premier ministre à Paul Bérenger.
Lors de son discours de départ, SAJ qui pense alors, ne plus jamais devoir faire de la politique active, dira ceci : « I am proud to go down in history as a no-nonsense, honest and dedicated Prime Minister having done my duty in good faith and without fear or favour ».
Mais voilà, aux élections générales de 2005, Navin Ramgoolam, qui revient au pouvoir, lui réserve une mauvaise surprise. La prestation de serment du gouvernement, menée par les Travaillistes, se fait en public à la Place d’Armes, Port-Louis. SAJ, qui en tant que Président, participe à la cérémonie et se fait huer par une foule en délire.
Pour Navin Ramgoolam, c’était un moyen de pression dans le but de pousser à la démission.
Mais SAJ s’entête. Il restera, mais gardera un goût amer de cet épisode. En 2008, Navin Ramgoolam décide d’offrir un second mandat à SAJ. Ce n’est pas parce que les relations entre les deux sont principalement bonnes, mais plutôt pour éviter que SAJ ne redescende dans l’arène politique.
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Retour inattendu de SAJ
Le 31 mars 2012, encouragé par Paul Bérenger qui lui explique que le pays a besoin de lui pour éviter de couler, il décide de claquer la porte du Château de réduit. Le Parti Tarvailliste crie à la trahison.
Ensemble, le MSM et le MMM marchent vers l’Hôtel du Gouvernement avec le Remake. Mais un incident de parcours arrête le train en pleine marche. En 2014, Paul Bérenger décide finalement d’entamer des pourparlers avec Navin Ramgoolam, alors Premier ministre. Ils tombent d’accord sur un projet de ‘deuxième République’.
Sur papier, le MSM mené par SAJ, n’a absolument aucune chance. Un peu par dépit, l’Alliance Lepep est formé avec le MSM comme locomotive, le PMSD et le Muvman Liberater d’Ivan Collendavelloo.
SAJ propose alors le ‘deuxième miracle économique’ et embarque son ancien ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo dans le train. Avec beaucoup de succès. L’Alliance Lepep remporte les élections générales de décembre 2014 avec 47 sièges sur 60.
Chagos
En 2007, il a menacé de quitter le Commonwealth pour protester contre le traitement du Royaume-Uni face aux habitants des îles Chagos. Il a déclaré qu’il pourrait emmener le Royaume-Uni devant la Cour internationale de Justice sur le sort des habitants de l’île. Les îles Chagos, une colonie britannique dans l’océan Indien, ont été loués aux États-Unis dans les années 1960 pour construire une base militaire.
Les habitants ont été chassés et le gouvernement dit qu’ils ne peuvent pas revenir mais qu’ils ont obtenu la citoyenneté britannique. La plupart des habitants vivent dans la pauvreté à Maurice, ou comme des réfugiés au Royaume-Uni. La base américaine a été construite sur la grande île de Diego Garcia dans l’archipel des Chagos. Maurice revendique les îles comme une partie de son territoire, et il a affirmé que son pays a été obligé par les Britanniques à accepter les Chagossiens comme une condition pour l’indépendance4.
Le 30 mars 2012, SAJ annonce sa démission, qui prend effet le lendemain, en raison de son désaccord avec les membres du gouvernement.
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Jugnauth remporte les élections législatives de décembre 2014
Le 21 janvier 2017, il annonce sa démission lors d’une allocution télévisée. Le 23 janvier 2017, Jugnauth est remplacé par le ministre des Finances, son fils, Pravind Jugnauth.
L’Alliance Morisien menée par son fils remporte les élections législatives de 2019 et Anerood Jugnauth décide officiellement de prendre sa retraite politique.
Sir Anerood Jugnauth est un homme d’État mauricien, Premier Ministre entre 1982 et 1995 puis entre 2000 et 2003, il est le Président de la République d’octobre 2003 jusqu’à sa démission en mars 2012 et de nouveau, Premier ministre du 17 décembre 2014 au 23 janvier 2017, date à laquelle il est nommé « ministre mentor » et prend le portefeuille de la Défense, numéro 3 du gouvernement de son fils, Pravind Jugnauth jusqu’à sa retraite politique en novembre 2019.
Il convient de souligner que sir Anerood Jugnauth a accédé pour la sixième fois au poste de Premier ministre en décembre 2014 alors qu’il était âgé de 84 ans. Personne dans le monde démocratique ne s’est fait élire à ce poste à cet âge.
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