Les attaques des députés travaillistes démontrent que leur démocratisation de l’économie n’est que du vent
Les masques sont tombés. La série d’attaques menées contre le ministre de la Santé et du ‘Wellness’, Kailesh Jagutpal, et Hyperpharm n’est pas juste. Car l’un ou l’autre n’est pas lié. Aujourd’hui, les langues se délient et les chiffres donnent raison à de nombreux observateurs politiques avertis. Ils savent désormais de quoi cette affaire en retourne.
Or, à Maurice, il y a une tendance à favoriser certains cartels. Dans le domaine des produits pharmaceutiques, la Competition Commission gagnerait à y mettre son nom. L’Independent Commission Against Corruption (ICAC) doit enquêter sur une éventuelle collusion entre certains fonctionnaires et des grands distributeurs des produits pharmaceutiques. Qui sont ceux qui sont associés aux exercices de « procurement » c’est- à-dire, les appels d’offres ? Y-aurait-il des relations avec les cartels ? Comment s’est fait l’achat de médicaments pour la santé publique durant les deux dernières décennies ou plus ? Ces questions méritent des réponses.
C’est écœurant de voir que des membres de l’opposition viennent dire qu’ils obtiennent des informations directement des fonctionnaires. C’est tel est le cas, certains œuvreraient donc contre l’intérêt du pays en violation directe de leurs contrats et de leurs serments envers la République.
Les grandes faussetés
Cette semaine, un quotidien, en reprenant l’article d’un confrère a fait état de l’achat de 25 000 ‘disposal steril gowns’ (combinaisons jetables achetées par le ministère de la Santé à Rs 41 687 500 et que la même entreprise, Hyperpharm, ait décroché le contrat d’une valeur de Rs 67 108 224 pour l’approvisionnement de médicaments pendant le confinement. Cette nouvelle facture démontre que le produit a été acheté à Rs 1 450 l’unité et avec l’imposition de la taxe, il est passé à Rs 1 667.50 »
Rien de plus faux. Ces journalistes sont passés maîtres dans l’art d’induire la population en erreur. Ils ne vous diront pas, encore moins le leader de l’opposition, Arvin Boolell, et d’autres membres de l’opposition, que ces combinaisons jetables importées par la compagnie Hyperpharm, qui ont été commandées à différents prix lors du Covid-19. Il y a eu des commandes à Rs 275 puis Rs 400, Rs 650 et finalement à Rs 1 650. Pourquoi ce dernier prix, c’est simple la livraison des masques qui sont arrivés par avion et ce pendant la période de confinement et où plusieurs frontières étaient fermées, ont coûté bien plus chers en termes de fret. Pourquoi donc attaquer Hyperpharm quand l’on sait qu’en moyenne les combinaisons jetables ont couté Rs 700. Ce qui est tout-à-fait normal durant la période de la pandémie
« Emergency Procurements »… le ministre Jagutal pas impliqué dans les appels d’offres
Il convient aussi de souligner qu’au Parlement, mardi, le ministre Kailesh Jagutpal a tenu à répondre aux allégations de mauvaises pratiques et d’anomalies autour des « Emergency Procurements » pour l’achat de médicaments et de matériel médical pendant le confinement. Il a aussi laissé entendre que les procédures d’appel d’offres ne sont pas de son ressort. Aussi, le ministre a affirmé qu’il n’est pas impliqué dans le processus d’achat. « Au nom de la bonne gouvernance et de l’éthique, un ministre ne doit pas s’y mêler. L’opposition s’attend à ce que je connaisse les détails des contrats et des fournisseurs. Je dois dire que les choses ont changé par rapport à ce qui se faisait avant », dira le ministre qui a également fait comprendre à l’opposition que : « Ceux qui vous ont fourni des informations devraient vous dire que le ministre n’est pas du tout impliqué dans le processus d’appel d’offres. Je ne connais pas les noms de tous les directeurs et je ne connais pas toutes les compagnies », a-t-il soutenu.
Allez à la police ou à l’ICAC
Le ministre de la Santé a, par ailleurs demandé à ceux qui ont fourni des informations confidentielles à l’opposition de se rendre à la police ou tout autre institution de lutte contre le crime et la corruption. Or, jusqu’ici, personne n’a osé rendre à la police.
Il faut aussi souligner que dans le passé Hyperpharm n’arrivait pas à décrocher des contrats publics. A ce moment-là, personne, dont certains de l’opposition et ceux qui font partie des cartels, n’avaient rien dire. Ceux-là étaient heureux, car ils bénéficiaient des gros contrats au détriment des autres. Peut-on reprocher à Hyperpharm, d’avoir eu la présence d’esprit pour importer des masques avant la période de confinement à Maurice. Il ne suffisait pour cela de regarder l’actualité internationale de l’époque pour comprendre que c’était une nécessité. Pourquoi donc cette jalousie, cette rancune et ces attaques contre Hyperpharm ?
Le moins que l’on puisse dire c’est que les gros cartels dans le domaine des produits pharmaceutiques n’épargnent aucun effort pour mener une cabale contre Hyperpharm. En effet, ceux qui font partie du cartel ne supportent pas les idées des ‘nouveaux ‘players’ fassent partie dans ce domaine. D’ailleurs, ils éprouvent une grande satisfaction lorsque ces derniers ne bénéficient pas des contrats pour l’importation des produits pharmaceutiques.
D’ailleurs, il est bon de connaître que tous les produits livrés par Hyperpharm sont de bonne qualité et de ‘standard’ normal que le gouvernement a l’habitude d’acheter. Cette compagnie n’a eu qu’un petit du budget de médicament acheté durant le confinement. Voir plus loin, le document rendu public cette semaine.
Kot toi démocratisation de l’économie ?
Il est aussi important de rappeler que le parti Travailliste avait signifié son intention de mener combat pour la démocratie de l’économie. Les ‘rouges’ avaient même créé une commission pour faire avancer cet agenda. Mais ce n’était qu’un leurre. Seule une fameuse marchande de cotomili était protégée et avait obtenu des gros contrats et pour devenir presque ‘propriétaire’ de l’aéroport. Après les résultats des élections 2 014, elle a fui avec 12 valises vers d’autres cieux. C’est cela la fausse rhétorique des rouges.
On comprend mieux aujourd’hui après les sorties de Shakeel Mohamed, Eshan Juman, Farad Aumeer, Reza Uteem et du non moins serviable Arvin Boolell contre Ashwin Bundhun et Hyperpharm au parlement.
La population n’est pas dupe. Elle sait démêler le vrai du faux. Cette affaire a une autre dimension que la décence nous empêche d’évoquer dans ces colonnes.
MADIBA
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