Sir Anerood Jugnauth, ancien Premier ministre et ex-président de la République :
• « Les avocats ne peuvent agir comme des agitateurs », affirme-t-il
• Allégations contre Yogida Sawmynaden : « Si koumsa, enn dimounn kouma Navin Ramgoolam ti bizin fini fer ale depi lontan »
• Déploiement de la force policière : « Si la police avait fait l’opposé et qu’il y avait eu du désordre, on l’aurait blâmé »
Dans un entretien exclusif, accordé à Défi Quotidien et à la MBC vendredi dernier 15 janvier 2 021, l’ancien Premier ministre et ex-président de la République, sir Anerood Jugnauth, demande à ses collègues du barreau d’être dignes de la profession qu’ils exercent. « J’ai été au barreau des années durant. Nul ne peut me pointer du doigt et venir dire que j’ai agi de manière à donner l’impression aux gens que la justice ne fonctionne pas », dira SAJ qui a fait comprendre que : « Les avocats ne peuvent agir comme des agitateurs. Il est important que le Bar Council joue rôle pleinement. « J’en appelle à la responsabilité de tout un chacun. Nous devons faire bloc contre des pyromanes », dira-t-il.
D’autre part, SAJ a déclaré qu’il faut faire confiance aux institutions. « Malgré tous les critiques qu’il y a eu, les institutions ont toujours fait leur travail comme il faut. Je suis satisfait du système judiciaire auquel j’ai toujours fait confiance. Du temps où j’étais avocat et que je plaidais, je n’ai jamais dit quoi que ce soit contre le judiciaire. J’ai toujours été satisfait de son travail », a-t-il soutenu.
Justice et démocratie
Concernant les allégations faites contre le ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden, l’ancien Premier ministre que : « Nous vivons dans un pays où priment la justice et la démocratie. Dans notre loi, on ne parle pas de présomption d’innocence de culpabilité, mais bel et bien de présomption d’innocence. Dans le cas de ce ministre, nous savons tous qu’il y a une enquête en cours. Elle n’est pas encore terminée. Nous devons attendre une conclusion et que la justice fasse son travail. Ce n’est qu’à partir de là qu’on pourra dire à la personne ‘fout lekan ale’. Il y a également eu des allégations contre Pravind Jugnauth et on lui demande de partir. Dans quel pays peut-on voir de telles choses ? Si c’est ça, on aurait tout le temps fait partir les premiers ministres. « Si koumsa, enn dimounn kouma Navin Ramgoolam ti bizin fini fer ale depi lontan ».
L’ordre et la paix à Maurice
En ce qu’il s’agit le déploiement de la force policière lors de la comparution du Yogida Sawmynaden en Cour, soit le 7 janvier dernier 2 021, SAJ a expliqué que si la police avait fait l’opposé et qu’il y avait eu du désordre, on l’aurait blâmé. « On lui aurait reproché de ne pas avoir pris les précautions qu’il fallait. En se basant sur les renseignements qu’elle détenait, la police a pris des dispositions pour parer à toute éventualité afin que rien de grave ne se produise. « Comment peut-on la blâmer pour cela », se demande-t-il.
Poursuivant, l’ancien président de la République a fait ressortir que quand la police a fait ce qu’elle a fait, quelqu’un a-t-il perdu quelque chose ? « Elle s’est assurée de faire régner l’ordre et la paix. On sait comment les gens ont réagi quand Yogida Sawmynaden a quitté la Cour. S’il n’y avait pas eu la police. Il y aurait eu des actes de violences. Je ne vois pas comment on peut blâmer la police pour cela. C’est mieux de faire plutôt que moins », a-t-il dit.
SAJ a, dans la même foulée sévèrement dénoncé l’attitude les membres de l’opposition, qui selon lui sont les premiers à ne pas respecter le ‘Rule of Law’. « Sinon zot pa ti pou fer grimas. Le Rule of Law a toujours triomphé au pays”, a-t-il ajouté.
SAJ : « J’ignorais que Roshi Bhadain serait un traitre »
S’agissant d’un grand rassemblement qui pourrait lieu avant la rentrée parlementaire, l’ancien Premier ministre a laissé entendre que la police doit prendre des dispositions. « L’opposition est libre. En politique, on peut rassembler ses sympathisants. Mais il faut s’assurer que tout se passe dans l’ordre. La police doit prendre des disposition », estime-t-il.
Par ailleurs, l’ancien Président de la République n’a pas mâché ses mots à l’égard de Roshi Bhadain. « J’ai longtemps fait confiance à Roshi Bhadain. J’ignorais à l’époque que c’était un traitre. Pravind Jugnauth ne m’a jamais demandé de partir. C’est moi qui ai décidé de partir au moment où je l’ai décidé. J’ai réalisé que si je continuais comme Premier ministre, ‘mo pa ti pou kapav rann lapel’. Ma santé ne me le permettait pas. Je me suis rendu compte qu’il était temps pour moi de me retirer. Personne ne m’avait demandé de partir », a-t-il maintenu.
Défaite des partis de l’opposition
Dans un autre ordre d’idées, SAJ a affirmé que les partis de l’opposition ne veulent pas accepter la défaite qu’ils ont subie aux dernières élections générales. « Ils ont voulu faire croire que les élections ont été truquées. Mais nous savons tous que nous sommes dans un pays démocratique. Maurice a connu plusieurs élections générales. Cette affaire de truquage n’a jamais eu lieu », a-t-il indiqué.
Et d’ajouter que : « Ils ont adopté une stratégie pour essayer le gouvernement. Ils font de la politique sur des cadavres. Ils font toutes sortes d’allégations. Ils jugent et condamnent avant même que la justice n’ait donné son verdict dans une affaire. Certains dans l’opposition agissent comme des pyromanes, avec le concours de quelques provocateurs. Ils incitent à désobéissance civile, à la violence et même à la haine raciale. C’est très dangereux. Je pense que certains n’hésiterais pas à brûler le pays afin d’assouvir leur obsession de prendre le pouvoir à n’importe quel prix. La majorité des Mauriciens est consciente des dangers que ces pyromanes représentent . Je suis convaincu qu’ils ne veulent pas que ces derniers détruisent tout ce que la nation a pris des années pour construire. La majorité des Mauriciens sait qu’elle peut faire confiance à Pravind Jugnauth ».
Covid-19, économie et l’unité dans le pays
Au chapitre de la pandémie de la Covid-19, l’ancien Premier ministre a fait comprendre que la contamination à Maurice a été très bien contenue et a ajouté que finalement, le pays est reconnaissant envers le Premier ministre pour le travail abattu. « Je tiens à dire un grand merci aux ‘Frontliners’ qui ont mis leur vie en péril pour travailler dans l’intérêt de la population et du pays », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne l’économie, SAJ a affirmé qu’on doit reconnaître qu’on a un leadership fort et a souligné que Pravind Jugnauth l’a démontré à travers les décisions qu’il a prises.
Cependant, il a indiqué que la clé est l’innovation. « Nous pourrons relever les défis si nous utilisons intelligemment la technologie et le capital humain. Si nous nous armons d’une dose de positivité et la détermination, nous réussirons à relever les défis qui se présentent », a-t-il soutenu.
Par ailleurs, le ‘Mentor Minister’ a situé l’importance de la solidarité, l’unité et la paix, qui dit-il permettra au pays de progresser. Aux dires de ce dernier, les gens ne doivent pas céder aux provocations. « Restez vigilants quand on vous provoque. Ne vous laissez pas emporter. Il faut travailler et produire. Si on ne produit pas, on n’aura pas de richesse et le gâteau ne grossira pas », souligne-t-il.
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