Changement de taille dans la configuration politique avec l’exclusion du Parti travailliste de l’entente constituant aujourd’hui uniquement le MMM, le PMSD et le Reform Party de Roshi Badhain. Peu d’observateurs politiques s’attendaient à ce changement spectaculaire dans l’entente.
On peut dire que dans le pays dans son ensemble les sympathisants du PTR sont mécontents contre le MMM qui a été à la base de l’exclusion du PTR de l’’entente de l’opposition. Et on sait que les partisans du Labour sont aussi nombreux dans les régions comme Quatre Bornes, Vacoas, Curepipe et même ailleurs. Cela ne rendra pas facile la tache de ce qui reste de l’entente afin de faire face aux adversaires lors des élections municipales, et même générales.
Avant l’éclatement de l’entente, on disait que la situation pour le gouvernement concernant les élections municipales était très difficile. Aujourd’hui, les mêmes observateurs prévoient que le gouvernement pourra faire face facilement à ces élections, et même les remporter avec aisance dans la majorité des villes. Ainsi la situation a changé nettement en faveur de l’équipe gouvernementale.
Lors des récentes élections, le parti dont le nombre d’élus a considérablement diminué a été sans nul doute le MMM. Il paraît que les calculs du MMM sont, encore une fois, faux avec sa stratégie par manque de vision. Alors que ses dirigeants se sont concentrés sur Ramgoolam et le primeministership ils n’ont pas tenu en considération les prochaines performances de leur parti aux élections municipales et générales à venir.
On peut aussi saluer la prise de position de Boolell et du PTR concernant le poste de leader de l’opposition et les autres fonctions au sein du Parlement. Le Dr. Boolell a démontré qu’il n’est pas attaché au poste de leader de l’opposition et le PTR a d’ailleurs fait savoir que ce dernier continuera d’assumer son rôle en tant que membre de l’opposition en tant que Travailliste.
Le leader des rouges n’a pas tardé à qualifier de trahison la démarche de Paul Bérenger et cela aura surement son impact. L’électorat travailliste, apparemment n’excusera pas le MMM. On note aussi que les dirigeants du MMM et ceux du PMSD ont voulu rassurer le Dr. Boolell en lui demandant de ne pas rendre son tablier de leader de l’opposition mais cette stratégie n’a pas marché.
On a aussi eu de la peine pour comprendre le rôle et la démarche du PMSD, qui s’est aligné totalement sur la position du MMM. Au sujet du primeministership , ce représente un fait sans précédent. Il est donc évident aujourd’hui que le PMSD se sent plus proche du MMM que du PTR alors que cela paraissait inconcevable jusqu’ici. Il est difficile de dire ou de savoir si le PMSD a eu des consultations avec ses instances pour prendre sa décision sur la question de primeministership.
Tous les observateurs politiques sont aujourd’hui unanimes que les projecteurs de l’actualité ne sont plus concentrés sur le gouvernement, mais plutôt sur l’éclatement de l’opposition. Evidemment donc, on peut dire que l’image du gouvernement s’améliore de jour en jour face à la crise dans laquelle l’opposition ne cesse de s’enfoncer.
La question fondamentale qui déterminera les résultats des prochaines élections est qui sera la personne désignée pour faire face à Pravind Jugnauth et les partis de l’opposition auront a bien réfléchir sur ce point. Est-ce que le MMM choisira celui qu’il désignera au poste de leader de l’opposition ? Peut-être qu’il n’a pas encore réfléchi sur cette question. Puisque Paul Bérenger a déjà dit qu’il ne s’intéresse plus à ce poste, est-ce que ce sera Duval ou Reza Uteem qui sera désigné ?
Il paraît donc que la situation pour l’opposition ne sera pas du tout facile dans les jours à venir. Apparemment, l’opposition a aujourd’hui des sérieuses difficultés à accorder ses violons. Pourra-t-elle remonter la pente dans les jours à venir pour faire face au gouvernement ? Le temps nous le dira.
Jay Lallbahadoor